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pdf 11Mo - Atelier International du Grand Paris

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INTRODUCTION<br />

Pour la première fois dans l’histoire, il n’y avait plus un paradigme de la ville reconnu<br />

par tous. Rupture majeure, passage d’un âge à un autre.<br />

La métropole est un phénomène planétaire, sujet majeur de notre temps : pourtant,<br />

nous n’avons pas de pensée pour comprendre la métropole de <strong>Paris</strong>.<br />

Or la grande région métropolitaine est la condition de notre avenir. Les faits nous<br />

alertent, les émeutes de 2006 nous réveillent. A la ville intégratrice et citoyenne,<br />

s’oppose la ville séparatrice où la République n’est pas respectée.<br />

Certes, les éten<strong>du</strong>es des nappes urbaines périphériques ne sont pas la cause des<br />

inégalités sociales, mais elles les fixent sur le territoire d’où elles ne peuvent plus<br />

sortir. Elles les renforcent par la difficulté d’accès aux services et aux emplois, à la<br />

formation. Le danger de la fixation des barrières sociales, de l’enfermement de zonesvilles<br />

de non droit, de celui de quartiers de droit privatif, l’arborescence en impasse<br />

des réseaux de circulation, la déchéance, l’appauvrissement, la disparition parfois<br />

de l’espace public, sont des obstacles au développement : la métropole présente le<br />

danger d’être une fixation organisatrice de l’exclusion, de la relégation. D’être un<br />

amplificateur des effets de la crise dont la montée a accompagné la présente étude.<br />

C’est ce que nous voyons poindre.<br />

Mais la métropole est aussi le lieu possible de l’enchantement où nous découvrons le<br />

monde « en marche ». Avec elle, l’espace devient une encyclopédie de connaissances,<br />

de mémoire, de sentiments, le nouveau y apparaît, les dynamiques s’y enclanchent ou<br />

y rebondissent. Avec elle, le temps prend corps, (son « il a été » et son « il sera »). La<br />

métropole est un calendrier métaphysique et c’est pour une grande part ce qui sousentend<br />

le travail et la passion de l’architecte, de l’urbaniste, <strong>du</strong> politique lorsqu’il<br />

projette.<br />

La Métropole est un vertige. La réflexion sur le <strong>Grand</strong> <strong>Paris</strong> nous oblige à affronter ce<br />

vertige.<br />

Elle nous oblige à nouveau à regarder vers le futur, à en discerner une vision, à le bâtir :<br />

Penser, Agir.<br />

6<br />

des régions, les villes nouvelles retrouvant le droit commun peu<br />

après. Cette décentralisation a été préparée par une dizaine<br />

d’années de politiques contractuelles entre l’Etat et les villes :<br />

villes moyennes, petites villes et pays, l’Etat dialoguant avec les<br />

élus, et n’agissant plus seul.<br />

A partir des années 90 les investissements publics urbains sont<br />

majoritairement le fait des collectivités locales, qui découvrent<br />

la concurrence spatiale et l’égoïsme territorial pour maintenir<br />

ou attirer chez elles activités et population. Les prospectives<br />

locales se multiplient, même si les intercommunalités<br />

s’accroissent. L’agglomération parisienne n’est plus pourvoyeuse<br />

de surplus. Le contexte économique se mondialise. La planification<br />

territoriale devient stratégique, en amont des normes<br />

qui fixent le droit d’usage des sols, et réunit acteurs publics et<br />

privés, en particulier dans les plus grandes agglomérations pour<br />

concilier des perspectives communes. Si les SCOT et les PLU<br />

constituent toujours l’encadrement réglementaire public des<br />

opérations urbaines, les ZAC privées et le rôle des opérateurs<br />

privés s’amplifient. L’augmentation <strong>du</strong> nombre de ménages en<br />

accession à la propriété passe le plus souvent par la forme <strong>du</strong><br />

lotissement, et en périphérie des agglomérations. Les forces <strong>du</strong><br />

marché arbitrent leurs implantations entre plusieurs espaces<br />

nationaux et s’imposent davantage aux autorités publiques.<br />

L’Etat s’efforce dès lors, non plus de réguler la répartition<br />

territoriale de la croissance, mais de construire la compétitivité<br />

internationale d’un grand nombre de pôles spécialisés, d’où la<br />

nouvelle dénomination de la DIACT, qui ne vise plus à organiser<br />

ni les territoires, ni les espaces urbains.<br />

CHRISTIAN DE PORTZAMPARC Architecte-urbaniste, mandataire

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