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sèquences<br />

CULTURE<br />

HORIZONS • Lundi 25 Mars 2013<br />

TIZI-OUZOU A VÉCU<br />

SA PREMIÈRE NUIT<br />

DU CINÉMA AMAZIGH<br />

Samedi soir, la ponctualité était de mise au 13e rendez-vous<br />

du festival culturel national annuel du<br />

film amazigh ( FCNAFA). La capitale du Djurdjura a<br />

vécu la première soirée réservée à cette manifestation<br />

culturelle dédiée au 7e art national d’expression<br />

amazighe, qui a su maintenir le cap depuis sa création.<br />

Et de cette création cette rencontre a su aussi<br />

faire dans la promotion et le développement de ce<br />

créneau qui vit ses moments forts, ses nouveautés<br />

et ses singularités.<br />

Ce mois de mars aura été propice à des rencontres<br />

autrement plus particulières. Puisque Abderrahmane<br />

Bouguermouh qui nous a quittés il y a plus d’un<br />

mois, est ressuscité en cette occasion qui l’a vu y<br />

venir l’année dernière, pour recevoir les honneurs<br />

qui lui sont dus. A son rang, a son professionnalisme,<br />

en tant que pionnier du cinéma amazigh, à son<br />

combat identitaire précurseur, à sa foi en son métier<br />

et son humilité légendaires. C’est à lui qu’est partie<br />

la première pensée de ce festival. Kamel Hammadi,<br />

auteur compositeur a su aussi même s’il reconnaît la<br />

difficulté de rendre par des mots et une chanson la<br />

grandeur de cet homme, donner le mérite qu’il faut à<br />

Bouguermouh. Une chanson en tant que présent à<br />

cette rencontre qui a vu un public écouter avec religiosité<br />

ce morceau choisi.<br />

Une autre trouvaille toute aussi particulière de ce 13e FCNAFA est cet invité d’honneur, l’Egypte, présente<br />

