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Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

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[XLIX] BULLETIN CARTÉSIEN XXXII 195<br />

quarte <strong>et</strong> la folie chrétienne », p. 48-101, 3.2.108) ; que le scepticisme de Montaigne<br />

n’a rien à voir avec le scepticisme de Sextus <strong>et</strong> de Cicéron, puisqu’il théorise<br />

l’impossibilité de l’isosthénie <strong>et</strong> de l’époché,qu’il définit l’ataraxie comme santé,<br />

<strong>et</strong> qu’il renverse l’articulation entre théorie <strong>et</strong> pratique, aussi bien que la distinction<br />

entre le sage <strong>et</strong> le vulgaire (F. Brahami, « Des Esquisses aux Essais. L’enjeu<br />

d’une rupture », p. 121-131, 3.2.26). De même, Gassendi utilise dans sa Logique<br />

différentes figures du scepticisme, mais la référence àÉpicure lui perm<strong>et</strong> de<br />

passer des signes simplement commémoratifs aux signes indicatifs, esquissant<br />

un domaine de la connaissance qui, tout en étant enraciné dans le sensible,<br />

suppose l’utilisation de la raison, seule capable d’opérer logiquement <strong>sur</strong> des<br />

obj<strong>et</strong>s cachés par nature (J.-C. Darmon, « Sortir du scepticisme : Gassendi <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

signes », p. 222-238, 3.2.34). Pour ce qui est de Mersenne, B. Joly (« La figure du<br />

sceptique dans La vérité des sciences de Marin Mersenne », p. 257-276, 3.2.76)<br />

proclame son accord avec Popkin : loin de réfuter sans appel le scepticisme dans<br />

La vérité des sciences, le minime en utilise certaines acquisitions <strong>et</strong> notamment la<br />

relativité des sciences empiriques ; néanmoins, l’auteur de c<strong>et</strong>te contribution<br />

s’éloigne à juste titre des thèses de l’historien américain en rapportant l’épistémologie<br />

de Mersenne non pas à la science moderne, mais aux pratiques des<br />

curieux <strong>et</strong> des savants de son temps (il faudrait cependant consacrer une étude<br />

plus approfondie au péripatétisme qui caractérise la logique <strong>et</strong> l’épistémologie de<br />

Mersenne). Sont également d’un grand intérêt <strong>les</strong> travaux consacrés à Grotius,<br />

Pufendorf <strong>et</strong> Hobbes (C. Larrère, « Droit naturel <strong>et</strong> scepticisme », p. 293-308,<br />

3.2.84 <strong>et</strong> J. Terrel, « Hobbes <strong>et</strong> la crise sceptique », p. 309-321, 3.2.140):à la suite<br />

d’interprétations récentes, ils lisent <strong>les</strong> textes des théoriciens du droit naturel<br />

comme une réponse, parfois insatisfaisante, à la crise sceptique qui ouvre la<br />

modernité.<br />

Concernant le dossier « Descartes <strong>et</strong> le scepticisme », J.-P. Cavaillé (« Descartes<br />

<strong>et</strong> <strong>les</strong> sceptiques modernes : une culture de la tromperie », p. 334-347, 3.1.46)<br />

reprend la question à nouveaux frais en esquissant une étude, qui reste à faire, <strong>sur</strong><br />

le rapport entre D. <strong>et</strong> <strong>les</strong> sceptiques modernes. Le point de départ de c<strong>et</strong>te<br />

contribution est l’attention portée aux dispositifs rhétoriques à l’œuvre dans La<br />

recherche de la vérité par la lumière naturelle : la structure dialogique de ce texte<br />

suggère un lien entre ses thèses philosophiques <strong>et</strong> la production théâtrale<br />

contemporaine, notamment concernant le mécanisme du doute. Celui-ci, en<br />

eff<strong>et</strong>, ne vise pas la suspension du jugement, mais a partie liée avec la notion de<br />

tromperie : il est donc un artifice volontairement déployé par le suj<strong>et</strong> qui doute <strong>et</strong><br />

suscite immédiatement le soupçon d’être victime d’une ruse, d’une illusion, d’un<br />

leurre (des sens, de la raison, de Dieu).<br />

Si D. décrit comment sortir du doute <strong>et</strong> des illusions, Pascal semble nous dire,<br />

suivant A. McKenna (« Les Pensées de Pascal : une ébauche d’apologie sceptique<br />

», p. 348-361, 3.2.95), que nous sommes condamnés, en tant que fils d’Adam,<br />

à rester prisonniers de notre seconde nature. Il s’agit d’une nature dominée par le<br />

corps <strong>et</strong> par l’imagination, qui oblige l’apologiste à bâtir son œuvre <strong>sur</strong> l’intérêt<br />

<strong>et</strong> la vraisemblance, seuls critères valab<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> sciences, tout autant que pour<br />

l’examen de la validité du pari <strong>et</strong> des témoignages de l’Écriture. Il en résulte que<br />

c<strong>et</strong>te apologie, qu’on peut définir comme sceptique, aboutit à une foi humaine

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