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10 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS<br />
pour les Égypti<strong>en</strong>s, Dionysos pour les Grecs, et participerait<br />
de l'un et de l'autre sous un nom nouveau.<br />
Mais ce nom même, qui fait la personnalité dans les religions<br />
polythéistes, ne devait pas être tout à fait nouveau. Il<br />
fallait donc emprunter <strong>en</strong>core le vocable du culte alexandrin<br />
li l'onomastique égypti<strong>en</strong>ne. La théorie commode des<br />
incarnations et métempsycoses divines laissait sur ce point<br />
toute latitude. Osiris, qui avait été à l'origine une personnification<br />
du Nil, desséché ou tué annuellem<strong>en</strong>t par Sît-Typhon<br />
et sans cesse r<strong>en</strong>aissant, était dev<strong>en</strong>u une divinité cosmopolite,<br />
une âme divine susceptible d'<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> combinaison<br />
avec les mythes fixés dans les lieux les plus divers. Là où le<br />
dieu des vivants était le soleil vivant, Râ, le dieu des morts,<br />
l'Osiris, était le soleil éteint, poursuivant sa course sous terre<br />
et r<strong>en</strong>aissant <strong>en</strong> Horos. A Memphis, le grand dieu Phtah<br />
s'étant incorporé la personnalité de flapi (Apis), du Nil tauriforme,<br />
considéré comme son oeuvre et sort Osiris<br />
était l'Apis mort, le Hesiri-Api (Asar-Ilapi, Osar-Hapu,<br />
Orcp2t;, Orpiç, _ptç, cpo;, a1;, 1apat;,<br />
Serapis, Sirapis)'. Au temps d'Alexandre, Memphis était redev<strong>en</strong>ue,<br />
depuis des siècles, la capitale de l'Égypte, et les<br />
1) Tovoi.a avvra v xvt.viav -r5ç xila daç x 'r3v ix raççaritLoupytotv,<br />
Oov && '0(p0 xa "Ao vé,.svo 'O27t (Ath<strong>en</strong>od. ap. Clem. Alex.<br />
Protrept., p. 14 Sylb. FHG., 111, p. 488). C'est L'étymologie que donnai<strong>en</strong>t<br />
et ?aot r &jv piwv (Plut. Is. et Osir., 29). Autre étymologie, traduisant la<br />
même idée par substitution (lu mot grec ejopo,, (cercueil) a Osiris : Apis mort<br />
et mis , p6mtiv xy.,L (Nymphodor. ap. Clem. Alex.<br />
Strom,, I, 21, p. 139 Sylb. = FIEf1., Il, p. :380); explication reproduite par<br />
S. Augustin (Civ. Dei, XVIII, 5) et Suidas (s. y . On r<strong>en</strong>contre même<br />
le nom d"Or6p; indûm<strong>en</strong>t appliqué à l'Apis virant dans un papyrus du<br />
Sérapéurn de Memphis (Gr, Pap. Brit. Mus., 1, p. 23, xviii, lig. 23). Plutarque(loc.<br />
cil,) rejette ces étymologies, avec quelques autres (de acc7IpFtV ou eeOi<br />
pour leur substituer un radical égypti<strong>en</strong> (?) = Les<br />
modernes ont multiplié les conjectures, tirées du copte: Sor-hap_—nianifestans<br />
judcx (Fréret), Sar-api=colonne de numération ou nilomètre Jablonski : cf.<br />
Suidas, s. y.); de l'aramé<strong>en</strong> (ap. Creuzer, p. 21e) ou indo-germanique (Tiele)<br />
sarap=serp<strong>en</strong>t, etc. Voy. ci-après (p. 18, 2 et 3) les étymologies non moins<br />
hypothétiques tirées de noms chaldé<strong>en</strong>s. L'orthographe usuelle du nom <strong>en</strong><br />
grec est Sarapis; mais l'orthographe latine ou gréco-latine Sérapis est égalem<strong>en</strong>t<br />
autorisée et plus connue.