Qu'est-ce donc que le katechon ? - Faculté des sciences sociales
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Afin de renfor<strong>ce</strong>r notre argument, nous avons interrogé <strong>le</strong>s textes de<br />
Platon dans l’intention de montrer <strong>que</strong> la réalité qui se cache derrière la notion<br />
de <strong>katechon</strong> est non seu<strong>le</strong>ment décrite par Platon, mais est décrite comme<br />
l’activité même de la philosophie : pour exagérer un peu notre pensée, nous<br />
dirions <strong>que</strong>, si la philosophia est la « chose » de Socrate, <strong>le</strong> <strong>katechon</strong> est la « chose<br />
publi<strong>que</strong> » ou la « politi<strong>que</strong> » de Platon. Nous allons par la suite reprendre nos<br />
analyses en <strong>le</strong>s confrontant aux interprétations déjà données de <strong>ce</strong> passage de<br />
l’épître aux Thessaloniciens. Ceci nous permettra éga<strong>le</strong>ment de synthétiser<br />
notre interprétation du <strong>katechon</strong>.<br />
II. Conditions préalab<strong>le</strong>s à l’identification du <strong>katechon</strong><br />
Dans <strong>le</strong> but de présenter la spécificité de notre interprétation de <strong>ce</strong><br />
passage et de la notion de <strong>katechon</strong>, nous allons discuter une étude classi<strong>que</strong>15 sur <strong>le</strong>s problèmes d’exégèse qu’il pose. Disons toute de suite <strong>que</strong> nous ne<br />
sommes pas d’accord avec la solution de l’auteur, à savoir <strong>que</strong> derrière la notion<br />
de <strong>katechon</strong> se cache <strong>le</strong> plan de Dieu lui-même. Nous pensons <strong>que</strong> <strong>ce</strong>tte<br />
interprétation commet une erreur philologi<strong>que</strong> et histori<strong>que</strong> importante. Dans<br />
sa discussion sur l’arrière plan de la compréhension de <strong>ce</strong> passage, l’auteur<br />
argumente <strong>que</strong> <strong>ce</strong> sont <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de Jésus, comme el<strong>le</strong>s nous sont présentées<br />
par <strong>le</strong>s évangélistes (Matthieu, 24, 1-44 ; Marc, 13, 1-2 et 32-37 ; Luc, 21, 5-6 et<br />
17, 26-30 et 34-36), qui doivent nous servir de guide. Or, par stricte obéissan<strong>ce</strong><br />
à la règ<strong>le</strong> histori<strong>que</strong> et philologi<strong>que</strong>, c’est plutôt <strong>le</strong> contraire <strong>que</strong> l’on devrait<br />
soutenir. Puis<strong>que</strong> <strong>le</strong>s épîtres de saint Paul sont <strong>le</strong>s textes <strong>le</strong>s plus anciens du<br />
christianisme et puis<strong>que</strong> saint Paul était d’une <strong>ce</strong>rtaine manière <strong>le</strong> guide<br />
spirituel de la communauté chrétienne grec<strong>que</strong> païenne, dont <strong>le</strong>s évangélistes<br />
15 François Bassin, Les épîtres de Paul aux Thessaloniciens, op. cit., pp.238-245. Ce texte a <strong>le</strong> mérite de<br />
discuter toutes <strong>le</strong>s positions interprétatives intérieures et de <strong>le</strong>s présenter de façon systémati<strong>que</strong>.<br />
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