30 Novembre 1907 - Bibliothèque de Toulouse

Samedi 30 Novembre 1907
Seigles. — Cousant, 18 75; prochain, 18 50; jaiwier-
»vr;er, 19; i premiers, 19; tendance calme.
buiis. — Paris, 79 80s province, 79.
Avoines. — Courant, 18 75; prochain. 17 60; jan-
rler-février, 17 ce; •'. nromiers 17 80; tendance fatble.
Colza. — Disponible en cuves à nu, 80 50; courant,
f6; prochain, 83; 4 premiers, 79 25; 4 de mat, 72 50;
Settcianco faible.
Lin — Disponible en cuves a nu, 55; courant, 5.5 75;
-prochain, S3"50; i premiers, 62 25; 4 de mai, 48; ten-
dance faible.
Alcools. — Disponible, 38 25; courant, 38 25; pro-
chain, 33 25; 4 premiers, 39 75; 4 de mai, 41 75; ten-
âam-.ê ferme. Stock, 34,950; circulation, 250.
Sucres. — Courant, 27 375; prochain, 27 50 ; 4 pre-
miers, 27 75 ; 4 do mars, 38 25; 4 de mat, 28 835; ten-
dance ferme; roux cuites, 24 625; autres icts. 24 625;
raffines. 58.
HAUTE-GARONNE
Toulouse, le 29 novembre.
Céréales. — Bladettcs, blés supérieurs, les 80 kll,
18 25 à 18 75 ; bonne qualité, 18 25 ; blés mitadirS
fins, 17 25 a 17 50 ; seigle de pays, les 75 kll., 13 i
13 50 ; orge, les 00 kll, 8 50 à 9 50 ; avoine, 8 75 à
g ; maïs, les 75 kilos, de 9 50 a 10 75 ; haricots ,1'hcc
'.outre, de 25 à 23 ;féves, les 65 kilos, 12 50 à I3;vesces
noires, les 80 kilos, 22.
Farines et issues. — Premières dites rolnot, lea
122 1:. i, 41 50 ; deuxièmes dites SS, 39 50 ;RO ies
100 Uilos, 17 50 à 18 ; repasses. 15 à 18.tr..; sons
14 50.
Graines fourragères. ^- Trèfle, les 100 kll., 150 i
155 ; luzerne (sainfoin du pays), de 120 à 135.
Foin, DU MIDI, 25, rue Ro-
umaine, 25, TOHLOïISR.
Nous rappelons qu'il ne sera
on né suite qu'aux corainan-
es accompagnées de leur |
ntoîitaisl hstég-i'al, en tlm-
*es ou mandat-poste.
Pour la,
Propagande
et par quantités
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gré à gré
30
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formant le domaine de Danô, sis en St-Jean-Poutge, Vic-
Fezenzac, Roquebrume, Caillavet, Bireau, cantons de Vic-
Fezensac et Jegun, arrondissement- d'Auch, d'une conte-
nance approximative de 67 hectares, 18 ares, 13 centiares.
Et d'une maison avec dépendances sise à St-Jean-Poutge.
A l'audience des criées du Tribunal civil d'Aucli, le Jeu-
di douze décembte 1907, aune heure de relevée.
Pour plus amples renseignements, consulter le numéro
du journal « l'Avenir Républicain », du dix novembre der-
nier, et s'adresser à M' Delon avoué poursuivant la vente.
Frais de poursuite en diminution.
Pour extrait :
Henri DELON,
avoué signé.
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parfuiàieùr, 47, rue Pairgami-
iilèTiets, à Touiousie. — Asaem-
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Llduidatioii judiciaire. — Cy-
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1 bis, à Tomio-use, exerçant
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du liq'Uid'ateiuir définitif, 3 àé-
cemtflie, à 1 h. 1/2.
Liquidation judiciaire. — Ju-
tes Goilonguës, chaussuTC.»,
rue des CoïfireSr 17, à Toulou-
se-. — Réunion pour la pre-
mière véirificattcion ' des créain-
oes, 9 -dôeemilwe, à 1 h. 1/2.
Liquidation judiciaire. —
Jacques-Bieai j ami n B o n.neifou s,
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A Carmaux, pliar. Rességuier.
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tions français, laliu, allemand
ou accepterait occupations de
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tn/oiUf. — le Flacon i & fr.
29 Feuilleton du 30 novembre 1-907
PAR
ÎSfARYÂlV
XXII
RENE AU DOCTEUR
« Le moment est venu de regarder en
faoe l'avenir de nos enfants. J'ai lu dans
l'âme loyale ©t limpide d'Aymeric ce
qu'il désire, et mon rêve le plus cher se-
rait accompli si je pouvais remettre en-
tre ses mains le bonheur de ma chère
fille. Mais je dois, auparavant, te livrer
enfin le tragique secret de notre vie. Il
n'a rien1, je n'ai pas besoin de te le dire,
gui touche à l'honneur, et cependant il
peut refroidir le jeune amour d'Ayme-
ric et le détournor de notre alliance... Je
lui ai demandé, ce matin, de réfléchir
quelques jours, et de s'éloigner de nous
pour être plus libre do consulter son
cœur. C'est avec toi et ta femme qu'il
devra peser la décision suprême.
