Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.pdf - Kerit
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Texte <strong>de</strong>s <strong>Exercices</strong> Spirituels, <strong>de</strong> Saint Ignace <strong>de</strong> <strong>Loyola</strong> 6<br />
37 ‹ La secon<strong>de</strong>, quand on commet extérieurement ce péché.<br />
Or, le péché d'action est plus grave que le péché <strong>de</strong> pensée pour trois raisons :<br />
premièrement, à cause <strong>de</strong> la durée qui est plus longue ; secon<strong>de</strong>ment à cause <strong>de</strong> l'affection<br />
désordonnée qui est plus forte ; troisièmement à cause du dommage qui est plus grand pour<br />
les <strong>de</strong>ux personnes.<br />
II. ‹ De la parole :<br />
38 ‹ On ne doit jurer ni par le Créateur ni par la créature qu'avec vérité, respect et nécessité.<br />
Il n'y a point nécessité d'affirmer avec serment toute vérité, mais celle-là seulement dont il<br />
doit résulter un avantage <strong>de</strong> quelque importance pour l'âme, pour le corps ou pour les biens<br />
temporels. On jure avec respect quand, en prononçant le nom <strong>de</strong> Dieu, Créateur et Seigneur<br />
<strong>de</strong> toutes choses, on se rappelle l'honneur et le respect qui lui sont dus.<br />
39 ‹ Encore que dans le jurement fait en vain le péché soit plus grave quand on jure par le<br />
Créateur que quand on jure par la créature, il faut cependant remarquer qu'il est plus difficile<br />
<strong>de</strong> jurer avec les conditions requises, c'est-à-dire avec vérité, nécessité et respect, par la<br />
créature que par le Créateur, pour les raisons suivantes :<br />
Premièrement. ‹ Lorsque nous voulons jurer par quelque créature, la pensée <strong>de</strong> nommer la<br />
créature ne nous rend pas aussi attentifs ni aussi circonspects pour dire la vérité, ou pour<br />
l'affirmer avec nécessité, que la pensée <strong>de</strong> nommer le Seigneur et Créateur <strong>de</strong> toutes<br />
choses.<br />
Secon<strong>de</strong>ment. ‹ Il n'est pas aussi facile <strong>de</strong> rendre au Créateur un témoignage <strong>de</strong> vénération<br />
et <strong>de</strong> respect en jurant par la créature, qu'en jurant par le Créateur et Seigneur lui-même et<br />
en prononçant son saint Nom. En effet, la pensée <strong>de</strong> nommer Dieu, notre Seigneur, inspire<br />
par elle-même plus <strong>de</strong> vénération et <strong>de</strong> respect que la pensée <strong>de</strong> nommer un objet créé. Il<br />
suit <strong>de</strong> là qu'il est plus permis aux hommes parfaits qu'à ceux qui sont imparfaits <strong>de</strong> jurer par<br />
la créature, parce que les premiers, éclairés par la lumière qu'ils reçoivent dans la<br />
contemplation assidue <strong>de</strong>s choses divines, peuvent plus facilement que les seconds méditer<br />
et contempler que Dieu, notre Seigneur, est dans toutes les créatures par son essence, par<br />
sa présence et par sa puissance ; et ainsi, en jurant par la créature, ils sont plus aptes et<br />
plus disposés à rendre un témoignage <strong>de</strong> vénération et <strong>de</strong> respect à leur Créateur et<br />
Seigneur.<br />
Troisièmement. ‹ En jurant fréquemment par les objets créés, les imparfaits sont plus<br />
exposés à l'idolâtrie que les parfaits.<br />
40 ‹ Il ne faut dire aucune parole oiseuse.<br />
J'entends par parole oiseuse celle qui n'est utile ni à nous-mêmes ni au prochain, ou qui<br />
n'est point dirigée à cette fin. Toutes les fois donc qu'il doit résulter, ou que nous avons<br />
intention qu'il résulte <strong>de</strong> nos discours un avantage pour notre âme ou pour celle du prochain,<br />
pour notre corps ou pour nos biens temporels, ce n'est point une parole oiseuse, quand<br />
même nous parlerions <strong>de</strong> choses étrangères à notre profession : comme si, étant religieux,<br />
nous parlions <strong>de</strong> guerre ou <strong>de</strong> commerce. Mais, en général, toute parole dite avec une<br />
intention louable est méritoire et toute parole proférée avec une intention coupable, ou<br />
seulement sans motif raisonnable, est un péché.<br />
41 ‹ Gar<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> la détraction et <strong>de</strong>s murmures.<br />
Manifester un péché mortel qui n'est pas encore public, c'est un péché mortel ; si le péché<br />
que vous révélez est véniel, vous commettez un péché véniel ; et si vous parlez <strong>de</strong>s défauts<br />
d'autrui, vous découvrez votre propre défaut.<br />
Mais, supposé que vous ayez une intention droite, vous pouvez parler en <strong>de</strong>ux circonstances<br />
<strong>de</strong>s péchés ou <strong>de</strong>s fautes <strong>de</strong> votre prochain : premièrement, quand le péché est connu<br />
publiquement, par exemple lorsqu'il s'agit d'une personne <strong>de</strong> mauvaise vie, ou d'une<br />
sentence portée par un tribunal, ou d'une erreur publique qui empoisonne les âmes <strong>de</strong> ceux<br />
parmi lesquels elle se propage ; secon<strong>de</strong>ment, quand le péché est secret et que vous le<br />
révélez à une personne dans l'intention qu'elle ai<strong>de</strong> celui qui l'a commis à sortir <strong>de</strong> son<br />
mauvais état, pourvu toutefois que vous ayez <strong>de</strong>s raisons suffisantes <strong>de</strong> penser qu'elle<br />
pourra lui être utile.<br />
III. ‹ De l'action :