Qu'est-ce donc que le katechon ? - Faculté des sciences sociales
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<strong>le</strong> message du Seigneur se répande dans toute l’humanité, dans l’espa<strong>ce</strong> et dans<br />
<strong>le</strong> temps.<br />
Ces considérations en induisent <strong>ce</strong>rtaines autres :<br />
(a) Du point de vue de l’Apôtre, il ne devrait pas y avoir de problème<br />
théologico-politi<strong>que</strong>, pas plus <strong>que</strong> de « contradiction » dans la définition <strong>que</strong><br />
l’Église donne d’el<strong>le</strong>-même. Il y a, pour saint Paul délégation du pouvoir<br />
mondain de l’Église à la Philosophie, la <strong>que</strong>stion de la délégation étant l’essen<strong>ce</strong><br />
même de la problémati<strong>que</strong> <strong>katechon</strong>ti<strong>que</strong>. Le thème de la délégation apparaît<br />
du moment où il existe une autre for<strong>ce</strong> terrestre capab<strong>le</strong> de retenir <strong>le</strong> mal<br />
séculaire jusqu’à la Parousie du Seigneur. De <strong>ce</strong>tte façon l’Église peut répandre<br />
librement son message, conduire <strong>donc</strong> <strong>le</strong>s Élus au salut, sans être obligée<br />
d’assurer el<strong>le</strong>-même <strong>le</strong>s conditions de possibilité séculaires de la transmission<br />
du message évangéli<strong>que</strong>.<br />
(b) Il y a seu<strong>le</strong>ment un problème philosophico-politi<strong>que</strong>, qu’il faut savoir,<br />
d’abord, poser en termes platoniciens. Or, étant donné <strong>que</strong> Platon ne s’est<br />
jamais exprimé en termes <strong>katechon</strong>ti<strong>que</strong>s, il nous faudra répondre à la<br />
<strong>que</strong>stion : qu’est-<strong>ce</strong> <strong>que</strong> serait une politi<strong>que</strong> <strong>katechon</strong>ti<strong>que</strong> platonicienne ? Nous<br />
ne pouvons absolument pas affirmer ni <strong>que</strong> tel était <strong>le</strong> <strong>des</strong>sein de Platon ni <strong>que</strong><br />
tel<strong>le</strong> fut la <strong>le</strong>cture paulinienne du texte platonicien. Nous pouvons néanmoins<br />
proposer une <strong>le</strong>cture possib<strong>le</strong> de Platon, qui serait fidè<strong>le</strong> à son esprit et qui<br />
conviendrait au <strong>des</strong>sein paulinien. La réponse apportée est, du coup,<br />
philosophi<strong>que</strong> (ordre du possib<strong>le</strong>) et non histori<strong>que</strong> (ordre de la né<strong>ce</strong>ssité).<br />
(c) Suivant notre raisonnement, <strong>le</strong> dialogue infini entre la religion<br />
chrétienne et la philosophie est un axe structurel du message évangéli<strong>que</strong>. Car<br />
si <strong>le</strong> mal est commun aux païens et aux Chrétiens, il n’en est point de la sorte<br />
pour <strong>le</strong> bien. Le bien et <strong>le</strong> mal séculaires appartiennent au même ordre, tandis<br />
<strong>que</strong>, dans l’ordre de Dieu, <strong>le</strong> Bien est absolu, infiniment positif et non relatif à<br />
un <strong>que</strong>lcon<strong>que</strong> mal. En <strong>ce</strong> sens, Augustin affirme : « <strong>le</strong> bien peut exister sans <strong>le</strong><br />
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