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Télécharger - Le Monde selon les femmes

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médiation sociale et interculturelle entre<br />

<strong>les</strong> jeunes et <strong>les</strong> autorités policières<br />

a continué de nombreuses années jusqu’à<br />

la création de l’asbl Carrefours des<br />

jeunes Africains par un ancien membre<br />

de Lisanga Ya Ba Mama. Nous avons<br />

alors préféré abandonner ce volet pour<br />

ne pas créer des conflits d’intérêts. Nous<br />

donnions également des cours de cuisine<br />

africaine aux jeunes fil<strong>les</strong>. Nous leur<br />

apportions des éléments de leur culture<br />

d’origine pour <strong>les</strong> aider à se forger une<br />

identité. Une section Lisanga Jeunes est<br />

née. Gérée par <strong>les</strong> jeunes, elle assurait<br />

l’encadrement des jeunes pendant <strong>les</strong><br />

vacances scolaires. Cette section n’a pas<br />

survécu longtemps. Nous avons aussi<br />

créé une section Médias et culture. Cet<br />

organe audiovisuel a permis de réaliser<br />

un catalogue de productions audiovisuel<strong>les</strong><br />

sur de nombreux aspects de la<br />

vie culturelle, associative, sportive des<br />

Africains en Belgique. Il constitue une<br />

mémoire de la vie quotidienne des<br />

Africains et de leurs aspirations à travers<br />

le temps. Cette section Médias et<br />

Culture, soutenue par la communauté<br />

française, est devenue indépendante et<br />

a pris le nom de Marandy asbl.<br />

> L’association a dû relever de nombreux<br />

défis. Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> difficultés que vous<br />

avez rencontrées, comment <strong>les</strong> avez-vous<br />

résolues ?<br />

L’association s’appelait à l’origine Lisanga<br />

Ya Ba Mama congolaises. Nous avons<br />

enlevé le vocable “congolaises” et nous<br />

sommes devenues Lisanga Ya Ba Mama.<br />

A l’époque, <strong>les</strong> associations féminines<br />

étaient peu considérées. L’ambassade<br />

du Congo préférait soutenir <strong>les</strong> associations<br />

crées par <strong>les</strong> hommes et ceuxci<br />

ne nous apportaient aucun soutien.<br />

Notre combat n’était pas un combat féministe<br />

mais simplement humain mais<br />

l’associatif a été un ferment d’émancipation<br />

pour beaucoup de <strong>femmes</strong><br />

de notre génération qui n’ont pas été<br />

encouragées à poursuivre des études.<br />

Lisanga Ya Ba Mama a servi de tremplin<br />

pour beaucoup de personnes qui ont<br />

puisé de l’expérience au sein de notre<br />

association pour créer leur propre structure.<br />

En ce sens, on peut dire que nous<br />

avons rempli notre mission sociale et<br />

notre mission d’éducation à la citoyenneté.<br />

L’association est en bonne santé<br />

aujourd’hui. Nous comptons 32 membres<br />

d’origine congolaise. Nous n’avons<br />

pas voulu une association fermée aux<br />

autres africains mais du fait que nos réunions<br />

se font en Lingala, cela constitue<br />

un frein pour <strong>les</strong> autres nationalités.<br />

> Votre association bénéficie-t-elle de<br />

subsides ?<br />

Notre association ne bénéficié pas<br />

de subsides. Nous avons obtenu, il<br />

y a une quinzaine d’années un petit<br />

subside en guise d’encouragement. <strong>Le</strong>s<br />

pouvoirs publics considéraient notre<br />

travail comme un travail d’assistantes<br />

socia<strong>les</strong> privées et estimaient que cela<br />

relevait de la compétence des services<br />

sociaux belges. On nous demandait de<br />

nous adresser à notre ambassade. Nous<br />

n’avons pas insisté plus longtemps et<br />

nous sommes concentrés sur notre<br />

mission sociale. Notre association a<br />

fonctionné et continue à fonctionner<br />

essentiellement grâce aux cotisations<br />

des membres.<br />

> Pensez-vous qu’il faudrait d’avantage<br />

mener une réflexion sur <strong>les</strong> dislocations<br />

familia<strong>les</strong> au sein des populations d’origine<br />

immigrée ?<br />

Aujourd’hui, la misère sociale et la délinquance<br />

sont devenues un grand problème.<br />

On a laissé pousser l’arbre et il est<br />

devenu très difficile à couper. <strong>Le</strong>s autorités<br />

ont trop longtemps fermé <strong>les</strong> yeux<br />

sur <strong>les</strong> problèmes de notre communauté.<br />

page 62 Des associations & des <strong>femmes</strong>... Quels enjeux, quels défis pour <strong>les</strong> <strong>femmes</strong> migrantes ? 04-2006

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