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FORUM SOCIAL<br />

Tunis<br />

à l’heure des<br />

altermondialistes<br />

Les altermondialistes vont tenir,<br />

du mardi à samedi prochain, leur<br />

conclave à Tunis pour se consacrer<br />

impérativement aux retombées du<br />

«printemps arabe» et à<br />

l’exacerbation de la crise<br />

économique et financière,<br />

notamment en Europe. Plus de<br />

deux ans après l’avènement de la<br />

nouvelle Tunisie, le Forum social<br />

mondial de la «dignité» aborde,<br />

pour la première fois dans une<br />

capitale arabe (la 3 e fois en<br />

Afrique, après Nairobi en 2007, et<br />

Dakar en 2011), la problématique<br />

du changement démocratique<br />

dans le monde arabe qui, tout en<br />

étant la manifestation de légitimes<br />

revendications à une vie<br />

démocratique et à la justice<br />

sociale, n’en est pas moins porteur<br />

de périls grandissants de guerre<br />

civile et de velléités<br />

déstabilisatrices à grande échelle.<br />

Le cas patent de la Tunisie,<br />

frappée de plein fouet par le<br />

chômage en hausse, la chute<br />

drastique de l’activité touristique<br />

et le tarissement des ressources<br />

financières, révèle la profondeur<br />

des défis qui se posent aux<br />

nouvelles élites dirigeants tenues<br />

de satisfaire aux promesses de<br />

changement. Il s’agit, par<br />

excellence, d’un moment<br />

privilégié sur «l’avenir de ces<br />

processus révolutionnaires»<br />

appelés à s’inscrire dans la quête<br />

de la «démocratie, la justice<br />

sociale, l’emploi, l’accès à<br />

l’éducation et la santé… pour la<br />

dignité et la citoyenneté», comme<br />

le relève le comité d’organisation.<br />

Tunis, qui se prépare à accueillir<br />

70.000 participants en provenance<br />

de 127 pays et les représentants de<br />

4.500 organisations dont plus de<br />

200 syndicalistes tunisiens et<br />

étrangers, se met à l’heure du<br />

FSM. Lors d’une rencontre avec la<br />

presse, tenue au siège de l’UGTT<br />

(Union générale des travailleurs<br />

tunisiens), le programme<br />

d’activité a été présenté. Près de<br />

1.000 ateliers sont prévus, avec en<br />

ouverture une «assemblée des<br />

femmes» qui sera organisée au<br />

campus El Manar et, en clôture,<br />

une marche de soutien au peuple<br />

palestinien coïncidant avec la<br />

journée de la terre.<br />

Corrélativement, l’autre face de la<br />

crise, manifestée par les<br />

«Indignés» d’Europe et le<br />

mouvement réprimé de «Occupy<br />

Wall Street», sont au menu de la<br />

rencontre de Tunis qui impose le<br />

lien incontestable entre les<br />

mouvements de contestation au<br />

Nord et au Sud unis dans la<br />

revendication commune d’un<br />

monde plus juste, démocratique et<br />

respectant l’environnement. Dans<br />

ce grand rendez-vous mondial, le<br />

débat porte sur les thèmes aussi<br />

variés que la question centrale de<br />

l’endettement, l’immigration, le<br />

développement durable et les<br />

défis de la démocratie.<br />

n Larbi Chaabouni<br />

MONDE<br />

w w w . h o r i z o n s - d z . c o m<br />

HORIZONS • Lundi 25 Mars 2013<br />

AHMED MOAZ AL-KHATIB, CHEF DE L'OPPOSITION SYRIENNE : «J'annonce ma démission de la Coalition<br />

nationale afin de pouvoir œuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation<br />

officielle».<br />

DES SAHRAOUIS D’EL AYOUN OCCUPÉE TÉMOIGNENT<br />

QUINZE MILITANTS SAHRAOUIS DES TERRITOIRES OCCUPÉS ont apporté, hier, à Alger, leurs<br />

témoignages sur la «barbarie» dont ont été victimes samedi, les habitants d’El Ayoun dont le seul<br />

tort a été de manifester pacifiquement sur le boulevard Essmara et exprimer leur attachement au<br />

droit à l’autodétermination à l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross.<br />

