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Scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles - CRDRAL

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Restriction <strong>des</strong> intérêts, répétitivité <strong>des</strong> comportements,<br />

limitation <strong>des</strong> élaborations imaginatives<br />

On constate une rigidité de la pensée, fortement corrélée à <strong>des</strong> difficultés p<strong>ou</strong>r imaginer. Les<br />

comportements sont ritualisés, <strong>les</strong> activités restreintes et répétitives. Ces enfants manquent<br />

de points de repères dans le monde interhumain où ils évoluent. Quand ils en ont tr<strong>ou</strong>vé un,<br />

ils ont tendance à s’y accrocher, ce qui va paradoxalement (mais logiquement) leur rendre<br />

plus difficile encore la déc<strong>ou</strong>verte de ceux qui leur manquent. Ainsi s’expliquent en général la<br />

crainte <strong>des</strong> changements, la difficulté à anticiper, certaines stéréotypies gestuel<strong>les</strong> – agitation<br />

<strong>des</strong> mains, balancements d’avant en arrière, postures déséquilibrées…<br />

Même chez <strong>les</strong> jeunes <strong>autistes</strong> capab<strong>les</strong> de performances intellectuel<strong>les</strong> de bon niveau, on<br />

rencontre une telle restriction <strong>des</strong> intérêts et <strong>des</strong> activités. Ils se limitent fréquemment au<br />

domaine dans lequel ils ont acquis leur première expérience réussie de maîtrise. Dans la constitution<br />

de cette restriction interviennent, p<strong>ou</strong>rtant, <strong>les</strong> capacités cognitives et le niveau de développement<br />

de l’enfant. Ainsi tel enfant avec autisme de « haut niveau » s’intéresse-t-il de façon<br />

exclusive aux dinosaures, au point d’apprendre t<strong>ou</strong>t ce qu’on peut tr<strong>ou</strong>ver sur le sujet, alors que<br />

tel autre, beauc<strong>ou</strong>p plus l<strong>ou</strong>rdement atteint, s’attache à certains objets de l’environnement qui<br />

lui servent de points de repère, et manifeste un tr<strong>ou</strong>ble comportemental si on <strong>les</strong> lui retire.<br />

Chez ce dernier, on p<strong>ou</strong>rra aussi, parfois, rencontrer <strong>des</strong> comportements d’automutilation<br />

<strong>ou</strong> d’agressivité non réductib<strong>les</strong> à l’effet d’une histoire existentielle spécifique – il faudra<br />

plutôt en rechercher <strong>les</strong> causes dans une altération présente de la relation au milieu.<br />

Des difficultés sensoriel<strong>les</strong> et perceptives<br />

À ces trois grands traits de la pathologie autistique, il convient d’aj<strong>ou</strong>ter <strong>des</strong> aspects<br />

sensoriels. Parallèlement à la communication, la perception de l’environnement pose également<br />

problème dans <strong>les</strong> tr<strong>ou</strong>b<strong>les</strong> envahissants du développement. Quand certains affirment,<br />

avec une relative justesse, que <strong>les</strong> personnes <strong>autistes</strong> sont dans un autre monde que le nôtre,<br />

ils n’évoquent pas seulement un autre monde de pensées et d’émotions, mais aussi une autre<br />

perception du monde : <strong>les</strong> personnes atteintes d’autisme seraient, « physiquement parlant »,<br />

dans un monde différent du nôtre.<br />

La première chose à vérifier est p<strong>ou</strong>rtant qu’el<strong>les</strong> voient et qu’el<strong>les</strong> entendent. Dans le diagnostic<br />

porté, l’hypothèse de la surdité doit d’abord être éliminée, même si le jeune autiste<br />

a une attitude proche de celle de l’enfant s<strong>ou</strong>rd.<br />

Mais, même si l’on n’observe aucune déficience sensorielle importante, on constate <strong>des</strong> anomalies,<br />

parfois qualifiées de « paradoxa<strong>les</strong> », dans le traitement <strong>des</strong> données sensoriel<strong>les</strong>. Aucun<br />

type de traitement sensoriel ne semble devoir être exclu de ces possibilités d’altération : on<br />

en rencontre non seulement sur <strong>les</strong> axes visuel et auditif (qui sont <strong>les</strong> plus importants dans la<br />

communication humaine), mais aussi dans <strong>les</strong> registres tactile, gustatif, olfactif.<br />

l Sur le plan auditif, l’enfant autiste peut ne pas réagir au bruit qui fait sursauter <strong>les</strong> autres,<br />

mais devenir hypersensible à <strong>des</strong> bruits minimes comme <strong>les</strong> froissements de papier, jusqu’à<br />

ne plus p<strong>ou</strong>voir <strong>les</strong> supporter ;<br />

l Sur le plan tactile, <strong>les</strong> tr<strong>ou</strong>b<strong>les</strong> du contact sont fréquents, quoique très variab<strong>les</strong> d’un sujet à<br />

l’autre : certains ne supportent pas le contact, alors que d’autres le recherchent systématiquement<br />

et parfois de façon archaïque – en flairant <strong>ou</strong> léchant par exemple. De même, certains ne<br />

supporteront pas le t<strong>ou</strong>cher de telle <strong>ou</strong> telle texture, activement recherchée par d’autres.<br />

Autisme et tr<strong>ou</strong>b<strong>les</strong> apparentés : aspects cliniques et neurologiques 13

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