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« L'état des lieux des discriminations en France» - Adheos

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Le par<strong>en</strong>t reconnu d’un <strong>en</strong>fant peut aussi demander une attribution judiciaire de<br />

l’autorité par<strong>en</strong>tale à un tiers (<strong>«</strong> délégation partagée autorité par<strong>en</strong>tale »). Prescrite dans<br />

les articles 377 et suivants du Code civil, cette institution permet de régler la question du<br />

partage de l’autorité au sein d’un couple dont l’un <strong>des</strong> membres n’est pas le par<strong>en</strong>t de<br />

l’<strong>en</strong>fant, mais elle ne constitue pas une solution <strong>en</strong> cas de décès du par<strong>en</strong>t reconnu<br />

juridiquem<strong>en</strong>t ou de séparation du couple.<br />

Par ailleurs, le partage de l’autorité par<strong>en</strong>tale se décide <strong>en</strong> fonction de l’intérêt<br />

supérieur de l’<strong>en</strong>fant – apprécié in concreto par les juridictions du fond - ce qui introduit<br />

une certaine insécurité juridique. Certes, la Cour de cassation a admis que <strong>«</strong> l'article 377,<br />

alinéa 1er, du Code civil ne s'oppose pas à ce qu'une mère seule titulaire de l'autorité<br />

par<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> délègue tout ou partie de l'exercice à la femme avec laquelle elle vit <strong>en</strong> union<br />

stable et continue, dès lors que les circonstances l'exig<strong>en</strong>t et que la mesure est conforme à<br />

l'intérêt supérieur de l'<strong>en</strong>fant » 24. Mais, l’arrêt de la première chambre civile de la Cour de<br />

cassation, le 8 juillet 2010 montre les limites de ce système 25. Tout <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant l’ét<strong>en</strong>du<br />

de principe qui précise les conditions de mise <strong>en</strong> œuvre de la délégation partagée, la Cour<br />

approuve un arrêt de cour d’appel qui a refusé une telle mesure faute pour les requérantes<br />

de rapporter <strong>«</strong> la preuve de circonstances particulières qui imposerai<strong>en</strong>t une délégation<br />

d'autorité par<strong>en</strong>tale dès lors que les déplacem<strong>en</strong>ts professionnels qu'elles invoquai<strong>en</strong>t<br />

n'étai<strong>en</strong>t qu'exceptionnels, que le risque d'accid<strong>en</strong>ts n'était qu'hypothétique et semblable à<br />

celui auquel se trouvait confronté tout par<strong>en</strong>t qui exerçait seul l'autorité par<strong>en</strong>tale », que<br />

<strong>«</strong> les requérantes admettai<strong>en</strong>t elles-mêmes qu'elles ne s'étai<strong>en</strong>t pas heurtées à <strong>des</strong><br />

difficultés particulières pour pouvoir jouer auprès <strong>des</strong> tiers ou de leur <strong>en</strong>tourage familial le<br />

rôle de par<strong>en</strong>ts qu'elles <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t se reconnaître mutuellem<strong>en</strong>t », <strong>en</strong>fin, qu’elles <strong>«</strong> ne<br />

démontrai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> quoi l'intérêt supérieur <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants exigeait que l'exercice de l'autorité<br />

par<strong>en</strong>tale soit partagé <strong>en</strong>tre elles et permettrait aux <strong>en</strong>fants d'avoir de meilleures<br />

conditions de vie ou une meilleure protection quand les attestations établissai<strong>en</strong>t que les<br />

<strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t épanouis ». Dans cet arrêt, la Cour de cassation se limite à contrôler<br />

l’exist<strong>en</strong>ce d’une solution motivée (<strong>«</strong> a pu ») et non pas le cont<strong>en</strong>u de la motivation, mais<br />

la frontière est t<strong>en</strong>ue … !<br />

4. Emploi et conditions de travail<br />

Bi<strong>en</strong> que l’ori<strong>en</strong>tation sexuelle relève du domaine privé, la divulgation de cette<br />

information dans la sphère professionnelle conduit parfois à <strong>des</strong> <strong>discriminations</strong> ou à <strong>des</strong><br />

harcèlem<strong>en</strong>ts moraux à caractère discriminatoire.<br />

Lorsque la victime de ces comportem<strong>en</strong>ts discriminatoires souhaite suivre la voie<br />

cont<strong>en</strong>tieuse, elle peut choisir de porter l’affaire devant le juge pénal ou devant le tribunal<br />

civil ou administratif, <strong>en</strong> fonction de si la discrimination a eu lieu dans un contexte<br />

professionnel régit par le droit privé ou par le droit public.<br />

24 Cass. 1ère civ., 24 février 2006, n°04-17090.<br />

25 Légifrance, arrêt publié, n°09-12623.<br />

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