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28 REVUE DE L'JIISTOJRE DES RELIGIONS
cultes plutoniens en Asie, tandis que le culte d'Asklépios à
Cos est certainement de beaucoup antérieur au siècle d'Alexandre.
La seconde, c'est l'histoire (hi moulage soi-disant
fait à Sinope. Ce détail caractéristique n'aurait pas été inventé,
même par un Apion, si l'on n'avait su que le Sérapis et l'lsis
n'étaient pas de la même main. li est probable que, si l'achat
avait porté sur un groupe, lladès et Koré, ou Ashiépios et
Hygie, on n'aurait pas disjoint les parèdres. Étant donné, au
contraire, un Asklépios isolé, comme celui dont parle Pline,
il fallut lui adjoindre, comme parèdre, it Alexandrie même,
une Isis', qui fut calquée sur le type de Korê. A trois siècles
de distance, alors que ces faits, enveloppés dès l'origine (lamis
une ombre voulue, n'avaient plus laissé (lue de vagues réminiscences
délayées dans toute espèce de légendes, Apion les
coordonna à sa façon. Il en fit le roman dont la donnée principale
lui fut suggérée, à lui « grammairien », par une étymologie,
celle du Dvo)--r-.cv dérivé de Sin ope.
En résumé, (le ce nid d'hypothèses, je crois avoir mis au
premier plan les plus plausibles; mais le mystère continue à
planer sur les origines, sinon du culte, du moins du type
plastique intronisé à Alexandrie et sur la date de son entrée
triomphale.
Le succès de ces pieuses machinations est attesté par l'expansion
du culte alexandrin'. Sérapis, associé à lsis donna
de sa puissance.les preuves que réclame la logique populaire
: il fit des miracles, et des miracles utiles. Ses temples
devinrent des oracles médicaux, où les cures se multiplièrent.
11 sut trouver, dès le début, des clients illustres, qui vantèrent
sa gloire et sa bonté. On rapporte que Démétrios de
1) Sérapis ioXXo Obç LŒ x6 xs' v ùi6e rc Atritrou
1raç "I (Julian. Epis€., 51).
2) Sur le sujet, voy. G. Lafaye, Histoire du culte des divinités d'Alexandrie
hors de l'Égypte. Paris, 1883. W. DrexLer. Der Isis und Surapiseultus in
Kleinasien (Num. Zcitschr., XXI [1880], p. 1-23). Der Kultus der eigyptiscUn
Mythologie in den Donaubindern (iii Myth. Beitrâge. Wien, 1890). On remarquera
lue les plus anciennes monnaies de Sinope à l'effigie de Sérapis datent
du règne d'Hadrien(Drexler, p. 5).