Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe
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<strong>Transformation</strong> <strong>urbaine</strong> <strong>et</strong> <strong>appropriation</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.<br />
o Le dernier, mais non le moindre, l’immuabilité de ces quartiers : un seul promoteur sur une<br />
vaste <strong>et</strong> unique parcelle. C<strong>et</strong>te situation aboutit non seulement à <strong>des</strong> confusions en terme<br />
de distinction public / privé <strong>et</strong> donc en termes de responsabilité <strong>et</strong> de gestion, mais aussi à<br />
l’impossibilité pour le quartier <strong>et</strong> donc pour la ville de muter, d’évoluer, comme si le temps<br />
s’y était arrêté depuis 50 ans.<br />
Ajoutés à cela, un surpeuplement rapide <strong>et</strong> une uniformité du milieu social vont conduire à<br />
dégrader très vite ces quartiers. Les « cités » deviennent alors synonymes de crise sociale,<br />
d’erreur urbanistique <strong>et</strong> d’insécurité.<br />
Personne ne pense à l’époque que le contexte dans lequel se sont construits les grands<br />
ensembles est à la base de nombre de ces critiques. En eff<strong>et</strong>, inscrits dans les calculs de la<br />
décentralisation industrielle <strong>et</strong> de la recherche de nouvelles capacités de main-d’œuvre, les<br />
grands ensembles sont installés à proximité <strong>des</strong> industries – pour une main-d’œuvre « à portée<br />
de main ». C'est ainsi qu’ils sont installés en périphérie <strong>des</strong> villes, près de pôles économiques, <strong>et</strong><br />
à proximité d’autoroutes 32. Une autre raison à la situation géographique <strong>des</strong> grands ensembles<br />
réside dans la procédure du 31 décembre 1958 qui a pour obj<strong>et</strong> de concentrer les efforts de<br />
construction dans <strong>des</strong> secteurs importants : la priorité est à la construction de logements <strong>et</strong><br />
besoin est de trouver <strong>des</strong> sites autorisant au moins 500 logements. Quant à la monotonie <strong>des</strong><br />
bâtiments, on la doit également à ce décr<strong>et</strong> qui préconise <strong>des</strong> économies d’échelle, via un plan<br />
d’ensemble <strong>des</strong>siné par un seul architecte <strong>et</strong> munis uniquement <strong>des</strong> équipements<br />
indispensables à la vie <strong>des</strong> habitants.<br />
Pourtant, malgré ces différents constats, ce n’est qu’en 1973 que sera arrêtée la construction<br />
<strong>des</strong> grands ensembles, déclarés « interdits » par le Ministre de l’Equipement <strong>et</strong> du Logement de<br />
l’époque, Olivier Guichard 33.<br />
1.3. … à la prise de décision, quinze ans plus tard.<br />
Curieusement, il faudra tout de même encore attendre la fin <strong>des</strong> années 1970 pour que <strong>des</strong><br />
actions concrètes soient menées sur les grands ensembles <strong>et</strong> leur organisation : la « politique de<br />
la ville » 34 se propose de commencer une reconquête de l’espace urbain par ses pathologies, <strong>et</strong><br />
les grands ensembles sont dans sa ligne de mire.<br />
Les principes de la politique de la ville sont initiés en 1977 avec les préoccupations du groupe<br />
Habitat <strong>et</strong> Vie Sociale qui ambitionnait d’animer les grands ensembles pour y créer une vie<br />
32 Les années 1950 sont en même temps marquées par le développement de l’automobile.<br />
33 MENGIN C., op. cit.<br />
34 L’action publique n’est pas encore, à l’époque, évoquée sous c<strong>et</strong>te appellation.<br />
ARANTES Laëtitia 22