N. 46/47 Palomar : voyeur, voyant, visionnaire - ViceVersaMag
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Blind Dote<br />
Né à San Francisco en 1956,<br />
Hillary Kapan crée des installations<br />
informatiques interactives utilisant<br />
des logiciels et des programmes<br />
basés sur le multimédia. Il a<br />
exposé aux États-Unis, en Europe.<br />
au Japon et en Australie. Après<br />
avoir été chargé de cours à<br />
l'Institut des arts de Cleveland, il<br />
est aujourd'hui lecteur au département<br />
Imaging and Digital Arts de<br />
l'Université du Maryland.<br />
Il coréalise présentement un dessin<br />
animé 35mm qui allie des techniques<br />
d'impression optique à des<br />
techniques d'animation par ordinateur.<br />
Blind Date est une installation<br />
interactive où, grâce à un écran<br />
moniteur tactile, le spectateur est<br />
invité à toucher l'image d'une<br />
main. Le moniteur, entouré de tissus<br />
sensoriels, est incliné de façon<br />
à imiter une pose suggestive.<br />
Lorsque le spectateur touche la<br />
main sur l'écran, la main réagit. La<br />
tension créée par cet éveil<br />
mécanique est rehaussée par le<br />
son d'une voix qui supplie : « Non,<br />
oh mon Dieu, s'il vous plaît, non! »<br />
Par ses installations, Hillary<br />
Kapan partage sa vision d'artiste<br />
dont les oeuvres questionnent les<br />
nouvelles formes d'intimité suscitées<br />
par l'influence de la technologie<br />
et tentent de provoquer<br />
une réflexion pertinente chez le<br />
spectateur. Au fur et à mesure<br />
qu'évoluait la technologie, nous<br />
l'avons insérée dans plusieurs<br />
aspects de notre vie. dont celui de<br />
l'intimité sexuelle et affective. Des<br />
pin-ups aux poupées gonflables, en<br />
passant par le télé-sexe et les relations<br />
bi-côtières, les machines ont<br />
permis la distanciation du comportement<br />
intime. La pornographie<br />
interactive sur écran d'ordinateur<br />
en est un exemple récent.<br />
Ainsi, de plus en plus, les<br />
machines offrent une nouvelle<br />
forme d'intimité. La technologie<br />
devient un intermédiaire pour l'expression<br />
intime. La présence<br />
physique et affective, telle que requise<br />
dans les rapports traditionnels<br />
d'intimité, est redéfinie. Cette<br />
redéfinition entraîne de profondes<br />
implications pour l'interaction<br />
humaine. Alors que l'espace<br />
IMHKIIIIIMIKI<br />
Regards sensoriels<br />
Née en 1965, Martine Doyon oeuvre<br />
dans le domaine de la photographie<br />
depuis 1986. Portraitiste.<br />
elle s'intéresse également aux<br />
photo-reportages. Elle compte à<br />
son actif de nombreuses publications<br />
dans différents magazines<br />
culturels et quelques expositions au<br />
Québec, en France et en<br />
Martinique.<br />
L'installation Regards sensoriels<br />
repose essentiellement sur une<br />
définition simple de la vue, c'est-àdire<br />
un sens par lequel les « stimulations<br />
lumineuses donnent naissance<br />
à des sensations spécifiques<br />
organisées en une représentation<br />
de l'espace ».<br />
Les perceptions sensorielles de<br />
l'organisme humain (l'ouïe, l'odorat,<br />
le toucher, le goût et la vue) sont<br />
multiples, aléatoires et renvoient à<br />
une imagerie mentale déterminée<br />
en fonction de l'expérience du<br />
regardant, c'est-à-dire qu'un objet<br />
pourra être interprété différemment<br />
par un même individu selon l'espace<br />
et le temps où il est regardé.<br />
Les différents tableaux présentés<br />
cybernétique devient de plus en<br />
plus sophistiqué, les rapports<br />
intimes se dirigeront de plus en<br />
plus vers la réalité virtuelle et<br />
s'éloigneront de la réalité<br />
matérielle. Comme de plus en plus<br />
de gens passeront de plus en plus<br />
de temps dans le champ virtuel, la<br />
communication humain-à-humain<br />
et les capacités d'intimité en<br />
général diminueront faute d'être<br />
Pa 1 o m a r<br />
dans Regards sensoriels reflètent<br />
ces innombrables niveaux de perceptions<br />
sensorielles grâce aux<br />
visions globales et fragmentées du<br />
corps en mouvement<br />
Chaque photomontage présente<br />
différents comportements humains<br />
et tente d'en donner une représentation<br />
suggestive par l'intermédiaire<br />
de panneaux évoquant les<br />
hémisphères du cerveau. Ces<br />
derniers sont disposés de façon à<br />
ce que le spectateur puisse interpréter<br />
de manière non équivoque la<br />
relation entre les deux hémisphères.<br />
Pour cela, Martine Doyon<br />
utilise un effet de projection stéréoscopique<br />
sur chacun des panneaux.<br />
Cette projection permet de simuler<br />
une troisième dimension et de<br />
forcer le spectateur à entrer dans<br />
« ce cerveau » pour qu'il puisse<br />
adopter la vision qu'on lui propose.<br />
Finalement, cette situation constitue<br />
le prolongement de ce que le<br />
spectateur éprouve.<br />
utilisée. Plus nous nous<br />
habituerons à la médiation<br />
mécanique, plus notre tolérance à<br />
l'égard des modes humains d'interaction<br />
sera mise à l'épreuve.<br />
Jusque dans quelle mesure est-ce<br />
que l'intimité humain-RV offrira-telle<br />
une alternative inoffensive et<br />
appropriée à l'intimité humainhumain<br />
?<br />
NUMÉRO <strong>46</strong>-<strong>47</strong> • VICEV1 RSA 49