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Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

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[XXIX] BULLETIN CARTÉSIEN XXXII 175<br />

pour l’ordre, un ordre de l’immense, de l’indivisible : la mathesis s’applique aux<br />

deux grands domaines du réel, aux choses matériel<strong>les</strong> ainsi qu’aux immatériel<strong>les</strong><br />

(ego, cogito, Dieu). Nous atteignons aux limites de la raison, à l’absolu de la<br />

vérité, mais aussi, paradoxalement, à la condition de la vérité : « La métaphysique<br />

ou la philosophie première [devient] ainsi, à la fois, un domaine particulier de<br />

choses, <strong>les</strong> choses métaphysiques, <strong>et</strong> la clé de toute science (...), de toute méthode<br />

(...) la métaphysique ne clôt nullement la raison <strong>sur</strong> elle-même (...) elle est le lieu<br />

d’une autocritique de la raison » (Au fildel’ordre, p. 320).<br />

Le style de c<strong>et</strong> « historien qu’il essaie d’être » (Au fil del’ordre, p. 307),<br />

précieux du point de vue lexical, tout a fait clair lorsqu’il trace <strong>les</strong> prémisses du<br />

discours qu’il pense clarifier, élégant dans ses développements syntaxiques, se<br />

complexifie toutefois avec la préoccupation de tout éclaircir par un tel nombre<br />

d’arguments, parfois très minutieux, que l’attention du lecteur risque de se<br />

relâcher.<br />

La lutte d’une vie pour dépasser l’ambiguïté d’une pensée parfois déroutante,<br />

une recherche acharnéedelacohérence, c’est-à-dire de la raison (Au fildel’ordre,<br />

p. 165), ont certes abouti à une lecture d’une rare subtilité des moments <strong>les</strong> plus<br />

ardus de l’œuvre cartésienne, toutefois, malgré de p<strong>et</strong>its chefs d’œuvres, comme<br />

l’article <strong>sur</strong> l’Entr<strong>et</strong>ien avec Burman, <strong>les</strong> études de Jean-Marie Beyssade, bien<br />

qu’extrêmement enrichissantes, ne semblent pas avoir pu éviter tous <strong>les</strong> pièges du<br />

labyrinthe. C’est peut-être le secr<strong>et</strong> de la pensée cartésienne, dont la destinée est<br />

de rester une philosophie ouverte, son éternité ne se situant que dans le/<strong>les</strong><br />

temps de ses interprétations.<br />

E. L.<br />

2.1.6. Bourgeois-Gironde (Sacha), Reconstruction analytique du cogito, Paris,<br />

Vrin, Analyse <strong>et</strong> Philosophie, 2001, 286 p. Si D. est la figure emblématique de la<br />

philosophie moderne, sera-t-il possible de sauver le cogito à la période contemporaine,<br />

loin de tout substantialisme ou de toute métaphysique du suj<strong>et</strong> ? Telle<br />

semble être l’interrogation qui motive implicitement c<strong>et</strong>te reconstruction.<br />

L’A. présente au début de son livre deux difficultés qui perm<strong>et</strong>tent d’en<br />

préciser <strong>les</strong> enjeux. Tout d’abord, il s’agit de rendre compte d’une tradition<br />

contemporaine supposée hostile à l’histoire de la philosophie, <strong>et</strong> d’en élaborer<br />

une étude historique. Ensuite, il faut se heurter à l’interdit de Carnap relatif aux<br />

propositions métaphysiques tel<strong>les</strong> que le cogito, censées être dépourvues de<br />

signification. L’A. ém<strong>et</strong> également un scrupule à propos de l’obj<strong>et</strong> de sa reconstruction<br />

: « qu’il s’agisse toujours, in fine, ducogito cartésien » (p. 9). Si l’entreprise<br />

même montre qu’il est possible de se défaire de la première difficulté,<strong>et</strong>si<br />

<strong>les</strong> travaux de J. Hintikka constituent un précédent exemplaire face à la critique<br />

carnapienne, il est possible d’être plus réservé en ce qui concerne le dernier point.<br />

En eff<strong>et</strong>, comme le titre l’indique, le but de l’A. n’est pas tant de proposer une<br />

lecture de D. lui-même que de reconsidérer certaines interprétations possib<strong>les</strong> du<br />

cogito. Cela ne l’empêche pas de proposer, in extremis, quelques leçons tirées de<br />

l’analyse d’un argument classique : « cogito ergo sum ».<br />

La prise de distance par rapport à l’inventeur du dit argument est manifeste<br />

au regard des références qui lui sont faites : <strong>sur</strong> un ouvrage de près de trois cents

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