«LE MAROC<br />

NOUS<br />

RÉPRIME,<br />

TORTURE<br />

ET BLESSE»<br />

Selon ces militants, qui ont animé une conférence de<br />

presse au siège du Comité algérien de solidarité<br />

avec le peuple sahraoui (Cnasps), le nombre de<br />

blessés a dépassé 50. La population de Dakhla, qui<br />

reçoit, depuis hier, M. Ross, une première, est avertie.<br />

«Des femmes sahraouies sorties pour participer<br />

pacifiquement à un sit-in ont été jetées dans la rue et déshabillées<br />

après avoir été torturées», témoigne Hassan Abba.<br />

«Sultana Khaya, qui a perdu un œil lors d’une précédente manifestation,<br />

a été déshabillée, avant d’être battue devant tout le<br />

monde», dit-il, précisant que «les militants sahraouis, qui ont eu<br />

la promesse de la Minurso de rencontrer le représentant du SG<br />

de l’ONU, ont été torturés» et «battus à mort» à quelques mètres<br />

du siègne de cette instance.<br />

Houria Eddaf, sœur de l‘un des 24 militants civils jugés par<br />

un tribunal militaire marocain dans l’affaire du camp de réfugiés<br />

de Gdem Izik, demande l’ouverture d’une enquête internationale.<br />

Interrogé sur une «information» faisant état du «jugement»<br />

de ce groupe par un tribunal civil, l’ambassadeur sahraoui à<br />

Alger, Brahim Ghali dira : «Des parties au Maroc ont fait circuler<br />

cette nouvelle pour atténuer les retombées de la réunion du<br />

Conseil des droits de l’Homme de Genève». Et la tournée «touristique»<br />

africaine du roi Mohamed VI au moment où Ross est<br />

dans la région ? «Le souverain marocain poursuit sa politique de<br />

fuite en avant et de minorisation des Nations unies», dit-il.<br />

CENTRAFRIQUE<br />

SÉLÉKA CHASSE BOZIZÉ<br />

La Centrafrique, un pays aux richesses du sous-sol<br />

inexploitées (uranium, or, pétrole, diamants), plonge dans<br />

l’inconnu. Les rebelles de la coalition Séléka, qui enchaînent,<br />

depuis le 10 décembre, victoire sur victoire face aux forces<br />

armées centrafricaines, qui n'ont réellement jamais opposé<br />

une vraie résistance, avant de stopper leurs<br />

opérations militaires sous la pression<br />

internationale à 75 km au nord de Bangui, ont<br />

pris, hier, le palais présidentiel au terme d'une<br />

offensive-éclair. Le président François Bozizé,<br />

arrivé au pouvoir par les armes il y a dix ans, a<br />

fui en République démocratique du Congo.<br />

«Les rebelles contrôlent la ville et tiennent tous<br />

les points stratégiques de la capitale. J'espère<br />

qu'il n'y aura pas de représailles», déclare<br />

Gaston Mackouzangba, le porte-parole du chef<br />

de l'Etat. Raison de cette «rupture» de la trêve<br />

signée à Libreville le 11 janvier à l’expiration de<br />

l’ultimatum fixé au 20 mars : le non-respect par le président<br />

des accords de paix. Parmi ceux-ci, la formation d’un<br />

gouvernement d’union nationale, la tenue d'élections<br />

législatives anticipées, l’intégration des rebelles dans l'armée<br />

Photo: APS.<br />

11<br />

«L’envoyé spécial du SG de l’ONU réussira dans sa mission<br />

quand il convaincra le Maroc de rentrer pleinement dans les<br />

négociations comme acteur et non comme obstacle», conclut-il<br />

avant de «commenter» les tentatives du Maroc de s’agripper<br />

aux pays du Sahel. «Le Maroc, qui n’a pas renoncé à son plan<br />

expansif, est un Etat narcoterroriste. Après avoir créé le Mujao et<br />

cherché à «intégrer» les forces de la Cédéao au Mali, il compte<br />

sur l’influence de la France sur les pays de la région pour se<br />

frayer une place, mais je doute qu’il réussisse». Présente à cette<br />

conférence, Maya Salhi, la commissaire de la Commission africaine<br />

des droits de l’Homme et des peuples, n’a pas caché sa<br />

joie, celle de rencontrer des militants attendus dès demain à<br />

Tunis, pour participer au forum social. Selon la juriste algérienne,<br />

un rapport établi par la Commission, suite au déplacement<br />

de ses membres aux camps de réfugiés sahraouis, sera négocié<br />

en mai prochain lors du sommet de l’Union africaine.<br />

Le président de Cnasps, Mehrez Lamari, a annoncé l’organisation,<br />

les 19, 20 et 21 avril, de manifestations aux camps de réfugiés<br />

pour valoriser la lutte de la femme sahraouie. Le deuxième<br />

colloque de soutien au peuple sahraoui se déroulera les 27 et 28<br />

avril, annonce-t-il.<br />

n Samira B.<br />

et le retrait des troupes congolaises, camerounaises,<br />

tchadiennes et gabonaises. Selon les responsables du Séléka<br />

qui avaient donné 72 heures à Bozizé pour respecter les<br />

accords de Libreville, les concessions consenties par le<br />

pouvoir et à la dernière minute sont «insuffisantes et trop<br />

tardives». Le président a signé, mercredi dernier,<br />

deux décrets, dont l’un porte sur la libération des<br />

prisonniers politiques. François Hollande, qui a<br />

refusé son soutien au régime Bozizé au début de<br />

cette année, a envoyé 250 hommes à Bangui pour<br />

sécuriser l'aéroport et assurer la sécurité des<br />

1.250 Français résidant pour la plupart dans la<br />

capitale.<br />

Il a demandé aussi une réunion d'urgence du<br />

Conseil de sécurité. Ici et là, on se demande comment<br />

les rebelles ont pu facilement rallier la capitale<br />

défendue par les forces armées appuyées<br />

par les 400 hommes de la Communauté économique<br />

des Etats de l’Afrique Centrale et un contingent sudafricain.<br />

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, affirme que<br />

son pays n’acceptera pas «une prise de pouvoir par les armes<br />

ni la remise en cause du gouvernement actuel».<br />

n Djamel B.<br />

LE PRÉSIDENT<br />

FRANÇOIS BOZIZÉ,<br />

ARRIVÉ AU POUVOIR<br />

PAR LES ARMES IL Y<br />

A DIX ANS, A FUI EN<br />

RÉPUBLIQUE<br />

DÉMOCRATIQUE<br />

DU CONGO.

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