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– Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?
J’essayai de m’écarter, mais il me retint contre lui.
L’esquisse d’un sourire apparut sur ses lèvres.
– Pourquoi pas ?
Ma mauvaise humeur l’a emporté.
– Tu es en train d’essayer de me dire que tu m’aimes, toi ?
C’était plus un défi qu’une véritable question, mais ses yeux s’enflammèrent.
– Qu’est-ce que tu crois ?
Ses lèvres touchèrent les miennes, d’abord doucement, puis de plus en plus pressantes, les forçant à
s’écarter. Étonnée, je me raidis dans ses bras. Mais il continua à me caresser les lèvres avec les siennes,
avec douceur, mesure, mais insistance. Je me laissai aller, me noyant dans la chaleur de Ren, résistant
légèrement à la pression de ses mains sur ma taille, sachant que ça le pousserait à me serrer plus fort
contre lui.
Le fracas de bois renversé et de verre brisé me ramena à la réalité.
Je me retournai, m’attendant à voir Shay foncer sur nous. Mais il ne nous regardait pas. Personne ne
nous regardait.
La musique s’était arrêtée. La table des jeunes loups était retournée. Des verres s’étaient brisés tandis
que d’autres, intacts, avaient roulé sur le parquet incliné jusque dans les coins de la pièce. Dax grondait ;
il avait empoigné Mason par la chemise pour essayer de le frapper, mais apparemment ce dernier avait
arrêté son poing en plein vol et tentait de le repousser. Fey se tenait à côté de Dax qu’Ansel retenait par
l’avant-bras pour l’éloigner de Mason. Juste derrière eux se trouvait Shay, les muscles tendus. Bryn
s’était à moitié levée de sa chaise et fusillait Fey du regard.
Ren s’écarta de moi.
– Que se passe-t-il, bon sang ?
Il fonça sur Dax, moi sur les talons.
Le visage de Mason était tordu par la colère.
– Tu n’as pas le droit, dit-il.
– Et toi, tu dois apprendre à te taire, répliqua Dax.
– Arrête de faire l’idiot, lança Ansel en tirant sur le bras de Dax, sans réussir à le faire bouger d’un
pouce.
– Il a raison, Dax, approuva Shay. C’est quoi, ton problème ?
– Tais-toi et reste en dehors de ça, aboya Fey.
Neville fourra sa guitare dans les bras d’une Sabine éberluée, sauta de la scène et vint se placer près
de Mason. Il foudroya Dax du regard.
– Arrête ça, mec. Tu te prends pour qui ?
Dax l’ignora.
Je regardai autour de nous, craignant que l’on ne se fasse mettre dehors. Mais les autres clients étaient
retournés à leurs boissons, indifférents à cette banale rixe de comptoir.
Ren prit Dax par l’épaule.
– Lâche-le et attends-moi dehors. Maintenant.
Dax relâcha la chemise de Mason, lui jetant un dernier regard assassin avant de se détourner et de
sortir du bar. Fey le suivit.
– Où penses-tu aller comme ça ? demandai-je en lui bloquant le passage.
– Désolée, Cal, dit-elle avec un regard d’acier. Je suis avec lui sur ce coup.
– Fais attention à toi, Fey, grondai-je.
Elle ne se déroba pas.
– Tu as quelque chose à me reprocher ?