Transformation urbaine et appropriation des espaces ... - entpe
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<strong>Transformation</strong> <strong>urbaine</strong> <strong>et</strong> <strong>appropriation</strong> <strong>des</strong> <strong>espaces</strong> extérieurs : Les limites du modèle de la résidentialisation.<br />
<strong>des</strong> grands ensembles. L’objectif visé n’est plus simplement d’améliorer le cadre de vie <strong>des</strong><br />
habitants d’un quartier, mais il s’agit également de faire en sorte que c<strong>et</strong> environnement<br />
perm<strong>et</strong>te aux habitants d’y instaurer <strong>des</strong> pratiques <strong>et</strong> d’y créer <strong>des</strong> relations saines entre eux.<br />
L’enjeu, dans ces quartiers aux statuts indéterminés, est alors de redéfinir le domaine de chacun<br />
<strong>des</strong> <strong>espaces</strong>, ce pour quoi il est important, entre autres, de confirmer le statut de l’espace public,<br />
<strong>et</strong> d’établir clairement les limites entre les différents <strong>espaces</strong>.<br />
Partant de là, Christian de Portzamparc développe un premier thème majeur dans la<br />
requalification du quartier de la rue Nationale à Paris (XIIIe arr.) : la clôture, « matérialisation sans<br />
ambiguïté de la séparation du domaine public <strong>et</strong> du domaine privé » 55. La partie de terrain enclos<br />
qui accompagne le bâtiment peut alors devenir le lieu d’une pratique nouvelle, pratique distincte<br />
de celle de l’espace public, pratique « plus discrète ». Car, comme le souligne Brigitte Guigou :<br />
« Le manque d’<strong>espaces</strong> clos, protégés <strong>et</strong> privatisés ne favorise pas l’<strong>appropriation</strong>. On<br />
n’est ni dans un espace fermé sécurisant, ni dans un espace réellement public. On<br />
flotte entre deux types d’<strong>espaces</strong>, dans un espace au statut indéfini » 56 .<br />
Ainsi définie, la clôture sera par la suite reprise par Alexandre Chem<strong>et</strong>off à Vénissieux <strong>et</strong> par Jean<br />
Deroche à Orly.<br />
La crise <strong>des</strong> grands ensembles, <strong>et</strong> plus particulièrement la difficile gestion de leurs abords,<br />
semble ainsi avoir révélé le caractère problématique de l’organisation du rapport entre espace<br />
public <strong>et</strong> espace privé, entre espace urbain <strong>et</strong> espace domestique. La clôture, matérialisation<br />
claire <strong>et</strong> simple de c<strong>et</strong>te séparation, propose une solution à ce duel. Ainsi aménagée, elle<br />
engendre une nouvelle notion, celle d’espace intermédiaire, un espace qui peut devenir « espace<br />
social de voisinage » 57, <strong>et</strong> où peuvent s’établir <strong>des</strong> relations de voisinage <strong>et</strong> de solidarité. Ce sont<br />
ces mêmes <strong>espaces</strong> intermédiaires <strong>et</strong> leur présumée <strong>appropriation</strong> qui constituent l’un <strong>des</strong><br />
principes de la résidentialisation, telle qu’elle a pu être pratiquée en France depuis la fin <strong>des</strong><br />
années 1990.<br />
La résidentialisation ainsi définie <strong>et</strong> impulsée par l’instauration de la clôture répond par là à deux<br />
questions devenues essentielles aujourd'hui : la responsabilité de l’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la sécurité. Car<br />
« c’est toujours au nom de la propr<strong>et</strong>é ou de la sécurité que les <strong>espaces</strong> de transition se<br />
clôturent » 58. Le lien entre c<strong>et</strong>te dernière notion <strong>et</strong> la résidentialisation puise par ailleurs d’autres<br />
55 Ibid.<br />
56 GUIGOU B., LELEVRIER C., op.cit., page 36.<br />
57 Ibid, page 38.<br />
58 JEUDY H.P., JEUDY J.C., Eff<strong>et</strong>s de l’insécurité sur la relation privé/public. Propr<strong>et</strong>é, sécurité <strong>et</strong> communication.,<br />
Groupe d’Analyse Idiosyncrasie <strong>et</strong> Architecture, page 17.<br />
ARANTES Laëtitia 28