» Je serai lundi à l'Ormaie. Je désire
que personne no connaisse mon arrivée.
Je t'y attendrai. Il me semble que j'aurai
plus de courage poiur t'ouvrir mon
co3ur, dans cette maison qui a vu naître
et croître notre amitié. Quoi qu'il arrive
je comprendrai et respecterai la résolu-
tion d"Aymoric, et noire vieille affection,
a noua deux, m'en sera pas atteinte li y
a longtemps que j'aurais voulu tout te |
dire ; mais il m'aurait fallu te demander
le secret, et j'aurais craint que tu n'en
souffrisses vis-à-vis d'Elise. Aujourd'hui,
elle doit tout savoir.
» A toi du fond de mon cœur. »
.(Par le même courrier.)
AYMERIC A SON ONCLE
« Mon oncle René m'a parlé... oh 1
avec tant de bonté !... Il m'a dit son dé-
sir de nouer une alliance nouvelle entre
nos deux familles... Il a confiance eu
moi. et consent à me donner Miriam, à
la condition que je réfléchisse quelques
jours, et que j'aie un entretien avec
vous... Comme si une courte absence
pouvait mo changer I Comme si je pou-
vais réfléchir, quand jo vois devant mes
yeux le bonheur, le bien suprême de ma
vie !
» Je n'ai pas le courage de quitter Pa-
ris, quoique ce soit si dur de me voir in-
terdit pour quelques jours le seuil chéri.
Ne viendrez-vous pas, mon temps d'é-
preuve écoulé, assister avec ma tante à
mes bienheureuses fiançailles ?...
» Et le pauvre Claude me trouve en-
core heureux !... »
XXIII
L'Ormaie a revêtu son aspect hivernal.
Les arbres de l'avenue sont dépouillés' ;
les hêtres, privés de verdure, ont l'air de
hautes colonnes grises ; la pluie remplit
les ornières ; sur les murailles de la mai-
son, un réseau de brindilles desséchées
remplace les fleurs des clématites, et ce-
pendant, dans un recoin très abrite, il
y a encore quelques pâles roses blan-
ches, que la première gelée effeuillera.
Dans l'ancion cabinet do travail de
ïlaué. un feu émrnaa commença h dbKi-
per_ l'odeur renfermée et humide. On <
a découvert les meubles en hâte, mais il
y a dans cette pièce, depuis si longtemps
inhabitée, un aspect de tristesse et d'a-
bandon qui serre le cœur du docteur
Sauvely lorsqu'il arrive, ému de crainte,
à l'étrange rendez-vous que lui a donné
son cousin.
Celui-ci, debout devant la cheminée,
tourne à chaque instant les yeux vers la
pendule par une habitude machinale.
Mais il y .a longtemps que la vie est sus-
pendue dans la vieille maison de fa-
mille, et l'aiguille immobile marque
toujours l'heure de ce dépar-t étrange et
précipité qui a interrompu tant de pro-
jets joyeux.
— Paul !...
Ils s'embrassent chaleureusement • il
y a quelque chose de convulsif dans l'é-
treinte de René ; puis ils s'éloignent un
peu l'un de l'autre, pour se rendre
compte des changements que le temps a
apportés dans leurs physionomies. A
peine quelques rides de plus marquent
le beau front tranquille du docteur ;
quant a René, il a assez vieilli, depuis
quelques semaines, pour que les années
qui les séparent semblent effacées.
— Toutes les paroles banales semble-
raient, en ce moment, une insupportable
et odieuse comédie, dit-il d'une voix dont
il s'efforce de dominer les frémissements;
j'ai hâte de déposer devant toi ce fardeau
qui meurtrit si cruellement mes épau-
les... Mais, auparavant, je veux te redire
que rien n'altérera mon amitié, même la
rupture possible d'un projet qui m'est
très cher.
Le docteur lui serra la main en silen-
ce, et, s'asseyant près de lui, plongea
avec angoisse ses yeux bleu 3 dans ceux
de son aima...
Il y eut un silence, pendant lequel on
n'entendit plus que la respiration préci-
pitée des deux hommes...
— Paul, dit brusquement René, se le-
vant tout à coup avec agitation, l'une de
ces enfants n'est pas notre fille...
Tressaillant de surprise, Paul ouvrit
la bouche sans pouvoir d'abord pronon-
cer un mot. Il fit un effort pénible, et bal-
butia une interrogation :
— Miriam ?
René se laissa retomber sur son 'fau-
teuil.
