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– Enterrées vivantes ?
Serait-ce ma punition si les Gardiens apprenaient ce qui se passe entre Shay et moi ? Je savais qu’il
y aurait des conséquences s’ils savaient qu’un autre garçon que Ren m’avait touchée, mais je n’avais pas
vraiment réfléchi à la forme qu’elles prendraient.
– Et l’heureux jeune homme qui avait séduit une vierge sacrée était flagellé à mort en public.
Soudain, je me suis sentie vide. Ma propre punition avait de quoi m’effrayer, mais l’idée de ce qui
pourrait arriver à Shay était bien pire.
– Alors je suppose qu’on devrait tirer les leçons de l’histoire, ajoutai-je en essayant d’empêcher ma
voix de trembler.
– Nous ne vivons pas dans la Rome antique, répondit-il sèchement.
– Puisque le sujet est clos, dis-je en ignorant son air furieux, revenons aux choses importantes.
Il me dévisageait.
– S’il te plaît, murmurai-je.
– D’accord, lança-t-il en rouvrant son ordinateur. Bon, si nous partons du principe que je suis ce
Scion, que peut-on en déduire ?
Merci.
– Il faudrait déjà savoir de qui tu es le descendant.
Il hocha la tête et haussa les épaules.
– De personne de connu.
– Tu ne te rappelles pas tes parents ?
– Non. Ils sont morts dans un accident de voiture quand j’avais deux ans. Je ne me souviens plus du
tout d’eux, je ne sais même plus à quoi ils ressemblaient.
Il posa le texte des Gardiens sur ses genoux et traça le contour de la croix.
– Je n’ai aucune photo. Oncle Bosque disait toujours qu’il valait mieux laisser le passé tranquille.
J’ai froncé les sourcils.
– Tu ne possèdes rien ayant appartenu à tes parents. Aucun souvenir ?
– Seulement une couverture que ma mère avait tricotée pour moi, dit-il avec un sourire penaud. Je
l’emmenais partout quand j’étais petit.
Je jouais avec le bout de ma natte en me retenant de rire.
– Comment s’appelaient-ils ?
– Tristan et Sarah Doran.
J’ai sursauté si violemment que ma chaise a manqué se renverser. Oh mon Dieu, ces noms ! Non, non,
non.
Il releva brusquement la tête.
– Quoi ?
– Tristan et Sarah ? répétai-je, horrifiée.
– Oui. Calla, que se passe-t-il ? Encore une mauvaise nouvelle ?
– Je ne sais pas ce que ça veut dire, ne l’oublie pas. Mais le soir où nous avons été agressés en sortant
de l’Éden…
Le visage du Chercheur prisonnier me revint vivement en mémoire.
– Le Chercheur que nous avons fait prisonnier, repris-je, désespérée par le teint livide de Shay. Il a
prononcé leurs noms, Tristan et Sarah.
– L’un des hommes qui nous a agressés connaissait mes parents ?
Les veines de son cou palpitaient.
– Je n’en suis pas sûre.
Je voulais dire la vérité, mais chacun de mes mots me faisait l’effet d’un fil qui, si je tirais dessus,
risquait de défaire toute ma vie.