26.06.2013 Views

La Symbolique des Archétypes dans la Mythologie Phénicienne

La Symbolique des Archétypes dans la Mythologie Phénicienne

La Symbolique des Archétypes dans la Mythologie Phénicienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>La</strong> <strong>Symbolique</strong> <strong>des</strong> <strong>Archétypes</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Mythologie</strong> <strong>Phénicienne</strong><br />

Dr. Clovis Karam<br />

Lyon-France 1984<br />

© Copyright 2008<br />

personnalités mythiques, les anges par exemple, perdent leur individualité<br />

précise et objective pour devenir diffuses et indéterminées.<br />

Ainsi, dès <strong>la</strong> “Philosophie de l’Art”, Schelling rejette l’allégorie de<br />

l’essence de <strong>la</strong> mythologie, qu’il définit par une pensée symbolique<br />

reconnaissant aux dieux une valeur propre, autonome, non empruntée<br />

“insignifiante” mais il maintient <strong>dans</strong> le christianisme l’opération de <strong>la</strong> pensée<br />

allégorique.<br />

Une quinzaine d’années plus tard, <strong>la</strong> “philosophie de <strong>la</strong> mythologie” et<br />

<strong>la</strong>”Philosophie de <strong>la</strong> Révé<strong>la</strong>tion” sont singulièrement plus radicales <strong>dans</strong><br />

l’éviction de l’allégorie, en réaction contre <strong>la</strong>. “symbolique” de Creuzer, parue<br />

<strong>dans</strong> l’intervalle. Creuzer tenait le sens et le signe pour fondamentalement<br />

distincts, et leur union pour accidentelle, immédiatement rompue par <strong>des</strong> malentendus.<br />

Pour protester contre ce dualisme, Schelling supprime sa propre distinction<br />

de l’allégorie et du symbole ; même ce dernier mot, qu’il définissait<br />

pourtant comme <strong>la</strong> fusion de l’absolu et du particulier lui paraît maintenant<br />

insinuer <strong>la</strong> dissociation de l’image et du sens, et il charge le symbolisme <strong>des</strong><br />

péchés de l’allégorie. Le crime de l’allégorie consiste, comme son nom<br />

l’indique, à exister pour autre chose que soi ; empruntant une heureuse expression<br />

de Coleridge, Schelling décrète que <strong>la</strong> mythologie devrait alors<br />

s’appeler une “Tautégorie” : “<strong>La</strong> mythologie” n’est pas “allégorique”, elle est<br />

“tautégorique”. Pour elle, les dieux sont <strong>des</strong> êtres qui existent réellement, qui<br />

ne”sont” rien d’autre, ne “signifient” rien d’autre, mais signifient seulement ce<br />

qu’ils sont. Autrefois, on opposait sens propre et sens doctrinal. Mais d’après<br />

notre explication, l’un est inséparable de l’autre et au lieu de sacrifier le sens<br />

propre à une signification doctrinale ou de vouloir sauver, comme le fait<br />

l’explication poétique, le sens propre aux dépens de <strong>la</strong> signification doctrinale,<br />

nous croyons d’après notre propre conception, devoir affirmer l’unité,<br />

l’inséparabilité de l’un et de l’autre” 1 . Tandis que <strong>la</strong> nature <strong>des</strong> signes est de ne<br />

présenter d’intérêt que par leur signification, toute <strong>la</strong> valeur <strong>des</strong> mythes réside<br />

<strong>dans</strong> leur sens propre, (Eigentlich) et littéral, ils sont le réel comme significatif,<br />

ou <strong>la</strong> signification comme réelle ; le contenant et le contenu, <strong>la</strong> forme et <strong>la</strong><br />

matière sont en eux une seule et même chose ne comportant d’allusion qu’à euxmêmes,<br />

ils ont rompu les liens par lesquels l’allégorisme vou<strong>la</strong>it les asservir à <strong>la</strong><br />

signification, conquis <strong>la</strong> simplicité et l’indépendance. Toute séparation entre<br />

l’”Eigentlichkeit” de <strong>la</strong> mythologie et son prétendu sens figuré représente une<br />

forme spécieuse et récente de l’interprétation. <strong>La</strong> “Philosophie de l’Art”, tout en<br />

limitant l’extension de <strong>la</strong> pensée allégorique, lui réservait néanmoins le contrôle<br />

de l’imagerie chrétienne ; mais <strong>la</strong> “Philosophie de <strong>la</strong> <strong>Mythologie</strong>” et <strong>la</strong><br />

“Philosophie de <strong>la</strong> Révé<strong>la</strong>tion” chassent l’allégorie de ce dernier bastion,<br />

comme <strong>la</strong> mythologie, <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion est tautégorique, n’en dép<strong>la</strong>ise aux docètes,<br />

1<br />

Schelling, op. cit.. Ville leçon, I, p. 238. Voir aussi "Encyclopédie Universalis", V 11 (1968) "Mythe,<br />

l'interprétation philosophieue" p. 530-537<br />

26

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!