25.06.2013 Views

Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

[XIX] BULLETIN CARTÉSIEN XXXII 165<br />

Bergen 32 .Ilavaitépousé Reyntje Jansdr. Après la mort de son mari (avant 1655),<br />

Helena se remaria avec Jacob van Lienen (mort avant 1666). Ils eurent trois fils : Jan,<br />

Wouter <strong>et</strong> Willem. Bien que Jacob soit mentionné comme aubergiste en 1657 33 ,il<br />

faut croire que c’est Helena qui avait hérité l’auberge de son mari ou de son<br />

beau-père, mort également avant 1655. Après son second veuvage (vers 1666) elle<br />

poursuivit <strong>les</strong> affaires jusqu’à sa mort en 1683 34 . Sa vie ne paraît pas avoir été aisée<br />

¢ dans <strong>les</strong> actes il est plusieurs fois question de prêts hypothécaires. Aprèssamortun<br />

inventaire fut dresséàla demande de ses enfants 35 .<br />

C<strong>et</strong>te Helena Jans est-elle la même que la servante de Thomas Sergeant ? À moins<br />

de supposer qu’il y ait eu deux femmes de ce nom dans la vie de Descartes, il faut bien<br />

le croire. Il est vraisemblable en eff<strong>et</strong> que Descartes n’est pas un « témoin » ordinaire<br />

¢ sinon on ne s’explique guère que l’acte ait été passéàLeyde, devant un notaire que<br />

Descartes connaissait déjà 36 , alors que tous <strong>les</strong> autres intéressés, y compris Helena,<br />

sont d’Egmond. De plus, le sens d’un acte de mariage est, usuellement, de stipuler<br />

qu’à la mort d’un des partis <strong>les</strong> biens qui figurent dans l’actif grâce à lui reviennent<br />

(partiellement ou totalement) à sa famille, tandis que dans ce cas-ci l’acte mentionne<br />

que le parti <strong>sur</strong>vivant a droit à un « extra », en plus de sa propre contribution. De ce<br />

point de vue il est également intéressant que, dans la version originale de l’acte, ce<br />

soit le père de Jan qui finançait <strong>les</strong> ƒ 1000 ¢ somme importante à l’époque (équivalant<br />

au salaire annuel d’un professeur), trop importante en fait pour être la dot d’un<br />

aubergiste à son fils à l’occasion de son mariage avec une servante. Concluons donc<br />

qu’avant de partir pour la France, Descartes a voulu établir Helena ; <strong>et</strong> que <strong>les</strong> ƒ 1000<br />

représentaient, non seulement une sécurité pour Helena, mais aussi une compensation<br />

pour la famille Van Wel, qui probablement était bien au courant du passé de la<br />

mariée ¢ en eff<strong>et</strong>, si notre hypothèse est correcte, c’est la mère du mari qui avait pris<br />

soin de Francine. C<strong>et</strong> acte restitue donc son nom à c<strong>et</strong> amour de Descartes : « Van der<br />

Strom », <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de reconstruire une partie de sa vie ultérieure 37 .<br />

Jeroen van de Ven<br />

(Université d’Utrecht)<br />

P.S.:Aprèslarédaction de c<strong>et</strong>te note, nous avons découvert un autre document<br />

qui, tout en soulevant de nouvel<strong>les</strong> questions, confirme entièrement notre hypothèse<br />

<strong>sur</strong> <strong>les</strong> rapports entre Descartes <strong>et</strong> Helena Jans. Il s’agit de l’inventaire des biens<br />

32. W. J. van den Berg, Historisch kadaster van de Binnen-Egmonden, 1602¢1811, vol. 1,<br />

Utrecht, Bolwerk, 1985, p. 315-316, 319, 371, 408.<br />

33. Ibid., p. 315.<br />

34. Dans <strong>les</strong> actes de notaires d’Egmond aan den Hoef, Helena est citée comme propriétaire<br />

de l’auberge « Au Cœur Rouge » en 1666, 1668 <strong>et</strong> 1680 ; cf. ibid., p. 316.<br />

35. Regionaal Archief Alkmaar, ‘Notariële archieven Egmond’, inv. no. 796, no. 23,<br />

f o 41-46v (notaire : Adriaan van Twuijver).<br />

36. En 1641, c’est à Doude que Descartes s’était adressé pour nommer Jacques de la<br />

Villeneuve de Bouexic (1590-1658) comme son procureur en la succession de son père.<br />

37. Je remercie Theo Verbeek, directeur d’équipe du proj<strong>et</strong> d’édition de la Correspondance<br />

de Descartes, qui m’a aidé àpréciser certains points <strong>et</strong> qui a bien voulu traduire mon texte en<br />

français.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!