—- Jo ne sais pas...
Il y eut encore un silence pesant, hor-
riblement douloureux, pendant lequel le
docteur entrevit' toutes les conséquences
compliquées, douloureuses que pouvait
avoir cette révélation, l'opposition déses-
pérée que sa femme allait faire au ma-
riage d'Aymeric, et même l'hésitation
que celui-ci éprouverait peut-être devant
un si étrange mystère.
— Tu ne sais pas 1 rénéta-t-il, presque
sans savoir qu'il parlait. Mais c'est
inouï, impossible t
Soulagé par l'aveu qu'il venait de
faire, René respira longuement, et sem-
bla recouvrer son énergie ordinaire
— Tu comprends, dit-il, qu'on n'ac-
cepte pas aisément une situation aussi
cruelle, aussi anormale... Notre bonheur
y a sombré, la santé de ma malheu-
reuse femme s' est usée, et nous sommes
peut-être condamnés à voir ces enfante
en devenir les victimes. Comment n'au-
rais-jo pas remué ciel et terre pour sou-
lever co fardeau ! Tout ce qui est humai
neinont possible a été fait.
Le docteur, comme on proie à un cau-
chemar, passai fiévreusement sa main
sur son front.
— Je ne comprends pas... Tu nous
avais annoncé !& naissance de deirx ju
molles...
— Oui ; l'une est morte à trois mois,
et l'autre a été misérablement confondue
avec l'enfant de nourrice'...
— Et l'on n'a pu arracher la vérité à
cette femme !
— Elle a péri dans une catastrophe
qui a failli coûter la vie aux enfants.
— Mais il y avait des voisins, des pa-
rents, des témoins 1
— Personne n'a pu faire la lumière...
Ecoute l'étrange récit d'un fait qui n'a
peut-être pas de précédent... C'est pour
moi un soulagement ineffable de déchar-
ger enfin mon cœur de ces souvenirs
amers...
Il se tut un instant et, tandis que son^
regard était fixé devant lui, il sembla re-
monter le cours des années et revoir des
scènes disparues.
— Jo me rappellerai toujours notre ar-
rivée si joyeuse dans un petit village
des Grisons, un coin pendu, découvert
lors de not.ro voyage de noces, et où nous
avions projeté de revenir un été... Nous
avions nos deux jumelles... Celles-là
étaient bien à nous... Elles avaient deux
mois ; Claire achevait de se remettre et
nourrissait ses filles. Elles portaient les
mêmes prénoms, intervertis, et se res-
semblaient si étrangement, quo leur
mère prenait la précaution do les dis-
tinguer par un ruban... Comme nous
étions heureux do cotte fuite dans ce vil-
lage presque inaocessible, comme ce
bonheur enivrant, dérobé à tous, nous
semblait plus doux encore I... Nous
avions transiwrt» dans un chalet de
paysans les objets les plus indispensa-
bles ; mais nous prenions plaisir à cette
vio simple, primitive... Gela dura un
mois... Et ce mois compléta la somme
du bonheur qui devait nous ôtro dévo-
i lu... Aim'K tout, il a été si iiikmaa, s piu>-
Imprimerie spécule
Le Gérant ; Amèdèe BESSOU
fond, que son seul souvenir m'émet
après tant d'années sombres... i
Il fit une pause, comme pour repr 8 '.
dre courage à ces réminiscences, Wl,
continua, avidement écouté *vu' son snii-
Un jour, Claire me dit que ce
heur lui faisait pour par son inteais^
même... Le lendemain, elle éprouva u»
choc singulier à rencontrer, sous W
même... Le lendemain) elle éprouvé u
choc singulier à rencontrer, sous te 8 .
vrées do la misère et. de la douleur.
femme qui était sa vivante image, ' r ' a '
une image transfigurée par la sou'' 1 ' 1 "";,
ce, impressionnante,, quoique toujc 111 ^
belle. Elle me dit alors qu'ello
ainsi si le malheur l'atteignait,... Crû 1 ''
tu aux pressentiments. Paul ?
Je ne les nio pas absolument... ^
Naturellement, Claire voulut s»'^
rir cetet infortunée, qui portait âailv.-,ei
bras un enfant, uno petite fille d0 t l $
des nôtres... Le bébé ressew-.Wa 1 ^ * at j
mère, et par conséquent à c !5;,fXre éîai'
nôtres... L'histoire de cette m '
lamentable. La femme i V. l pnaH f
elle avait épousé un Suis», ^^^ref
lo perdre. Sans ressouixies. ^^ZJ» r *
elle arrivait do loin pour i#ï*« W$*\
mille de son mari, et la tro^^
séo... L'unique parente qui as
u» 8
lit
vieille fomrrie à demi aveuglai, gjial^
donné asile dans son miserai» ;t,fait?'
sur la montagne, et. elle &^^\