Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.pdf - Kerit
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Texte <strong>de</strong>s <strong>Exercices</strong> Spirituels, <strong>de</strong> Saint Ignace <strong>de</strong> <strong>Loyola</strong> 12<br />
83 ‹ Premièrement, à l'égard <strong>de</strong> la nourriture. Sur quoi il faut remarquer que le retranchement<br />
du superflu n'est pas pénitence, mais tempérance. Il n'y a pénitence que lorsqu'on retranche<br />
quelque chose <strong>de</strong> ce que l'on pourrait prendre convenablement ; et dans ce sens, plus nous<br />
parvenons à retrancher, plus la pénitence est gran<strong>de</strong> et louable, pourvu qu'elle n'aille pas<br />
jusqu'à ruiner les forces et qu'elle n'altère pas notablement la santé.<br />
84 ‹ Deuxièmement, à l'égard du sommeil. Pour la manière <strong>de</strong> le prendre, remarquez encore<br />
que ce n'est pas pénitence <strong>de</strong> retrancher ce qui ne servirait qu'à flatter notre délicatesse et<br />
notre sensualité. Il n'y a pénitence que dans la privation d'une partie <strong>de</strong>s objets dont nous<br />
pourrions convenablement user ; et, dans ce sens, plus on parviendra à retrancher, mieux on<br />
fera, pourvu qu'on n'altère point considérablement sa santé et qu'il ne s'ensuive pas une<br />
infirmité notable. Quant au temps à donner au sommeil, il ne faut ordinairement rien<br />
retrancher <strong>de</strong> ce qui est convenable, à moins qu'il ne s'agisse <strong>de</strong> corriger l'habitu<strong>de</strong> vicieuse<br />
<strong>de</strong> dormir trop et d'arriver à une juste mesure.<br />
85 ‹ Troisièmement, à l'égard du corps. Elle consiste à lui faire souffrir une douleur sensible<br />
en portant <strong>de</strong>s cilices, <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> fer sur la chair ; en prenant <strong>de</strong>s<br />
disciplines, ou en se faisant <strong>de</strong>s plaies et en pratiquant d'autres genres d'austérités.<br />
86 ‹ Ce qui paraît le plus convenable et le moins dangereux en ce point, c'est que la douleur<br />
ne soit sensible que dans la chair, et qu'elle ne pénètre pas jusqu'aux os : <strong>de</strong> sorte que la<br />
pénitence cause <strong>de</strong> la douleur et non quelque infirmité. Aussi semble-t-il à propos <strong>de</strong> faire<br />
usage <strong>de</strong> disciplines faites <strong>de</strong> petites cor<strong>de</strong>s qui causent extérieurement <strong>de</strong> la douleur, plutôt<br />
que d'employer un instrument qui puisse causer une infirmité notable.<br />
87 ‹ Première remarque. ‹ Les pénitences extérieures se pratiquent principalement pour trois<br />
fins :<br />
la première pour la satisfaction <strong>de</strong>s péchés que l'on a commis ;<br />
la secon<strong>de</strong>, pour se vaincre soi-même, c'est-à-dire pour obliger la sensualité à obéir à la<br />
raison, et la partie inférieure <strong>de</strong> l'âme à se soumettre, autant qu'il est possible, à la partie<br />
supérieure ;<br />
la troisième, pour obtenir <strong>de</strong> Dieu quelque grâce particulière que l'on désire, par exemple,<br />
celle <strong>de</strong> ressentir intérieurement une vive douleur <strong>de</strong> ses péchés, <strong>de</strong> les pleurer amèrement,<br />
ou <strong>de</strong> verser <strong>de</strong>s larmes sur les douleurs et les souffrances que Notre Seigneur Jésus-Christ<br />
endura dans sa passion, ou enfin la solution <strong>de</strong> quelque doute.<br />
88 ‹ Deuxième remarque. ‹ La première et la <strong>de</strong>uxième addition ne regar<strong>de</strong>nt que les<br />
exercices <strong>de</strong> la nuit et <strong>de</strong> l'aurore, et non ceux qui se font en d'autres temps. La quatrième<br />
addition ne s'observera jamais dans l'église ou en présence d'autres personnes, mais<br />
uniquement quand on est seul dans sa chambre ou ailleurs.<br />
89 ‹ Troisième remarque. ‹ Quand celui qui fait les <strong>Exercices</strong> n'obtient pas ce qu'il désire,<br />
comme <strong>de</strong>s larmes, <strong>de</strong>s consolations, etc., il est souvent avantageux qu'il fasse quelque<br />
changement dans la nourriture, dans le coucher, ou dans le sommeil, et dans les autres<br />
manières <strong>de</strong> faire pénitence ; qu'il modifie sa conduite, pratiquant <strong>de</strong>s mortifications <strong>de</strong>ux ou<br />
trois jours <strong>de</strong> suite, et les suspendant les <strong>de</strong>ux ou trois jours suivants. Car quelques-uns ont<br />
besoin <strong>de</strong> faire plus <strong>de</strong> pénitences, et d'autres moins ; et aussi parce que souvent nous<br />
omettons les pratiques extérieures <strong>de</strong> pénitence par amour <strong>de</strong>s sens, et par un jugement<br />
erroné qui nous fait croire faussement que nous ne pourrons les supporter sans causer à<br />
notre santé un tort considérable. Quelquefois, au contraire, nous faisons trop, ne consultant<br />
pas assez nos forces ; et, comme Dieu, notre Seigneur, connaît infiniment mieux notre<br />
nature que nous ne la connaissons nous-mêmes, il daigne souvent, tandis que nous<br />
alternons <strong>de</strong> la sorte, nous faire connaître clairement ce qui nous est convenable.<br />
90 ‹ Quatrième remarque. ‹ On se proposera, dans l'examen particulier (24-31), <strong>de</strong> corriger<br />
les défauts et les négligences commises, soit dans les exercices, soit dans l'observation <strong>de</strong>s<br />
additions. La matière <strong>de</strong> cet examen sera la même dans la secon<strong>de</strong>, la troisième et la<br />
quatrième Semaine.<br />
SECONDE SEMAINE<br />
Considération :<br />
L'appel d'un roi temporel pour ai<strong>de</strong>r à contempler la vie du Roi éternel.<br />
91 ‹ L'oraison préparatoire est la même qu'à l'ordinaire (46).