Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage
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[XXIII] BULLETIN CARTÉSIEN XXXII 169<br />
y a quinze ans » (donc vers 1623) le De sensu rerum <strong>et</strong> magia, <strong>et</strong> quelques autres<br />
traités, mais y avoir trouvé «si peu de solidité »qu’il en avait oublié tout ou<br />
presque, lorsque Huygens lui en fit parvenir l’un ou l’autre ouvrage au cours de<br />
l’année 1638. Rien ne viendra nuancer ou expliciter ce jugement sans appel.<br />
L’historien, si sa tâche n’est pas d’imiter mais d’abord de comprendre, ne<br />
saurait s’en tenir là. Comment l’œuvre du dominicain pouvait-elle être perçue <strong>et</strong><br />
comprise par D. ? Répondre à c<strong>et</strong>te question nécessiterait une enquête passant<br />
par <strong>les</strong> différents acteurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> différents moments de ce drame, en particulier<br />
Mersenne <strong>et</strong> Galilée. Campanella n’essayait-il pas de fournir un fondement<br />
philosophique aux nouvel<strong>les</strong> conceptions du monde <strong>et</strong> de la nature ? Campanella<br />
n’a-t-il pas tenté d’élaborer une M<strong>et</strong>aphysica, de la faire accréditer par <strong>les</strong><br />
docteurs de la Sorbonne ? N’est-ce pas lui, encore, qui rej<strong>et</strong>te publiquement<br />
l’autorité d’Aristote à laquelle on aurait, estime-t-il, asservi la théologie <strong>et</strong> la<br />
physique, <strong>et</strong> n’est-ce pas lui, enfin, qui tâchededémontrer par tous <strong>les</strong> moyens,<br />
dont une érudition biblique <strong>et</strong> patristique exceptionnelle, la non-contradiction<br />
entre l’hypothèse copernicienne <strong>et</strong> l’Écriture ? C’est bien lui ; autant dire que<br />
c<strong>et</strong>te philosophie s’ordonne à un proj<strong>et</strong> que D. s’estime seul capable de mener à<br />
bien, <strong>et</strong> ce pourrait être là, plutôt que dans l’évidente incompatibilité entre la<br />
physique géométrique de l’un <strong>et</strong> la philosophia sensibus fundata de l’autre, la<br />
vraie raison d’un tel rej<strong>et</strong>.<br />
La nouvelle édition <strong>et</strong> traduction de l’Apologia pro Galileo par Michel-Pierre<br />
Lerner offrira donc au lecteur cartésien l’occasion de reprendre ou d’aborder à<br />
nouveaux frais la question de leurs rapports. L’ouvrage apporte notamment des<br />
mises au point très précieuses <strong>sur</strong> l’histoire des positions romaines devant la<br />
question héliocentrique, ainsi qu’une analyse complète des rapports entre Mersenne<br />
<strong>et</strong> Campanella. S’il n’est pas encore l’heure de réhabiliter Campanella dans<br />
<strong>les</strong> études cartésiennes, on peut toutefois espérer que c<strong>et</strong> excellent ouvrage aidera<br />
à faire qu’on cesse de négliger une question essentielle pour l’histoire de la<br />
philosophie classique.<br />
1.3. BIOGRAPHIE ET HISTORIOGRAPHIE<br />
E. M.<br />
1.3.5. Van den Berg (W.J.), « Descartes en zijn buren in Egmond », Geestgronden :<br />
Egmonds historisch tijdschrift, 2000, 7, p. 82¢89. Se fondant <strong>sur</strong> une chronique<br />
manuscrite de la région par Simon Eikelenberg (1663-1738), l’A. précise que<br />
Descartes louait (en 1645, puis en 1648-1649) une ferme (« hofstede »), où il<br />
habitait avec un val<strong>et</strong> <strong>et</strong> une servante. C<strong>et</strong>te maison était située à l’angle de ce qui<br />
est maintenant le Luilaantje <strong>et</strong> l’Abdijlaan. En conséquence, la qualification de<br />
« voisin » donnée au propriétaire de l’auberge « H<strong>et</strong> Huys van Egmond » à<br />
Egmond-Binnen dans la l<strong>et</strong>tre de Descartes à Foreest du 5 janvier 1647 (à Jan van<br />
Foreest, AT X, 613-614) doit être entendue au sens large de « habitant le même<br />
village ».<br />
J. v. d. V.