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La Symbolique des Archétypes dans la Mythologie Phénicienne

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<strong>La</strong> <strong>Symbolique</strong> <strong>des</strong> <strong>Archétypes</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Mythologie</strong> <strong>Phénicienne</strong><br />

Dr. Clovis Karam<br />

Lyon-France 1984<br />

© Copyright 2008<br />

souvent avec passion et par de vaines subtilités, quelquefois avec un rare talent -<br />

comme Muller K. Ohr-, le système oriental, -celui de Creuzer- enrô<strong>la</strong>it sous sa<br />

bannière victorieuse de grands philosophes et presque tous les érudits les plus<br />

distingués de 1’Allemagne. Ainsi de ce débat animé va naître une nouvelle<br />

philosophie, celle de Schelling <strong>dans</strong> sa “philosophie de <strong>la</strong> mythologie”.<br />

En effet, ce dernier, par son intuition féconde, et son génie créateur, non<br />

seulement mit fin au débat Creuzérien, mais annonce <strong>la</strong> plus nouvelle <strong>des</strong> écoles:<br />

l’école de <strong>la</strong> psychologie <strong>des</strong> profondeurs.<br />

B - Schelling ou <strong>la</strong> reconnaissance d’une vérité indirecte de <strong>la</strong><br />

mythologie, l’hypothèse allégoriste.<br />

L’explication allégoriste consiste essentiellement à supposer <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

mythologie une structure ambivalente, <strong>la</strong> dualité d’un sens apparent et d’un sens<br />

caché : parcouru superficiellement, le mythe se réduit à un “bavardage sans<br />

conséquence, mais scruté en profondeur, il <strong>la</strong>isse apparaître un fond doctrinal<br />

considérable. <strong>La</strong> mythologie serait ainsi <strong>la</strong> transcription imagée d’un fond de<br />

vérité, qu’un déchiffrement averti restituerait en c<strong>la</strong>ir. Cette conception<br />

allégoriste de <strong>la</strong> mythologie connut un succès considérable <strong>dans</strong> le romantisme<br />

allemand. L’explication allégoriste de <strong>la</strong> mythologie fut consacrée par Ceuzer<br />

dès 1810. Creuzer pense que l’image est plus précoce que le discours, et que les<br />

premiers sages se sont exprimés par le détour <strong>des</strong> figures symboliques avant<br />

d’user du style direct 1 . On comprend dès lors que l’expression allégorique ait pu<br />

en précéder le discours direct. “C’est pourquoi il m’est arrivé d’écrire certain<br />

jour ; au commencement était <strong>la</strong> fable !” 2 .<br />

<strong>La</strong> mythologie se présente à nous donc, comme un poème hermétique, <strong>dans</strong><br />

lequel les initiés savent lire les secrets <strong>des</strong> Dieux.<br />

Schelling a cru de bonne heure à cette explication dualiste de <strong>la</strong> mythologie,<br />

avant même quelle n’ait été magnifiée par Creuzer ; <strong>dans</strong> sa dissertation de 1792,<br />

et <strong>dans</strong> un essai de 1793, « Uber Mythen » apparaît <strong>la</strong> nécessité de séparer entre<br />

<strong>la</strong> vérité profonde et son revêtement imagé. De cet accueil favorable réservé par<br />

Schelling à l’hypothèse allégoriste, il faut chercher <strong>la</strong> raison <strong>dans</strong> l’affinité que<br />

cette attitude présentait avec plusieurs éléments de sa propre pensée ; d’une part,<br />

<strong>la</strong> dualité du signe et du signifié, essentielle à l’allégorie, recoupait le dualisme<br />

plus général qui se fait jour <strong>dans</strong> <strong>la</strong> vision du monde du philosophe romantique ;<br />

d’autre part, <strong>la</strong> notion même d’expression et d’interprétation s’apparentait à<br />

1<br />

Voir Jarikélévitch VI. "L'Odyssée de <strong>la</strong> conscience <strong>dans</strong> <strong>la</strong> dernière philosophie de Schelling" Paris 1933, p. 249<br />

et 253.<br />

2<br />

P. Valéry "Petite lettre sur les mythes" <strong>dans</strong> "Variété" II p. 250-251 Paris 1930.<br />

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