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30 Novembre 1907 - Bibliothèque de Toulouse

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NTIME<br />

quotidien, <strong>de</strong> Pefense êioeiale et Religieuse<br />

H ET ADMINISTRATION = <strong>Toulouse</strong>, Paie Roquelaine, 25 LE IlOIÉfiO<br />

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^MniVOAIlOyW ET KSB-ARTEMKriTS LBIÎTROPHJ3 . ~. . . © * *t fc-<br />

IÉPABTEMETTS aos LivrrRQPHEâ 7 - *3 -<br />

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S#» Abonnements partent «BÏ *•» et 19 «a enscn» œr»3 et e-onî payables É"«.-ranOT<br />

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ÉDITIONS"~RÉGTONALES<br />

Lof, Aveyron.Gorrèze, Cantal ! 7arn, Auflfo, Hérault, Pyrénées-Orient&tes<br />

— ' ' _<br />

Ùers, Hte*-P y rénées, Basses-Pyrénées, Lando* 1<br />

Tarn-et-Garonne, Lot-at-Garonno i<br />

Haute-Garonne. Ariège<br />

Edition du matin spéciale a <strong>Toulouse</strong><br />

XXC££ESS&.*X I 3:c>2!Q~J9<br />

IrWONŒS («• . ;<br />

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FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL<br />

Samedi <strong>30</strong> <strong>Novembre</strong> <strong>1907</strong>. - 17° Année - N° 5,512<br />

Les Faits du Jour<br />

La Chambra tîans ses <strong>de</strong>ux séances, a voté<br />

le budget da ia marine et entamé la rtiscus-<br />

S'orc ois calui le sa guerre.<br />

-»-&-l et on le pousse au point qu'il ne reste plus<br />

que les annexes à construire pour le mettre<br />

en état <strong>de</strong> fonctionner.<br />

On hésite au sujet <strong>de</strong> la défense du côté, <strong>de</strong><br />

la terre, effrayé <strong>de</strong> projets trop vastes ; mais<br />

lie principe qu'il fallait couvrir aussi le port<br />

contre une attaque B© l'intérieur était du<br />

moins acquis. On dépense ainsi 43 millions, et<br />

on était à la veille <strong>de</strong> pouvoir disposer <strong>de</strong> l'un<br />

<strong>de</strong>s plus magnifiques instruments <strong>de</strong> guerre<br />

qu'il y ait au mon<strong>de</strong>, d'un instrument' conçu<br />

et exécuté d'après les théories les plus récen-<br />

tes. Mais M. Pelletan <strong>de</strong>vient ministre <strong>de</strong> la ma-<br />

rine. Il arrête tous les travaux <strong>de</strong> Bizerte.<br />

Pourquoi ? En vue <strong>de</strong> quelle autre manière<br />

d'entendre l'intérêt national ? Singulière fa-<br />

çon <strong>de</strong> pratiquer les mœurs <strong>de</strong> la liberté : on<br />

ne le lui a jamais <strong>de</strong>mandé 1 Et il ne l a ja-<br />

mais dit, Pendant cinq ans, l'achèvement die<br />

Bizerte a été suspendu.<br />

Le personnel qui y avait été réuni était peu<br />

à peu licencié. Nous avons raconté le cas <strong>de</strong><br />

ces 1,500,000 francs do machines-outils gisant<br />

sous <strong>de</strong>s hangars, faut© d'un crédit <strong>de</strong> 37,000<br />

francs pour les mettre en place. Quelques par-<br />

lementaires qui ne voulaient pas le croire y<br />

sont allés voir dans ces <strong>de</strong>rniers temps ; ils<br />

ont <strong>de</strong> leurs yeux constaté cet état d'abandon;<br />

que dans le rapport sur le budget <strong>de</strong> la marine<br />

qui vient d'être distribué, M. Chaumet déclare<br />

énergiquement être inadmissible.<br />

Nous ne croyons pas qu'il soit possible<br />

<strong>de</strong> dresser plus clairement un acte d'accu-<br />

sation. Dans les lignes qui précè<strong>de</strong>nt, Pel-<br />

letan est convaincu <strong>de</strong> trahison envers la<br />

patrie. Pendant cent ans, peut-être, la mê<br />

me inculpation sera portée victorieusement<br />

contre lui. Et il s'imagine qu'on l'oublie !..<br />

Il est vrai que, pour réparer ses torts<br />

Pelletan (<strong>de</strong> la Voie Ferrée) propose <strong>de</strong><br />

chambar<strong>de</strong>r les Sociétés financières com-<br />

binées, Etats-Généraux ou Parlements, afin<br />

<strong>de</strong> prendre avec eux <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> salut.<br />

Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la victoire anglaise,<br />

Paris reçut respectueusement le dauphin<br />

Charles, nommé, par son père prisonnier,<br />

lieutenant-général du royaume ; il convo-<br />

qua les Etats <strong>de</strong> la langue d'oïl. Huit cents<br />

députés composèrent cette assemblée. Pri-<br />

sonnière ou décimée sur le champ <strong>de</strong> ba-<br />

taille, la noblesse y était peu représentée ;<br />

l'influence fut tout d'abord acquise lux dé-<br />

putés <strong>de</strong>s villes et surtout à ceux <strong>de</strong> Paris,<br />

présidés par le prévôt <strong>de</strong>s marchands,<br />

Etienne Marcel.<br />

Dès leur première assemblée, ceux-ci<br />

s'appliquèrent à redresser les abus du pou-<br />

voir, oubliant trop que, dans le jeu <strong>de</strong><br />

toute institution humaine, on ne peut faire<br />

abstraction <strong>de</strong> l'infirmité <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scendance<br />

d'Adam. Aussi bien la pression <strong>de</strong> l'étran-<br />

ger, les résistances locales, les divisions<br />

intérieures, corrompirent bientôt ces élé-<br />

ments <strong>de</strong> réformes ; <strong>de</strong>s tribuns s'élevè-,<br />

rent : Marcel, Robert le Coq, le sire <strong>de</strong><br />

Pecquigny exaltèrent les passions <strong>de</strong> la<br />

multitu<strong>de</strong>.<br />

Pour continuer la guerre, les Etats ac-<br />

cordèrent <strong>de</strong>s,hommes et <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s au<br />

dauphin, mais sous la condition qu'ils<br />

poursuivraient ses conseillers, .qu'il ren-<br />

drait la' ; liberté au roi <strong>de</strong> Navarre, empri-<br />

sonné par son ohm,, et qu'enfin il ne pour-<br />

rait prendre aucune mesure sans l'avis<br />

d'un conseil <strong>de</strong> députés. Cette ordonnance<br />

était beaucoup plus qu'une réformé"; elle<br />

changeait le gouvernement, en mettant<br />

l'administration dans la main <strong>de</strong>s Etats,<br />

et préludait au régime inauguré 432 ans<br />

plus tard, régime dont Pre.udhon a dit,<br />

avec la verve qui lui est propre : « Maudis-<br />

sons cette odieuse mécanique à menson-<br />

ges qu'est le parlementarisme, et qui ôte<br />

aux hommes tout courage et toute honnê-<br />

teté ». Hors d'état <strong>de</strong> résister à -ces exi-<br />

gences, le régent fut contraint d'y acquies-<br />

cer, mais partit pour l'Allemagne soùs pré-<br />

texte <strong>de</strong> s'entendre avec l'empereuï, son<br />

oncle, et se trouva bien <strong>de</strong> gagner aijisi du<br />

temps. Les Etats. du Midi lui accordèrent,<br />

sans conditions, quelques-unes <strong>de</strong>s ressour-<br />

ces dont il avait besoin. Alors, voulant s'af-<br />

franchir <strong>de</strong> l'ingérence <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> Pa-<br />

ris dans le gouvernement, il leur défendit<br />

<strong>de</strong> s'assembler. Toutefois, les murmures du<br />

peuples et l'épuisement <strong>de</strong>s finances l'obli-<br />

gèrent à convoquer <strong>de</strong> nouveau les Etats-<br />

Généraux le 7 novembre 1357.<br />

H Jusqu'à cette date, on peut considérer<br />

Marcel comme un réformateur, animé d'in-<br />

tehtions peut-être impru<strong>de</strong>ntes, mais géné.<br />

reuses ; désormais, il va <strong>de</strong>venir un révo-<br />

lutionnaire, s'aidant <strong>de</strong>s pires ennemis <strong>de</strong><br />

son pays, et pour atteindre son but il<br />

ira jusqu'au crime. C'est ainsi que le len-<br />

<strong>de</strong>main <strong>de</strong> l'ouverture <strong>de</strong>s Etats le roi <strong>de</strong><br />

Navarre Charles, que l'histoire a juste-<br />

orisoT!^ 6 p le M ^ uvais . f ut délivré <strong>de</strong> sa<br />

Pari, fYw?? Cq " ,gny ' ami du P ré vôt <strong>de</strong><br />

vôt Sf ° l T 1 ?! 0 011 vit ce mame pré-<br />

rat<br />

tc l<br />

a,0lr l ait meUr e à mort un avo-<br />

VA du , r01 au Parlement, M" R^w<br />

d Acv forcer h la i, f „ ,, ' «egnaut<br />

. ^J, IUILCI , a la têt© dune nonnlnco f„<br />

souïlèi^^x^<strong>de</strong> ^ da ^ phin 1 Massacrer;<br />

bous tes yeux <strong>de</strong> ce prince, les marérhmv<br />

<strong>de</strong> Champagne et d© Normandie, sla Xs<br />

intimes conseillers. Lorsqu'on ouvrit l2<br />

prisons, sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Charles d° Na<br />

