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La Symbolique des Archétypes dans la Mythologie Phénicienne

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<strong>La</strong> <strong>Symbolique</strong> <strong>des</strong> <strong>Archétypes</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Mythologie</strong> <strong>Phénicienne</strong><br />

Dr. Clovis Karam<br />

Lyon-France 1984<br />

© Copyright 2008<br />

son <strong>la</strong>ngage, l’associant à ses douleurs comme à ses p<strong>la</strong>isirs, il le lui fit exprimer<br />

en de vivantes images. Un héros tombe, et sa mort est pleurée du sol de <strong>la</strong> patrie<br />

aussi bien que de ses habitants. <strong>La</strong> terre aussitôt produit <strong>des</strong> fleurs qui, par <strong>des</strong><br />

couleurs et <strong>des</strong> caractères funèbres, semblent unir leurs p<strong>la</strong>intes à celles <strong>des</strong><br />

hommes ; et <strong>dans</strong> <strong>la</strong> fête qui doit perpétuer à jamais <strong>la</strong> mémoire de l’infortuné<br />

héros, c’est encore le muet <strong>la</strong>ngage de ces p<strong>la</strong>ntes qui le rappelle à tous les<br />

coeurs 1 .<br />

4 - Image et métaphore<br />

Creuzer passe ensuite à l’analyse de l’expression de cette forme primitive de<br />

l’intelligence humaine. L’image et <strong>la</strong> métaphore, telles que les caractérise<br />

Aristote 2 , nous donnent les premiers éléments de tout <strong>la</strong>ngage symbolique, et<br />

l’on peut étendre cette remarque à tous les autres tropes, de quelque espèce qu’ils<br />

soient. Leur propre et commun caractère est de rassembler plusieurs propriétés<br />

d’un même objet, de telle sorte qu’elles se produisent instantanément et à <strong>la</strong> fois,<br />

et que l’âme les saisisse comme elle les conçoit , par une intuition soudaine, et,<br />

en quelque sorte, d’un coup d’oeil.<br />

Mais l’âme veut aller plus haut ; elle prend son essor vers le monde <strong>des</strong><br />

idées, elle conçoit l’infini, elle essaie de l’exprimer en image, et voilà que tout àcoup,<br />

se révèle une grande et frappante opposition. Comment le fini pourrait<br />

recevoir et contenir l’infini ? L’âme voudrait donner une forme de l’Etre, mais<br />

l’Etre ne saurait se plier à cette forme. L’âme flottant ainsi entre le monde idéal<br />

et le monde sensible s’efforce d’atteindre l’un par l’autre ; faut-il s’étonner si ce<br />

qu’elle obtient porte en soi le caractère de son origine et trahit, <strong>dans</strong> son essence,<br />

une double nature ? En effet, c’est cette double nature que nous allons<br />

reconnaître <strong>dans</strong> les propriétés essentielles <strong>des</strong> symboles. Son trait le plus<br />

distinctif est le vague même, cette sorte d’indécision entre <strong>la</strong> forme et l’Etre. En<br />

lui -<strong>dans</strong> le symbole-, repose âne grande idée qui échappe et s’évanouit aux<br />

regards dès qu’on veut <strong>la</strong> saisir. Le rayon divin, en se réfléchissant <strong>dans</strong> le<br />

symbole, n’y luit plus à nos yeux d’une lumière douteuse, comme l’arc en ciel au<br />

sein de <strong>la</strong> nue où le soleil vient briser ses feux. ‘‘De là, ce pouvoir du symbole, si<br />

bien connu <strong>des</strong> anciens, pour tirer les sommes <strong>des</strong> habitu<strong>des</strong> de <strong>la</strong> vie commune<br />

et les élever à de hautes pensées. “Ce que nous pressentons seulement,” dit<br />

Démétrius, “<strong>la</strong>isse en nous une impression plus formidable que ce qui s’offre<br />

sans voile à nos regards. De là vient que les doctrines secrètes sont proposées<br />

1 Une allusion directe au mythe d'Adonis <strong>dans</strong> Pausanias I, Attic. 36.<br />

2 Aristote, "Poet. XXI" p. 7 sq et "Thet. III" p.4, quand le poète dit, en par<strong>la</strong>nt d'Achille "il s'é<strong>la</strong>nça tel qu'un<br />

lion", il y a image ? mais quand il dit "ce lion s'é<strong>la</strong>nça" c'est une métaphore.<br />

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