Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.pdf - Kerit
Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.pdf - Kerit
Exercices spirituels d'Ignace de Loyola.pdf - Kerit
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Texte <strong>de</strong>s <strong>Exercices</strong> Spirituels, <strong>de</strong> Saint Ignace <strong>de</strong> <strong>Loyola</strong> 25<br />
212 ‹ Troisième règle. ‹ A l'égard <strong>de</strong>s autres aliments, on doit gar<strong>de</strong>r la tempérance la plus<br />
exacte et la plus absolue ; parce que l'appétit est plus prompt à se dérégler en ce point,<br />
comme la tentation, <strong>de</strong> son côté, nous porte davantage à rechercher ce qui peut flatter<br />
l'appétit. Or, il y a <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> pratiquer la tempérance et d'éviter le dérèglement dans<br />
la nourriture. La première consiste à se contenter habituellement <strong>de</strong> mets communs et<br />
grossiers ; la secon<strong>de</strong>, à les prendre en petite quantité, s'ils sont délicats.<br />
213 ‹ Quatrième règle. ‹ Pourvu que l'on ne s'expose pas au danger <strong>de</strong> tomber dans quelque<br />
infirmité, plus on retranchera <strong>de</strong> ce qu'on pourrait convenablement prendre, plus on<br />
parviendra promptement à connaître le milieu ( entre l'excès et le défaut ) que l'on doit<br />
gar<strong>de</strong>r dans le boire et le manger, pour <strong>de</strong>ux raisons :<br />
la première, parce que cette générosité <strong>de</strong> notre part nous dispose à recevoir souvent plus<br />
<strong>de</strong> lumières intérieures, <strong>de</strong> consolations célestes, d'inspirations divines, qui nous montrent<br />
clairement ce qui nous convient ;<br />
la secon<strong>de</strong>, parce que, supposé que cette abstinence volontaire ne nous laisse pas assez <strong>de</strong><br />
force <strong>de</strong> corps et d'esprit pour vaquer aux <strong>Exercices</strong> <strong>spirituels</strong>, nous pourrons facilement<br />
juger la juste mesure d'aliments que notre tempérament exige.<br />
214 ‹ Cinquième règle. ‹ Pendant que nous prenons notre nourriture, considérons, comme si<br />
nous le voyions <strong>de</strong> nos yeux, Notre Seigneur Jésus-Christ prenant lui-même sa nourriture<br />
avec ses Apôtres. Voyons comment il mange, comment il boit, comment il regar<strong>de</strong>, comment<br />
il parle ; et efforçons-nous <strong>de</strong> l'imiter. Que cette considération soit la principale occupation <strong>de</strong><br />
notre enten<strong>de</strong>ment, <strong>de</strong> sorte que l'attention à la réfection corporelle ne soit que secondaire.<br />
Ainsi nous sera-t-il facile <strong>de</strong> mettre plus d'ordre et <strong>de</strong> modération dans la manière <strong>de</strong> nous<br />
conduire et <strong>de</strong> nous gouverner pendant nos repas.<br />
215 ‹ Sixième règle. ‹ D'autres fois, on pourra faire quelques réflexions sur la vie <strong>de</strong>s saints,<br />
s'occuper d'une pieuse pensée, ou d'une affaire spirituelle que l'on a en vue. L'esprit attaché<br />
à ces différents objets s'arrêtera moins au plaisir sensuel que peut causer la nourriture par le<br />
sens du goût.<br />
216 ‹ Septième règle. ‹ Mais il faut par-<strong>de</strong>ssus tout se gar<strong>de</strong>r que l'esprit ne soit tout entier à<br />
l'action matérielle du repas, modérer la précipitation à laquelle nous porterait l'appétit, être<br />
maître <strong>de</strong> soi-même, relativement à la quantité <strong>de</strong> la nourriture et à la manière <strong>de</strong> la prendre.<br />
217 ‹ Huitième règle. ‹ Afin <strong>de</strong> prévenir tout dérèglement, il est très utile, après le dîner ou<br />
après le souper, ou dans tout autre moment dans lequel l'appétit ne se fait pas sentir, <strong>de</strong><br />
déterminer la quantité que l'on doit prendre au dîner ou au souper suivant. Que cette<br />
pratique s'observe tous les jours ; et, quelles que soient les attaques <strong>de</strong> la sensualité et <strong>de</strong> la<br />
tentation, que l'on se gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> passer la quantité prescrite. Je dis plus : si l'on veut vaincre<br />
entièrement tout appétit déréglé et toute tentation, et n'avoir rien à craindre <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong><br />
l'ennemi, que l'on prenne moins, lorsqu'on est tenté <strong>de</strong> prendre davantage.<br />
QUATRIEME SEMAINE<br />
Premier jour :<br />
Première contemplation :<br />
Comment Jésus-Christ, notre Seigneur, apparut à Notre-Dame (cf. Mystères, 299).<br />
218 ‹ L'oraison préparatoire ordinaire.<br />
219 ‹ Le premier prélu<strong>de</strong> est l'histoire <strong>de</strong> la contemplation. Ici, je me rappellerai comment,<br />
Jésus ayant rendu le <strong>de</strong>rnier soupir sur la croix, son corps resta séparé <strong>de</strong> son âme, sans<br />
cesser d'être uni à la Divinité ; comment son âme bienheureuse, unie aussi à la Divinité,<br />
<strong>de</strong>scendit aux enfers, délivra les âmes <strong>de</strong>s Justes et revint au sépulcre ; comment, enfin, le<br />
Sauveur, étant ressuscité, apparut en corps et en âme à sa Mère bénie.<br />
220 ‹ Le second est la composition <strong>de</strong> lieu. Dans la contemplation présente, je me<br />
représenterai la disposition du saint Sépulcre, et la maison où se trouve Notre-Dame ;<br />
considérant en particulier les appartements qui la composent et spécialement la chambre et<br />
l'oratoire <strong>de</strong> la Mère du Sauveur.<br />
221 ‹ Le troisième est la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce que l'on veut obtenir. Dans cet exercice, je<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai la grâce <strong>de</strong> ressentir une vive allégresse et une joie intense <strong>de</strong> la gloire et <strong>de</strong> la<br />
joie immense <strong>de</strong> Jésus-Christ, notre Seigneur.