28.06.2013 Views

Scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles - CRDRAL

Scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles - CRDRAL

Scolariser les élèves autistes ou présentant des troubles - CRDRAL

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les objectifs pédagogiques seront ensuite aménagés au fur et à mesure de la mise en place de<br />

l’évaluation formative grâce à laquelle l’enseignant associe le jeune autiste à la mise en place<br />

<strong>des</strong> apprentissages <strong>des</strong>tinés à l’aider. Il s’agit d’observer l’enfant en situation d’apprentissage,<br />

d’analyser la façon dont il travaille, de l’étayer, puis de lui préciser d’une manière accessible ce<br />

que l’on aura repéré. Si l’énonciation est simple, adaptée et positive, l’enfant peut la comprendre.<br />

C’est bien parce que <strong>les</strong> jeunes <strong>autistes</strong> ont <strong>des</strong> difficultés d’apprentissage importantes qu’il<br />

s’avère essentiel de pratiquer cette forme d’évaluation. Elle constitue une sorte d’« attention »<br />

manifestée à l’élève, lui permettant en ret<strong>ou</strong>r d’enrichir ses possibilités communicationnel<strong>les</strong>. Il<br />

convient dans t<strong>ou</strong>s <strong>les</strong> cas de se référer aux programmes scolaires p<strong>ou</strong>r déterminer <strong>les</strong> compétences<br />

à développer. On se gardera d’en rester à la constatation de différentiels importants par<br />

rapport à la moyenne <strong>des</strong> <strong>élèves</strong> du même âge – il s’agit plutôt, à partir de l’évaluation de ces<br />

différentiels, de définir un certain nombre d’objectifs prioritaires.<br />

Adapter <strong>les</strong> démarches pédagogiques<br />

L’enfant <strong>ou</strong> l’ado<strong>les</strong>cent <strong>présentant</strong> de l’autisme, même s’il bénéficie d’une prise en charge<br />

pluridisciplinaire adaptée, manifeste <strong>des</strong> difficultés dans <strong>les</strong> interactions, la communication<br />

orale, la compréhension <strong>des</strong> situations. Parce que ces difficultés sont fréquemment susceptib<strong>les</strong><br />

de s’atténuer grâce à une stimulation précoce, il est indispensable de développer <strong>des</strong><br />

stratégies pédagogiques adaptées.<br />

N<strong>ou</strong>s prenons ici p<strong>ou</strong>r référence un degré d’autisme « moyen », à mi-chemin entre<br />

l’autisme de haut niveau (où le langage verbal peut être mobilisé en priorité, même s’il doit<br />

être aménagé) et l’autisme associé à <strong>des</strong> atteintes cognitives majeures (où l’on doit avoir<br />

rec<strong>ou</strong>rs en priorité au travail éducatif comme condition <strong>des</strong> apprentissages).<br />

Adaptation du langage<br />

Ce travail s’organise aut<strong>ou</strong>r de trois axes principaux :<br />

– étayer <strong>les</strong> mots sur <strong>des</strong> images : <strong>les</strong> enfants et <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents <strong>autistes</strong>, sauf excep-<br />

tion, sont plutôt <strong>des</strong> « penseurs visuels », plus à l’aise avec <strong>les</strong> images qu’avec <strong>les</strong> mots,<br />

ces derniers ne re<strong>présentant</strong> dans bien <strong>des</strong> cas p<strong>ou</strong>r eux qu’une « seconde langue ». Il<br />

convient donc d’utiliser le plus possible <strong>des</strong> supports visuels, d’étayer le langage oral par<br />

l’image. Et de rendre possib<strong>les</strong> <strong>les</strong> réponses (ora<strong>les</strong> <strong>ou</strong> gestuel<strong>les</strong>) de l’élève en lui laissant<br />

le laps de temps nécessaire à la « conversion » éventuelle image/mot ;<br />

– utiliser un langage simple, concret, répétitif : de nombreux enfants <strong>autistes</strong> sont<br />

capab<strong>les</strong> d’investir le langage, s’ils y repèrent <strong>des</strong> unités complètes ne nécessitant pas un<br />

trop long effort d’attention. Des phrases longues, ambiguës <strong>ou</strong> de structure synta-<br />

xique complexe <strong>les</strong> déc<strong>ou</strong>rageront au contraire de façon certaine. Le « bain de langage »,<br />

qui fonctionne bien avec <strong>les</strong> enfants en général est donc ici s<strong>ou</strong>vent inopérant, voire<br />

déc<strong>ou</strong>rageant, et il s’agira au contraire de f<strong>ou</strong>rnir un <strong>ou</strong>tillage de base ;<br />

– veiller donc en premier lieu à munir le jeune enfant d’une tr<strong>ou</strong>sse de survie<br />

verbale : « prend », « pose », « donne », « encore », « attends », « assis », « deb<strong>ou</strong>t ».<br />

À ces indications, il faut évidemment aj<strong>ou</strong>ter « <strong>ou</strong>i » et « non ». T<strong>ou</strong>tefois,<br />

le « non » est à réserver aux interdits absolus, et aux situations de danger :<br />

dans <strong>les</strong> autres contextes, on s’efforcera de tr<strong>ou</strong>ver <strong>des</strong> manières plus satisfaisantes (mais<br />

t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs simp<strong>les</strong>) p<strong>ou</strong>r signifier la nécessité de réorienter l’action, l’attention <strong>ou</strong> la<br />

24 <strong>Scolariser</strong> <strong>les</strong> <strong>élèves</strong> <strong>autistes</strong> <strong>ou</strong> <strong>présentant</strong> <strong>des</strong> tr<strong>ou</strong>b<strong>les</strong> envahissants du développement

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!