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Ma plus belle histoire - FSE

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<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong><br />

parents, il s’arrête et tend l’oreille. Cela avait été bref, mais il avait entendu<br />

un bruit familier. Un bruit qu’il reconnaîtrait entre mille. C’était le « Crunch-<br />

Crunch » de biscuit que l’on croque. Il ouvrit la porte à la volée pour y<br />

découvrir son père en flagrant délit.<br />

« <strong>Ma</strong>is… qu’est-ce que tu fais papa ? »<br />

Le visage de l’enfant s’empourpre. Il passe de béat à colère rouge. Son père<br />

n’a pas le temps d’avaler sa bouchée pour placer un mot que le petit éclate.<br />

On lui avait toujours dit que les pâtisseries disparaissaient par magie, à<br />

cause du fameux Gobelin glouton, mais c’était un mensonge. C’était son<br />

père le Gobelin glouton, pas étonnant qu’il ait un si gros ventre ! Et le Père-<br />

Noël dans tout ça ? C’était lui aussi ? Si c’était le cas, ça voudrait dire que la<br />

Fée des dents n’existe pas non <strong>plus</strong> et que dire du Bonhomme Sept-Heures ?<br />

Toya avait envie de crier à l’injustice, la trahison était trop grande, impardonnable.<br />

Il avait l’impression que c’était tout son monde qui tombait en morceaux.<br />

Il n’arrivait <strong>plus</strong> à réfléchir comme il faut, alors il s’enfuit.<br />

En moins de temps qu’il faut pour dire « Biscuit », il se trouvait déjà deux<br />

rues <strong>plus</strong> loin. Très vite, les lumières de la ville deviennent embrouillées par<br />

les larmes qui coulent à flots le long de ses joues. L’enfant court encore et<br />

encore, indéfiniment. Ses poumons s’enflamment, mais il ne s’arrête pas. Au<br />

contraire, il pousse <strong>plus</strong> fort après chaque enjambée, pour aller <strong>plus</strong> vite,<br />

pour oublier. Il plisse les yeux et serre les dents. Sans réfléchir, il file tout<br />

droit. Puis tout s’arrête. D’abord, il y a un flash aveuglant et survient un<br />

crissement de pneus. Le choc fut brutal, la douleur, mordante. Toya n’arrivait<br />

<strong>plus</strong> à comprendre ce qui se passait, c’était le chaos total dans sa tête. Ça<br />

bourdonnait. Quand il réussit à ouvrir les yeux, il vit qu’une jolie fille blonde<br />

le regardait. Penchée au-dessus de lui, elle semblait inquiète. Le garçonnet<br />

l’observe, couché de tout son long sur le trottoir. Il est hypnotisé par ses yeux<br />

bleu électrique et ses lèvres qui bougent, mais d’où ne sort aucun son. C’est<br />

le silence, comme le moment entre le rêve et l’éveil, l’endroit neutre et<br />

impassible d’une semi-dominance du subconscient où le temps n’a <strong>plus</strong> sa<br />

valeur et où un brouillard consistant gâche toute clarté.<br />

Le moment magique s’envole, remplacé par une souffrance palpable. Une<br />

vive douleur au bassin et aux tempes lui tire un gémissement et ses idées se<br />

remettent en place en un clin d’œil. Il se souvient, il avait été plaqué au sol<br />

et il s’en était fallu de peu pour qu’il soit réduit en bouillie au milieu de la<br />

route par un gros camion. Les mots assourdis de la fille lui parviennent peu<br />

à peu avec <strong>plus</strong> de précision, <strong>plus</strong> de sens. Il décrypte une question : est-ce<br />

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