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Boyle et Hooke sur les causes finales - Savoirs Textes Langage

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[XLV] BULLETIN CARTÉSIEN XXXII 191<br />

moderne ». En fait, pour répondre à la question qui ouvre le livre ¢ « Why should<br />

anyone bother with the sort of enquiry that Descartes describes ? » (p. 1) ¢,l’A.<br />

affirme, à la dernière page du livre, que : « In short...Descartes is interesting<br />

because he is not the father of modern philosophy » (p. 292). C’est justement<br />

dans c<strong>et</strong>te non-modernité que réside l’intérêt porté aujourd’hui à la philosophie<br />

cartésienne, comme l’illustre par exemple la tendance, <strong>sur</strong>tout anglo-saxonne, à<br />

traiter l’épistémologie d’une manière autonome. Selon l’A., une enquête épistémologique<br />

affranchie d’une fondation théologique constitue, du point de vue de<br />

D., une sorte d’amputation du problème de la connaissance, qu’il jugeait ne<br />

pouvoir se résoudre que par la prise en compte d’une condition extraépistémologique<br />

; mais, ce serait précisément la considération de ce qui, chez D.,<br />

est « weird and unmodern » (p. 291) qui aiderait à discerner d’autres manières de<br />

résoudre <strong>les</strong> problèmes philosophiques.<br />

S. A.<br />

3.1.69. Des Chene (Dennis), Spirits and clocks. Machine and organism in Descartes,<br />

Ithaca (N. Y.) ¢ London, Cornell University Press, 2001, xiii-181 p. L’A.<br />

poursuit ici ses travaux <strong>sur</strong> la pensée cartésienne, comprise à la lumière des textes<br />

scolastiques, en particulier ceux de Suárez <strong>et</strong> de Fonseca (Physiologia, voir BC<br />

XXVII, 3.1.50), <strong>et</strong> <strong>les</strong> présente en parallèle avec son étude <strong>sur</strong> <strong>les</strong> conceptions de<br />

l’âme dans l’aristotélisme tardif (celui des Coïmbrois, de Suárez<strong>et</strong>d’Arriaga ; cf.<br />

Life’s Form : Late Aristotelian Conceptions of the Soul, 2000). Il observe que le<br />

rej<strong>et</strong> cartésien des âmes végétative <strong>et</strong> sensitive issues d’Aristote <strong>et</strong> de la scolastique<br />

« n’est pas moins capital pour <strong>les</strong> sciences de la vie » que le rej<strong>et</strong> des formes,<br />

puissances <strong>et</strong> fins dans la physique cartésienne (p. xii). L’accent mis <strong>sur</strong> <strong>les</strong><br />

recherches physiologiques de D. le conduit à se démarquer du mind-body problem,<strong>et</strong>à<br />

s’attacher aux thèmes du « principe de vie » réduit à la chaleur du cœur,<br />

de la complémentarité du Monde <strong>et</strong> de L’homme, de l’unité du corps <strong>et</strong> de l’union<br />

de l’âme au corps dans la pensée cartésienne.<br />

L’étude repose <strong>sur</strong> des analyses bien informées <strong>et</strong> enrichies par des références<br />

aux textes scolastiques (manuels des jésuites notamment). C<strong>et</strong>te contribution<br />

importante à la compréhension de D. in context, est agrémentée defaçon<br />

pertinente par des gravures de machines, principalement empruntées à l’ingénieur<br />

<strong>et</strong> architecte S. de Caus, auteur en 1615 d’un traité <strong>sur</strong> Les raisons des forces<br />

mouvantes, avec diverses machines, tant uti<strong>les</strong> que plaisantes, réédité en 1624,<br />

où Baltrusaitis avait trouvé le modèle de l’automate hydraulique du traité de<br />

L’homme (cf. Anamorphoses, Paris, 1955, troisième éd. complétée, 1984). Dans<br />

l’ouvrage de S. de Caus, Des Chene a découvert une gravure <strong>et</strong> un problème<br />

éclairant l’hydrodynamique de la glande pinéale <strong>et</strong> des esprits animaux chez D.<br />

(p. 128-130).<br />

Il s’agit d’un livre stimulant, qui, en une attitude assumée dès lapréface<br />

(p. xii), n’accorde peut-être pas assez d’importance aux traités demédecine <strong>et</strong><br />

d’anatomie consultés par D., qui abondent en comparaisons <strong>et</strong> analogies empruntées<br />

aux « machines ».<br />

A. B.-H.

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