N. 46/47 Palomar : voyeur, voyant, visionnaire - ViceVersaMag
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L'Atelier du sculpteur<br />
Éric Raymond possède une maîtrise<br />
en arts plastiques de l'Université du<br />
Québec à Montréal (1991) où il<br />
complète par ailleurs un doctorat<br />
en philosophie. Titulaire de nombreuses<br />
bourses publiques, il est<br />
actuellement chargé de cours à<br />
l'UQAM.<br />
Au cours des dernières années,<br />
le travail d'Éric Raymond a été constitué<br />
de tableaux et de sculptures<br />
de très grand format construites à<br />
partir d'objets fabriqués par l'industrie<br />
humaine (le plus souvent des<br />
pièces de motocyclettes). C'est par<br />
leur métamorphose en animauxvéhicules,<br />
puis par leur mise en<br />
relation avec les qualités plastiques<br />
et temporelles de la photographie<br />
et de la vidéo qu'il cherche à faire<br />
interagir les spectateurs à l'intérieur<br />
d'un univers à la fois conceptuel<br />
et poétique. Ce procédé<br />
d'assemblage et de glissement de<br />
sens parents aux figures du discours<br />
entretient un lien direct avec<br />
les transformations de langage<br />
dans les produits oniriques.<br />
C'est par l'intermédiaire de ce<br />
processus de symbolisation que<br />
nous établissons notre position de<br />
vis-à-vis face à cet univers qui,<br />
pourtant, nous englobe. Ciel virtuel<br />
dans lequel nous projetons arbitrairement<br />
en constellation les figures<br />
qui nous sont familières:<br />
Dragon, Orion, Atelier du sculpteur,<br />
Petite Ourse, Pégase... Car il n'existe<br />
pas d'avantage de liens de<br />
nécessité entre la Grande Ourse et<br />
la position des étoiles qui la composent<br />
qu'entre des pièces de moto<br />
et des animaux. Cartographie du<br />
regard qui découpe la voûte<br />
céleste, <strong>Palomar</strong>, par son nom qui<br />
n'est pas sans évoquer l'observatoire<br />
astronomique, caractérise ces<br />
visions monadiques qui mondanisent<br />
un monde ; le créent à<br />
tout instant : chevelure de Bérénice<br />
comme autant de pixels de lumière<br />
dans la nuit.<br />
Video ergo sum.<br />
•! U<br />
•iM:na:y.i:niikin:ui:i<br />
Le pré-infini<br />
du cycle des suites et chroniques<br />
Né en 1958, Jean-Fançois Cantin a<br />
étudié à l'école d'Art du Musée des<br />
Beaux Arts de Montréal. Il a exposé<br />
dans plusieurs galeries canadiennes,<br />
à Montréal, Toronto et<br />
Ottawa, ainsi qu'à l'étranger, en<br />
Italie et à New York. Il travaille<br />
depuis une quinzaine d'années sur<br />
des installations vidéo ( et autres )<br />
qui questionnent le concept de l'image<br />
et l'acte même de représenter.<br />
L'on retrouve de ses œuvres dans la<br />
collection Lavalin, dans la Banque<br />
d'œuvres d'art du Conseil des Arts<br />
du Canada ainsi qu'au Musée d'art<br />
contemporain de Montréal.<br />
L'installation vidéo que Jean-<br />
François Cantin présente dans le<br />
cadre de <strong>Palomar</strong> s'inscrit dans le<br />
cycle de Suites et chroniques.<br />
Jean-François Cantin y questionne<br />
la nature intrinsèque de l'image, la<br />
temporalité liée au concept de l'im<br />
P a 1 o m a r<br />
age. Aussi, les moyens mis en<br />
œuvre par son installation n'ont pas<br />
pour finalité une représentation,<br />
mais plutôt le processus même de<br />
volonté de représentation.<br />
Le Pré-infini crée une synthèse<br />
où le phénomène élémentaire de<br />
l'image, comme dispositif temporel<br />
agissant ; évoque la problématique<br />
séculaire qui lie l'homme au monde<br />
sensible, l'intime au monde<br />
extérieur. Cette installation investit<br />
l'espace sur le mode de la prolifération<br />
: dispositifs vidéographiques<br />
et optiques agissent<br />
comme démultiplicateurs d'un<br />
espace-temps. Le domaine de l'image<br />
vidéographique. son espacetemps,<br />
est perpétué au sein du lieu<br />
afin d'établir une résonnance avec<br />
l'espace-temps du spectateur.<br />
NUMÉRO <strong>46</strong>-<strong>47</strong>- VICE VERSA <strong>47</strong>