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20 BEvirE DE L'HtSTOIRE DES RELIGIONS<br />
dre à Alexandrie, vers la fin du règne de Ptolémée Soter.<br />
Phuladeiphe aurait réparé par des prés<strong>en</strong>ts la viol<strong>en</strong>ce faite<br />
aux Sinopi<strong>en</strong>s et obt<strong>en</strong>u d'eux une cession régulière, qui lit<br />
du dieu transplanté un dieu alexandrin. QuanL à la tradition,<br />
représ<strong>en</strong>tée par le témoignage unique d'isidore, qui faisait<br />
v<strong>en</strong>ir la statue de Sérapis de Séleucie sur 1'(Jronle, au temps<br />
de Ptolémée Ili lvergète, elle peut n'être qu'une induction<br />
tirée du fait que ce roi fut à un certain mom<strong>en</strong>t maître de la<br />
Syrie et qu'il passait pour avoir rapporté de l'Ori<strong>en</strong>t les dieux<br />
nationaux emportés jadis par les conquérants de l'Égypte.<br />
Ce témoignage isolé se trouve ainsi expliqué et écarté du<br />
même coup'.<br />
Le système est habilem<strong>en</strong>t ag<strong>en</strong>cé il est même difficile de<br />
faire mieux pour combiner les textes et intercaler Sinope<br />
<strong>en</strong>tre Babylone et Alexandrie. Mais le postulat sur lequel il<br />
repose, l'origine chaldé<strong>en</strong>ne de Sérapis, ou plutôt, l'importation<br />
d'une divinité sémitique <strong>en</strong> Égypte par un Ptolémée,<br />
est (le ceux que l'on ne peut accepter qu'à défaut de toute<br />
autre explication. D'après ce qui a été dit plus haut, la tâche<br />
de Ptolémée était de trouver un culte égypti<strong>en</strong>, déjà accepté<br />
par les Égypti<strong>en</strong>s, et susceptible de pr<strong>en</strong>dre une forme grecque.<br />
On peut et on doit considérer comme un fait acquis,<br />
implicitem<strong>en</strong>t reconnu même par les t<strong>en</strong>ants de l'origine<br />
hellénique', que le culte de Sérapis est celui de l'Osiris mempluie,<br />
emprunté à Memphis, implanté artificiellem<strong>en</strong>t à<br />
Alexandrie et adapté aux habitudes grecques par une transaction<br />
voulue <strong>en</strong>tre deux théologies, celles-ci représ<strong>en</strong>tées<br />
par Manéthon et Timothée.<br />
1) Krall (p. 2) p<strong>en</strong>se que Ptolémée III a pu, <strong>en</strong> effet, rapporter un<br />
image quelconque du Sarapis égypti<strong>en</strong>», probablem<strong>en</strong>t celle dont parl<strong>en</strong>t Athénodore<br />
et, suivant la même veine d'hypothèses (ci-dessus, p. 13, 1), Apion.<br />
2) Cf., ci-dessus, les témoignages de Nympliodore, Athénodore, Tacite, Plutarque,<br />
et les débris de traditions échoués dans Suidas (s. y . cipitt). Sérapis<br />
est le Nu (c'est-à-dire Apis) ou le tombeau d'Apis (opbç Aiuo), d'un Apis<br />
dont les èvhéméristes avai<strong>en</strong>t fait un roi memphite, bi<strong>en</strong>faiteur des Alexandrins.<br />
Enfin, Pausanias affirme nettem<strong>en</strong>t l'antériorité du Sérapéum de Memphis,<br />
upav&.rov iv 'A ta ptiv, pxai6raov i cv M.ps (I, 18, 4).