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REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
qui, ne connaissant pas le Pont, restent perplexes; puis 1' Eumolpide
Timothée, qu'il avait fait venir d'l1eusis pour instituer
à Alexandrie une succursale des Mystères. Timothée
s'informe et apprend l'existence à Sinope d'une statue (le
Zeus Hadès (Avis Ditis) flanqué d'une figure de femme (lue
la plupart appelaient Proserpiue ». II en conclut que c'est là
le dieu cherché. Mais Ptolémée, versatile « comme sont les
rois », oublie ce qui l'avait effrayé et ne cède qu'à un second
avertissement, accompagné cette fois de menaces terribles.
11 envoie donc au roi ou dynaste de Sinope, Scydrothémis 1,
des ambassadeurs qui passent par Delphes' et reçoivent
d'Apollon le conseil u de rapporter la statue de son père et
de laisser celle de sa suur ». Plutarque, allégé de toute cette
rhétorique, dit simplement que u Ptolémée vit en songe le
colosse de Pluton qui était à Sinope », mais dont il ne soupçonnait
pas l'existence, et que le dieu lui ordonna de transporter
son image au plus vile h Alexandrie. Un voyageur du
nom de Sosibios le tira d'embarras en lui apprenant que le
colosse vu en songe existait réellement à Sinope. Sur ce, Ptolémée
dépêche à Sinope deux hommes de confiance, Soklès
et Denys, avec mission de rapporter la statue et toute liberté
sur le choix des moyens. Eprouvés par une tempête à laquelle
ils ont miraculeusement échappé, grâce à un dauphin, les
deux envoyés consultent l'oracle de Delphes. Apollon leur
dit d'emporter la statue de Pluton, mais de laisser la statue
de Korê, après en avoir pris une empreinte ').
1) D'après Krall (op. cit., p. 28, 92), Scydrothémis répond au persan
Skudratak'ma. Cf. Citratak'ma dans l'inscription de Behistan. Le personnage,
inconnu d'ailleurs, pourrait n'être pas légendaire.
2) Dureau de la Malle, qui copie Doiteville, fait consulter Pythicum ApoWnem
à Délos (1). C'est le cas de répéter: trwluttorc tradUore.
3) Plut. Sollert. anim,, 36. Il y a là une indication intéressant la technique
de la statuaire, indication dont la valeur est mise en lumière par S. l-leinach,'
Le moulage des statues et le Sérapis de Brya'eis (11ev. Archéol., XLI 1j9021,
p. 5-21). L'initiative que veut bien m'attribuer mon aimable et scrupuleux confrère
se réduit, à avoir vaguement soupçonné que la statue de la déesse parèdre
de Sérapis avait été non pas importée, mais copiée à Alexandrie d'après un
moulage. Voy. ci-après, p. 28. Cette histoire du moulage a été relatée (ou in-