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Pourtant, ma peau me brûlait là où il m’avait touchée.
Des pas lourds ont annoncé l’arrivée d’un aîné Bane massif. Nous nous sommes brusquement éloignés
l’un de l’autre.
– Efron vous demande, dit-il en fixant Ren. Il est dans son bureau.
– Bien sûr. J’arrive. Tu veux aller retrouver les autres ? me proposa-t-il. Je ne sais pas combien de
temps ça va prendre.
Le garde d’Efron secoua la tête.
– Il veut l’alpha Nightshade aussi. Vous deux.
Ren enroula ses deux bras autour de ma taille et je ne résistai pas.
Que me veut le maître de Ren ?
Ren déglutit.
– Très bien, ajouta-t-il en me faisant signe de le suivre. Ne le faisons pas attendre.
Le garde poussa un grognement d’approbation et disparut dans l’obscurité.
Ren me guida le long de la piste de danse miroitante, jusqu’à l’escalier. J’ai serré ses doigts jusqu’à
sentir son pouls battre dans mes veines. Efron Bane. Ce nom me donnait la chair de poule. J’espérais que
Ren me protégerait.
Nous nous sommes frayé un chemin dans la foule d’humains au rez-de-chaussée du club, une
expérience qui avait de quoi rendre claustrophobe. Ren s’est arrêté devant une grande porte en bois. La
surface en chêne était minutieusement sculptée. J’ai reculé pour examiner le motif. Il s’agissait de
l’archange Michel empêchant Adam et Ève d’entrer dans le jardin d’Éden.
– C’est un choix intéressant, commentai-je.
– Efron a un sens de l’humour assez particulier.
Il pressa ma main et ma peau glacée se réchauffa un peu.
Il frappa sèchement à la porte. Un moment plus tard, elle s’ouvrit et nous plissâmes les yeux de
surprise.
Lumine Nightshade a reculé, nous faisant signe d’entrer.
– Bienvenue, les enfants. Comme c’est bon de vous voir.
La pièce sentait la fumée de cigares et le cognac. Il y avait plusieurs peintures murales. Chacune
représentait une scène de L’Enfer de Dante. J’ai rapidement détourné le regard ; les images de l’enfer
étaient beaucoup trop crues pour qu’on les observe de près.
Lumine posa les yeux sur l’alpha Bane.
– Renier Laroche. C’est un plaisir de te rencontrer. Je suis Lumine Nightshade. Efron n’a de cesse de
me chanter tes louanges, cher enfant.
Son sourire évoquait un collier de perles.
Ren inclina la tête.
– Merci, maîtresse Nightshade.
– Efron et moi étions impatients de vous présenter un nouveau venu à Vail, dit-elle en nous conduisant
vers deux fauteuils en cuir et un canapé face à une cheminée ronflante. Efron, ils sont là.
Un homme était assis sur le canapé, un bras sur l’accoudoir, l’autre tenant un petit verre de cognac. Il
avait la même peau et le même halo de cheveux dorés que son fils.
– C’est un plaisir de te voir, Renier, lança-t-il en buvant une gorgée de cognac. Et voici la charmante
Calla. Enfin nous nous rencontrons.
Il tendit la main et me fit signe d’approcher. J’hésitai un instant, mais Lumine me poussa vers le
canapé. Mon corps devint glacé dès que les doigts de Ren furent séparés des miens. J’essayai de ne pas
trembler lorsque le maître Bane prit ma main dans la sienne et la porta à ses lèvres. Ses yeux brillants
avaient la même couleur ambrée que les flammes qui dansaient dans la cheminée. Ma poitrine se
contracta et il me fallut toute ma maîtrise pour rester immobile.