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– Non, répondis-je avec un grand sourire. C’est là que mes recherches interviennent. Puisque je
m’informais sur le Samain, j’ai décidé de me renseigner sur les autres Sabbats. Le 1er août correspond à
la moisson des Sorciers dans la Roue de l’Année. C’est toi l’enfant de la moisson, c’est sûr. On a enfin
trouvé quelque chose !
Il me regarda, perplexe, puis contempla à nouveau les notes froissées que nous nous étions passées tout
l’après-midi.
– Alors tout ça parle de moi. Ce passage… Ce qui va arriver pendant le rite du Samain.
Mon sourire disparut quand j’ai vu son visage inquiet.
– Oui, oui.
– Le Samain, murmura-t-il. C’est ce soir.
– Oui, dis-je en me mordant la lèvre. Mais il ne va rien se passer pour toi ce soir. C’est impossible.
Les Gardiens sont concentrés sur l’union. Ils y assisteront tous. Ça n’a rien à voir avec le Scion ; le rituel
de ce soir ne concerne que la nouvelle meute.
– La prophétie n’annonce que le jour, pas l’année, ajouta-t-il. Et les prophéties évoquent toujours
l’avenir, n’est-ce pas ?
– Tu penses qu’il s’agit d’un événement lointain ?
– Sans doute, affirma-t-il en hochant la tête, les yeux pourtant inquiets. Au moins, c’est un progrès.
Il regarda sa montre.
– Tu n’as pas dit que Bryn passait chez toi à cinq heures et demie pour t’aider à te préparer pour la
grande soirée ?
– Si, pourquoi ?
– Il est six heures, m’annonça-t-il en me montrant sa montre.
– Elle va me tuer, m’exclamai-je en fourrant mes notes dans mon sac. On ne va pas avoir le temps de
passer à la Lune de Sang.
– Je pensais que tu te préparais pour l’union.
– C’est le cas, mais la cérémonie a lieu près de l’endroit où se tient le bal. Tous les gens assistant à
l’union vont s’y retrouver pour danser et boire quelques heures, et trinquer à notre santé. Les humains
seront encore distraits par la fête quand nous partirons pour le rituel du Samain.
– Je vois, murmura-t-il.
Je ne voulais pas le quitter, mais il n’y avait rien à ajouter. Aucun rire partagé ne pourrait adoucir
notre peine.
Je mis mon manteau et il hocha la tête. Son sourire ne pouvait dissimuler la tristesse de ses yeux.
– Bonne chance, Calla.