avec une forte délégation amazighe venue d’une<br />

contrée appelée Siwa. Mais encore cette exclusivité<br />

de ce même festival, la présence du petit fils de<br />

Taous Amrouche qui accordé une interview exclusive<br />

à notre envoyée spéciale. D’autres entremets<br />

dans ce spécial festival amazigh ont été servis à<br />

l’ouverture officielle qui a eu lieu samedi soir, par<br />

nos collaborateurs qui nous ont câblé des coulisses<br />

bien achalandées. En attendant les mets de résistance<br />

qui seront proposés jusqu’à la clôture le 28 mars<br />

prochain. Mettez-vous en appétit. Cela vaut un petit<br />

détour par la ville des Genêts.<br />

n S. A.<br />

Le témoignage de la femme du défunt<br />

Abderrahmane Bouguermouh a suscité une<br />

vive émotion dans la salle en évoquant le<br />

parcours, les péripéties et surtout le combat,<br />

voire les combats de son mari. Tant de «son<br />

vivant avec toutes ces exclusions et ces<br />

humiliations subies dans sa quête d’un travail pour<br />

nourrir sa famille» ou encore «dans sa lutte de tous les<br />

instants contre la mort» dira sa femme les yeux chargés<br />

de tristesse et de mélancolie. Non sans ajouter avec fierté<br />

: «Il refusait de courber l’échine pour son idéal qui est<br />

le combat identitaire reproché justement par certains<br />

décideurs qui lui refusaient d’ouvrir les portes d’un<br />

droit constitutionnel, celui du travail».<br />

M me Bouguermouh s’est présentée sur scène avec le<br />

jeune Yan Sevrine, le petit-fils de Taous Amrouche, qui<br />

prépare un film sur sa grand-mère et qui a tenu lui<br />

aussi à rendre un vibrant hommage à Bouguermouh.<br />

Un hommage appuyé lui a été aussi rendu par le wali<br />

de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi qui, avant de<br />

déclarer le festival solennellement ouvert, a fait étalage<br />

de la vie et de l’œuvre de Bouguermouh «qui a porté<br />

haut l’étendard du cinéma algérien au même titre que<br />

Meddour ou Haddadj. Ceux là mêmes qui ont permis<br />

au cinéma amazigh d’avoir une place de choix dans<br />

notre culture et son rayonnement dans le monde du 7 e<br />

art». Comme le wali a tenu aussi à rendre hommage à<br />

l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance «à tous<br />

ceux qui ont porté des caméras dans les maquis durant<br />

la guerre de Libération pour briser et surtout contrebalancer<br />

la propagande de l’administration coloniale et<br />

ses «bienfaits civilisationnels». Il a aussi insisté sur sa<br />

disponibilité à répondre à toutes les sollicitations allant<br />

dans le sens de la promotion de la culture sous toutes<br />

les coutures et plus particulièrement le 7 e art. Enfin, il a<br />

mis en exergue «les efforts soutenus et conjugués de<br />

toute l’équipe du festival, à sa tête le commissaire, M. El<br />

Hachemi Assad, dont l’abnégation et la détermination<br />

ont permis à ce festival de grandir et de conquérir de<br />

grands espaces». Prenant la parole avant lui, M. Assad<br />

avait tenu lui aussi à rendre un vibrant hommage à<br />

Bouguermouh et tous ceux qui ont œuvré pour que la<br />

langue et la culture amazighes aient aujourd’hui leur<br />

place dans le monde de tous les arts dont le 7 e art.<br />

Il a aussi repris les grandes lignes de la 13 e édition du<br />

plus vieux festival cinématographique du pays.<br />

Comme déjà annoncé, il fera part de la compétition de<br />

33 films qui seront en compétition dont 17 pour<br />

l’Olivier d’Or. Comme il a annoncé les nouveautés de<br />

cette année tels le cospel et le marché du cinéma, deux<br />

activités qui se tiendront au niveau de la place de l’ancienne<br />

mairie de Tizi-Ouzou. Il évoquera aussi le centenaire<br />

de la naissance de Aimé Césaire, un fervent défenseur<br />

de la liberté et des opprimés un sujet qui s’intègre<br />

bien dans la thématique du festival : «Vivre le cinéma<br />

des hommes libres». Le commissaire a aussi tenu à<br />

13<br />

FESTIVAL<br />

DU FILM<br />

AMAZIGH<br />

e<br />

ATTENTION CAMÉRA, ON TOURNE<br />

LE COUP DE CLAP DONNÉ,<br />

QUE D’ÉMOTIONS…<br />

LE COUP DE CLAP DE LA 13 E ÉDITION DU FILM AMAZIGH A ÉTÉ DONNÉ SAMEDI DERNIER AU SOIR, À LA MAISON DE LA<br />

CULTURE MOULOUD-MAMMERI. Une 13 e édition placée sous le thème «Vivre le cinéma des hommes libres» et surtout une<br />

édition dédiée au monstre sacré du cinéma algérien et précurseur du cinéma amazigh feu Abderrahmane Bouguermouh ravi<br />

aux siens et à ses amis le 3 février dernier.<br />

15<br />

De nos envoyés spéciaux à Tizi-Ouzou<br />

n Samira Sidhoum n Rabah Douik. n Rachid Hammoudi<br />

Reportage photos : Mahdi Iguercha<br />

remercier l’APW de Tizi-Ouzou, la ministre de la<br />

Culture représentée par M. Slimane Hachi, l’ONDA<br />

(Office national des droits d’auteurs et droits voisins)<br />

pour leur contributions financières. Pour rester dans les<br />

hommages à Bouguermouh, Kamel Hamadi, présent<br />

dans la salle, en même temps que Djamel Allam et l’actrice<br />

Djamila Amzal qui a été révélée au grand public<br />

justement par Bouguermouh dans le film «La colline<br />

oubliée», a composé une chanson dédiée au disparu et<br />

chanté par le duo Mamar et Nouria. Tout ceci avant<br />

bien évidemment que ne soit présentée la délégation<br />

invitée d’honneur du festival celle de Siwa venue de<br />

l’antique Egypte. Cette cérémonie d’ouverture, après le<br />

florilège de séquences des 33 films en compétition et la<br />

présentation des membres du jury pour les trois catégories,<br />

a été clôturée par la diffusion du court métrage<br />

de 16mn réalisé par Embarak Menad «Iminig» en compétition<br />

pour l’Olivier d’Or. En marge de cette cérémonie,<br />

Zahir l’un des trois enfants de Bouguermouh nous<br />

dira «Cela me réconforte de savoir que le flambeau du<br />

combat mené par mon père est bien pris en charge.<br />

Cela m’attriste aussi, car cela réveille en moi une<br />

plaie qui ne se fermera jamais mais je suis heureux de<br />

voir que mon père a été un grand homme pour le combat<br />

identitaire et la culture amazighe. Je remercie de<br />

tout cœur tous ses amis et sa grande famille de la culture<br />

et du 7 e art pour ce bel hommage.»<br />

n Rachid Hammoutène

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