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« L'état des lieux des discriminations en France» - Adheos

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En droit français, le droit communautaire et les droits et libertés cont<strong>en</strong>ues dans la<br />

CEDH sont au-<strong>des</strong>sus de la loi et, <strong>en</strong> cas de conflit, prim<strong>en</strong>t.<br />

La primauté du droit communautaire sur le droit national, dégagée par la CJCE<br />

(15 juillet 1964, Flaminio Costa c/E.N.E.L, aff. 6/64), vaut pour l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> sources<br />

du droit de l’Union Europé<strong>en</strong>ne, aussi bi<strong>en</strong> pour les sources primaires (les traités), que<br />

pour les sources dérivées (règlem<strong>en</strong>ts, directives et décisions) ou pour la jurisprud<strong>en</strong>ce de<br />

la CJCE. La Cour de cassation reconnaît la primauté du droit de l’union europé<strong>en</strong>ne sur la<br />

loi française dans l’arrêt Jacques Vabre (Cass. 1ère civ., 24 mai 197 5). Le Conseil d’Etat,<br />

de son côté, adopte cette conception dans l’arrêt Nicolo (CE 20 oct. 1989, Ass. Req.<br />

N°108243) 4.<br />

Dans le droit de l’Union, les textes de référ<strong>en</strong>ce concernant les <strong>discriminations</strong> sont<br />

principalem<strong>en</strong>t la Charte <strong>des</strong> droits fondam<strong>en</strong>taux et <strong>des</strong> directives. La Charte n’est pas<br />

incluse dans le TUE mais elle est annexée depuis le traité de Lisbonne, désormais on lui<br />

reconnaît la <strong>«</strong> même valeur juridique que les traités » (art. 6 TUE). Or, dans la mesure où<br />

les dispositions <strong>des</strong> traités ont un effet direct vertical et horizontal, la charte peut être<br />

directem<strong>en</strong>t invoquée par le conseil d’un particulier aussi bi<strong>en</strong> dans les cas de violation par<br />

l’Etat <strong>des</strong> droits de la conv<strong>en</strong>tion, que dans l’hypothèse <strong>des</strong> violations de ces droits dans<br />

les relations <strong>en</strong>tre particuliers. Bi<strong>en</strong> que les directives soi<strong>en</strong>t normalem<strong>en</strong>t transposées <strong>en</strong><br />

droit interne, elles peuv<strong>en</strong>t avoir un effet direct uniquem<strong>en</strong>t vertical : <strong>en</strong> effet, un avocat<br />

pourra s’<strong>en</strong> prévaloir dans les litiges concernant les rapports <strong>en</strong>tre l’Etat et un particulier<br />

(Alitalia, CE 3 févier 1989/ arrêt Van Duyn du 4 déc. 1974).<br />

La Conv<strong>en</strong>tion de sauvegarde <strong>des</strong> droits de l’homme et <strong>des</strong> libertés<br />

fondam<strong>en</strong>tales prime sur le droit interne sur le fondem<strong>en</strong>t de l’article 55 de la<br />

Constitution. Ce droit a quant à lui un effet direct vertical et horizontal. Un avocat pourra<br />

alors l’invoquer devant les tribunaux nationaux. Une dernière stratégie de déf<strong>en</strong>se de<br />

l’avocat d’une victime de discrimination s’ouvre grâce à la ratification du protocole 11 de<br />

la Conv<strong>en</strong>tion europé<strong>en</strong>ne <strong>des</strong> droits de l’homme. En effet, ce docum<strong>en</strong>t reconnaît un<br />

droit de recours individuel <strong>des</strong> ressortissants du pays l’ayant ratifié auprès de la Cour<br />

europé<strong>en</strong>ne dans les conditions précisées par ce texte 5.<br />

1. La Constitution<br />

La non-discrimination <strong>en</strong> raison de l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle ou <strong>en</strong> raison de l’id<strong>en</strong>tité du<br />

g<strong>en</strong>re bénéficie-t-elle d’une assise constitutionnelle ? L’article 1er de la Constitution<br />

précise que la République <strong>«</strong> assure l’égalité devant la loi de tous les citoy<strong>en</strong>s sans<br />

4 M. Fabre-Magnan, Introduction générale au droit. Cours et méthodologie, PUF, 2009, p. 84 et s.<br />

5 M. Fabre-Magnan, Introduction générale au droit. Cours et méthodologie, PUF, 2009, p. 89 et s.<br />

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