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<strong>Ma</strong> <strong>plus</strong> <strong>belle</strong> <strong>histoire</strong><br />
j’en veux aux ambulanciers, mais plutôt à tous ceux qui ont écouté l’émission<br />
« Urgence » quelque part entre leur enfance et leur adolescence et qui<br />
ont choisi leur métier principalement à cause de leur attrait pour leur programme<br />
préféré… Par contre, ça m’aide à comprendre pourquoi y a des<br />
malades qui se déguisent en « SPOK » dans les conventions de « Star Trek ».<br />
En tout cas… Les deux clowns sortent leur civière et embarquent John, ils<br />
mettent ensuite les sirènes et filent à toute allure ; quelques voisins qui regardaient<br />
la scène de leurs balcons rentrent à l’intérieur, en espérant au fond<br />
d’eux-mêmes que ce genre d’événement se produise à nouveau, afin de leur<br />
procurer d’autres sensations fortes qu’ils ont l’habitude de récolter par la<br />
grande culture du voyeurisme socialement accepté ; la télé-réalité.<br />
Le lendemain, un appel à l’hôpital Ste-<strong>Ma</strong>rie du Bon Conseil, où les ambulanciers<br />
ont emmené John… La secrétaire me répond : « Non, Mr. John Tardif<br />
est parti ce matin ». C’est alors que je réalise que la seule option pour avoir<br />
des nouvelles de Johny est un appel chez eux, au risque d’affronter sa<br />
maman, la gentille et aimable Béatrice.<br />
– Bonjour M me Tardif, est-ce que John est là ?<br />
– Hypocrite, sale petit hypocrite, fais pas semblant que t’es pas au courant<br />
Éric, fils de ta mère, femme bourgeoise et vaniteuse… Johny, mon petit<br />
Johny, n’est <strong>plus</strong>.<br />
– Quoi ?<br />
– Il a perdu la raison et ce serait surprenant qu’il revienne ; la seule chose<br />
qu’il a pu prononcer dans les dernières heures c’est : « Ils sont venus me<br />
chercher, les hommes bleus avec leur capsule jaune ».<br />
J’avais pitié de Béatrice, pauvre maman de John, je sentais le désespoir et la<br />
panique dans sa voix tremblante ; j’aurais même accepté de la consoler si<br />
elle ne m’haïssait pas autant.<br />
– M me Tardif, ne vous en faites pas, John est fort, je suis sûr qu…<br />
– Non, non, non, non, non ! qu’elle beuglait en pleurant. Elle ajoute :<br />
« deux spécialistes en neurologie ont scanné son cerveau et ils sont unanimes<br />
: John est victime d’une apoplexie névralgique qui serait causée par une<br />
consommation de LSD en grande dose, suivie d’un choc nerveux spontané.<br />
Le choc qu’il a subi a provoqué une combustion instantanée de son liquide