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H26 OVIDE<br />
LETTRE XV.<br />
A SHTUS POUPÉE.<br />
S'il est encore au monde un homme qui se<br />
souvienne de moi, et qui s'informe de ce que<br />
moi, Ovide, je fais dans mon exil, qu'il sache que<br />
je dois la vie aux Césars, et la conservaiion de<br />
cette vie à Sextus ; à Sextus, qui, après les<br />
dieux» est le premier dans mon affection. Si, en<br />
effet, je passe en revue les différentes phases<br />
de ma déplorable existence, il n'en est pas une<br />
seule qui ne soit marquée par ses bienfaits: ils<br />
sont tout aussi nombreux que les graines vermeilles<br />
enfermées sous l'enveloppe flexible de ta<br />
grenade dans un jardin fertile, que les épis des<br />
moissons de l'Afrique, que les raisins de la<br />
terre <strong>du</strong> Tmole, que les oliviers de Sicyon et<br />
les rayons de miel de l'Hybla. J'en fais l'aveu,<br />
tu peux invoquer mon témoignage; Romains,<br />
signez tous, il n'est pas besoin de l'autorité des<br />
lois : ma parole suffit; tu peux, quelque mince<br />
que soit ma valeur, me compter dans ton patrimoine<br />
; je veux être une partie, si faillie qu'elle<br />
soit, de ta fortune. Comme ta terre de Sicile est<br />
celle où Philippe régna jadis, comme ta maison<br />
qui s'étend jusqu'au forum d'Auguste, et ton<br />
domaine de Campanie, les délices de son maître,<br />
comme enfin tous les biens que tu possèdes par<br />
droit d'héritage ou d'achat t'appartiennent<br />
sans contredit, ô Sextus, ainsi je t'appartiens<br />
moi même: triste propriété, sans doute, mais qui<br />
EPISTOLA XY.<br />
SEXTO POUPEIO.<br />
Si quis adhacueqoam nostri non immemor exstat,<br />
Quitta relegatus Naso , reqnirit, agam :<br />
César i bas vilain, Sexto debere aalutem<br />
Me aciat : a Superit hic mihi primua «rit.<br />
Tempora nain miseras compter ta r ut omoia TIUB ,<br />
A meritis btijot pan mihi Dalla yacat;<br />
Quo numéro lot luut, quoi in horto ferlilia arvi<br />
Punica sub lento corlice grana ruhent;<br />
Afriea quoi segetes, quoi Tmolia terra racemoa,<br />
Quoi Sieyon baceaa, quot parit Hyl.la favos.<br />
Confiteor, testera licet ; signale, Quintes :<br />
Nil opus est legum viribus; ipse loqoor.<br />
Inter opes et me, rem parrain , pone patentas :<br />
Pars ego sim censue quantulacumque lui.<br />
Quam tua Trinacria est, regnataque terra Philippo,<br />
Quant dotnus Auguste conlinuata fort» ;<br />
Quam toa, ras oeulis domini, Gampauia, gratutn ,<br />
Quatque rclida tibi, Sexte , vel emta ten«,<br />
Tarn tuus en ego sum ; eujos te munere tristi<br />
te donne au moins le droit de dire que lu possèdes<br />
quelque chose dans le Pont. Pltise aux<br />
dieux que tu le puisses dire un jour ! Que j'obtienne<br />
un lieu d'exil plus favorable, et que, par<br />
conséquent, tu aies ton bien mieux placé! Mais<br />
puisque telle est la volonté des dieux, licite<br />
d'apaiser par tes prières ces divinités auxquelles<br />
tu rends chaque jour tes pieux hommages<br />
, car ton amitié prouve mon innocence<br />
autant qu'elle aime à me consoler dans mon infortune.<br />
Je t'implore d'ailleurs avec pleiue confiance;<br />
mantusafoque,loreméinequ'ondescend<br />
le fil de l'eau, le secours des rames seconde encore<br />
la rapidité <strong>du</strong> courant. Je rougis