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m - Notes du mont Royal

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802<br />

OVIDE.<br />

étoile et non le courroux <strong>du</strong> prince, mon nom<br />

en tête de mes lettres était pour moi-même un<br />

sujet d'effroi. Maintenant que lu es rassuré,<br />

permets au poëte reconnaissant de nommer<br />

dans ses tablettes un ami qui lui est si cher. Ce<br />

«erait une honte pour tous deux si, malgré<br />

moire longue intimité, ton nom ne paraissait<br />

point dans mes ouvrages. Cependant de peur<br />

que cette appréhension ne vienne à troubler<br />

ton sommeil, mon affection n'ira pas au delà<br />

des bornes que tu me prescriras. Je tairai toujours<br />

qui tu es, tant que je n'aurai pas reçu<br />

l'ordre contraire. Mon amitié ne doit êtreà<br />

chargea personne; ainsi toi, qui pourrais m'aimer<br />

ouvertement et en toute sûreté, si ce<br />

rôle désormais te semble dangereux, aime-moi<br />

<strong>du</strong> moins en secret.<br />

LETTRE VII.<br />

A SES AMIS.<br />

Les paroles me manquent pour vous renouveler<br />

tant de fois les mêmes prières ; j'ai honte enfin<br />

d'y recourir sans cesse inutilement. Et vous,<br />

sans doute que ces requêtes uniformes vous<br />

ennuient, et que chacun de vous sait d'avance<br />

ce que je vais lui demander ; oui, vous connaissez<br />

le contenu de ma lettre avant même d'avoir<br />

rompu les liens qui l'entourent. Je vais donc<br />

changer de discours pour ne pas lutter plus<br />

Fortunamque me»m metuens, non vindicisirun,<br />

Terrebartitulo nominis ipse mei.<br />

Hactenus admonitus memori concède poète,<br />

Ponat nt in chartis nomina cara euis.<br />

Turpe erit ambobus, longo mihi proximns nra,<br />

Si nulla Ubri parle legare mei.<br />

Ne tamen iste metus somnos tibirampere posait,<br />

Non oitra, quam vis, officiosos ero :<br />

«eque tegam , qui sis, niai quum permiseris ipse.<br />

Cogetur nemo munus habere meum.<br />

Tu modo, qnem poteras tel aperte totus imare,<br />

Si m est anceps ista, latonter a ma.<br />

EPISTOLA VII.<br />

AH1CIS.<br />

Verba mihi desunt eadem tant saepe roganti,<br />

Jamque pudet vanas fine carere preces.<br />

Tasdia eonsimili fieri de carminé •obis,<br />

Qoidque petam, cunctos edidicisse reor.<br />

Nostra quid adportet jam noslis epistola, quamvia<br />

Charta ait a vinclis non labefacta suis.<br />

Erg© muletur scripti senlentia nostri,<br />

longtemps contre le courant <strong>du</strong> fleuve. Pardonnez,<br />

mes amis, si j'ai trop compté sur vous;<br />

c'est une faute dont je veux enfin me corriger.<br />

On ne dira plus que je suis à charge à ma<br />

femme, qui me fait expier sa fidélité par<br />

son inexpérience et son peu d'empressément<br />

a venir à mon secours. Tu suporteras<br />

encore ce malheur, Ovide, toi qui en as supporté<br />

de plus grands : maintenant il n'est plus<br />

pour toi de fardeau trop pesant. Le taureau<br />

qu'on enlève au troupeau refuse de tirer la<br />

charrue, et soustrait sa tête novice aux <strong>du</strong>res<br />

épreuves <strong>du</strong> joug. Moi, qui suis habitué aux<br />

rigueurs <strong>du</strong> destin, depuis longtemps tonte*<br />

les adversités me sont familières. Je suis venu<br />

sur les rives <strong>du</strong> Gèle , il faut que j'y meure,<br />

et que mon sort, tel qu'il a commencé, s'accomplisse<br />

jusqu'au bout. Qu'ils espèrent, ceux qui<br />

ne furent pas toujours déçus par l'espérance;<br />

qu'ils fassent des vœux, ceux qui croient encore<br />

à l'avenir. Le mieux, après cela, c'est de savoir<br />

désespérer à propos ; c'est de se croire, une fois<br />

pour toutes, irrévocablement per<strong>du</strong>. Plus d'une<br />

blessure s'envenime par les soins qu'on y apporte<br />

; il eût mieux valu ne pas y toucher. On<br />

souffre moins à périr englouti tout à coup dans<br />

les flots, qu'à lutter d'un bras impuissant contre<br />

les vagues en courroux. Pourquoi me suis-je<br />

figuré que je parviendrais à quitter tes frontières<br />

de la Scythie, et à jouir d'un exil plus<br />

i supportante?... Pourquoi ai-je espéré un<br />

Ne toties contra, qnam rapit annis, tant.<br />

Quod bene de yobis aperari, ignoscite, amiei ;<br />

Talia peccandi jam mihi finis frit.<br />

Nec gravis uxori dicar : que scilicet in me<br />

Quam proba, tain timide est, eiperiensque paru».<br />

Ilote quoque, Naso, feres ; etenim prjora talisti :<br />

Jam tibi sentiri sareina nolla potest.<br />

Du.-ilus ab armento tanrus detreclat aratrum;<br />

Subtrahit et <strong>du</strong>ro colla novella jugo.<br />

Nos, quibus adsuerit fatam erudeliter uti,<br />

Ad mais jam pridem non sumus nlla rudei.<br />

Venimus in Geticos fines ; morùmur in illi*,<br />

Parcaqnead extremom , qna mea onpit,eat<br />

Spem juvet amplecti ; qu» non juvat irrita semper;<br />

Et, fieri cnpias si qua , fntura potes. *<br />

Proximns hnic gra<strong>du</strong>a est, bene desperareialoteffl,<br />

Seqne semel vera seire périsse fide.<br />

Corando fieri qusdam majora Tidemus<br />

Vulnera, qua* melins non tetigiisa fait.<br />

Mitias ille périt, subits qui mergitnr nnda,<br />

Qusra sna qui lomidia brachia lassât aquis.<br />

Cur ego concepi Scythieis me posse carere<br />

Finibus, et terra prosperiore frai ?

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