« L'état des lieux des discriminations en France» - Adheos

Le mis en cause est en principe disposé à changer son regard et à restaurer la situation afin de
faire cesser la discrimination s’il dispose lui aussi d’un temps d’entretien individuel et confidentiel.
C’est la raison pour laquelle des entretiens séparés avec chacune des parties dans un premier temps
sont mis en place dans le cadre des premières diligences du médiateur :
- pour créer un climat de mise en confiance mutuelle des personnes vis-à-vis du médiateur
impartial,
- et pour faire émerger la problématique spécifique à résoudre en séance plénière.
La séance plénière permettra d’aborder la problématique de la discrimination et de trouver grâce à
la créativité des personnes les solutions adaptées et les aménagements raisonnables.
Le déroulement des entretiens individuels
La séance individuelle de médiation avec le ou la réclamante.
L’expérience ici vient nous montrer que ce que les personnes disent ne concerne pas spécifiquement
la situation de discrimination. Or ces aspects sont souvent ceux de la vie privée de la personne.
Cette expression du ressenti doit être évacuée avant de pouvoir construire les conditions d’un
dialogue. Les débordements potentiels ne doivent pas se déployer entre non intimes et doivent être
contenus pour protéger le réclamant et épargner le mis en cause.
La mise en place des entretiens individuels séparés avec chacune des personnes en présence a pour
objet de permettre une expression libre des émotions, des ressentis, des besoins, attentes des valeurs
et des droits.
Le médiateur a pour mission d’avoir une écoute attentive et active pour arriver à restaurer une
confiance dans les possibilités du dialogue et à structurer les conditions d’un échange interactif
entre les personnes. En construisant avec chacune des parties «les problématiques spécifiques liées
à la discrimination», de façon à ce que les personnes puissent arriver à les aborder en séance
plénière.
Le respect de la dignité humaine sous-tend le principe de non discrimination. Or, quand les
personnes se retrouvent victimes de discrimination, elles se sentent bafouées dans leur dignité, et
pour plusieurs, seule une sanction même symbolique pourrait restaurer l’atteinte qui leur a été faite.
Par ailleurs, ceux qui sont accusés sont indignés et ont le réflexe de la négation et du déni.
Bien souvent la discrimination porte des enjeux existentiels et organisationnels lourds.
Pour que la médiation se construise comme une approche recevable de la résolution du conflit en
matière de violation des droits fondamentaux, la restauration de la dignité doit être l’un des objectifs
de la médiation. Elle doit se réaliser tout autant dans les modalités du processus de médiation que
dans l’identification d’un résultat qui satisfasse l’exigence de respect des droits des deux parties.
L’espace de médiation constitue un espace de restauration du respect de la dignité des personnes.
Grâce à l’écoute active, la reformulation, l’empathie bienveillante, le médiateur va contribuer à la
restauration progressive de la dignité de la victime libérée grâce à une parole libre porteuse de sens
et de valeurs humaines universelles
La séance individuelle de médiation avec le représentant légal et habilité de
l'Entreprise ou le représentant habilité de l'organisme
. Je pose le cadre de la médiation en leur donnant le sens et la portée de ma mission. J’explique que
le processus de médiation est un processus de déculpabilisation et qu’il a une dynamique à visée
pédagogique.
Je constate que la situation n’est pas liée à une incompréhension de l’institution mais à des
malentendus respectifs non clarifiés . Grâce à ce dialogue singulier avec le mis en cause, celui ci
identifie que les modes de communication ont produit des exclusions qui requièrent aujourd’hui des
réponses et des rectifications. Le mis en cause manifeste un sentiment de désolation et marque sa
volonté d’y remédier.
Je finis cet entretien de fin de matinée, en laissant la question ouverte :
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