varre, il avait donné la liste <strong>de</strong>s criminels<br />

que l'on <strong>de</strong>vait relâcher, à savoir : « lar<br />

rons, meurtriers, voleurs <strong>de</strong> grands che<br />

mins, faussaires, coupables <strong>de</strong> viols, per-<br />

turbateurs du repos public, sorciers et em-<br />

poisonneurs ». C'est <strong>de</strong> cette canaille que<br />

Marcel s'était fait suivre dans l'hôtel du<br />

régent<br />

Les meurtres dont le sang avait rejailli<br />

sur la robe du jeune prince firent <strong>de</strong> lui<br />

l'irréconciliable ennemi du prévôt. Résolu<br />

à se venger, il quitta aussitôt Paris. Ce-<br />

pendant les provinces, révoltées par les<br />

violences <strong>de</strong> la Commune parisienne, pri<br />

rent parti contre elle pour le dauphin, et<br />

les Etats <strong>de</strong> Champagne les imitèrent. Tout<br />

à fait rassuré par ces manifestations, le<br />

futur Charles V crut pouvoir enfin faire<br />

acte d'indépendance et prit sur lui <strong>de</strong><br />

transférer à Compiègne les Etats <strong>de</strong> la lan-<br />

gue d'oïl, convoqués pour le 1 er mai à Pa<br />

ris. Peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> y vint ; c'était toutefois<br />

une représentation telle quelle du royaume<br />

contre sa capitale. Elle vota <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s,<br />

ajoutant qu'iis seraient perçus par les dé-<br />

putés <strong>de</strong>s Etats. Cette affectation <strong>de</strong> popu<br />

larité inquiéta Marcel qui, se sentant<br />

ébranlé, <strong>de</strong>manda à l'Université d'interve<br />

nir en sa faveur auprès du dauphin. Mais<br />

il n'y avait plus <strong>de</strong> paix possible ; le pré-<br />

vôt le comprit, pressa l'achèvement <strong>de</strong>s for-<br />

tifications <strong>de</strong> Paris, s'empara du Louvre,<br />

où étaient les provisions <strong>de</strong> guerre, et en-<br />

voya à Avignon louer <strong>de</strong>s brigands.<br />

Pendant que, d'une part, le régent, sou<br />

qu'il n'ait souillé sa cause par la violence,<br />

le meurtre, et <strong>de</strong>s alliances avec la plus<br />

basse démagogie. Enfin il allait, lorsque la<br />

hache <strong>de</strong> Maillard en fit justice, livrer Pa-<br />

ris aux ennemis <strong>de</strong> la France. Cela seul<br />

suffirait à le ranger parmi ceux dont la<br />

mémoire doit être maudite.<br />

Général REBILLOT.<br />

UNE FAILLITE<br />

Les retraites ouvrières viennent <strong>de</strong> subir<br />

le sort <strong>de</strong> l'impôt sur le revenu. On a déjà<br />

dit : « Bon voyage » au projet <strong>de</strong> M. Cail-<br />

laux, parti pour une tournée en province.<br />

Comme Malborough : « ne sait quand re-<br />

viendra. » Il faut également dire adieu aux<br />

retraites ouvrières, ou, du moins, au pro-<br />

jeu voté par la Chambre, défendu par M.<br />

Viviani et retapé sans succès par la com-<br />

mission du Sénat.<br />

Pour la <strong>de</strong>rnière fois, hier, les membres<br />

<strong>de</strong> la commission assistés du prési<strong>de</strong>nt du<br />

conseil, <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong>s finances et du<br />

-travail» ont tenu.une longue et grave con-<br />

sultation autour du sujet et se sont trouvés<br />

d'accord pour reconnaître qu'il est incura-<br />

ble. Une petite note, qui a l'air d'une lettre<br />

<strong>de</strong> faire-part, a été rédigée à l'issue <strong>de</strong> la<br />

consultation. On va reprendre l'étu<strong>de</strong>, non<br />

pas du projet actuel, définitivement con-<br />

damné, mais <strong>de</strong> la question. Cela signifie<br />

que projet et question sont provisoirement<br />

inhumés dans le caveau <strong>de</strong> famille où dor-<br />

ment déjà l'impôt sur le revenu, le scrutin<br />

<strong>de</strong> liste, le rachat <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer, le<br />

monopole du pétrole, <strong>de</strong>s sucres et <strong>de</strong> l'al-<br />

cool et généralement un stock <strong>de</strong> maccha-<br />

bées qui, <strong>de</strong> leur vivant, agitèrent leur fo-<br />

lie sur le tréteau radical.<br />

Il était inévitable qu'il en fût ainsi. M.<br />

Caillaux ne s'est-il pas avisé <strong>de</strong> dire à la<br />

commission sénatoriale que l'Etat limitait<br />

pour toujours à cent millions le sacrifice<br />

annuel du Trésor. Cette déclaration équi-<br />

valait à l'abandon par le gouvernement <strong>de</strong><br />

toutes ses promesses. C'est ce que M. Mé-<br />

line n'a pas manqué <strong>de</strong> faire remarquer, en<br />

ajoutant que le concours <strong>de</strong> l'État étant<br />

limité, alors que celui <strong>de</strong>s bénéficiaires ne<br />

l'est pas, il est impossible <strong>de</strong> fixer un mi-<br />

nimum <strong>de</strong> retraite, et si ce minimum n'est<br />

pas fixé, il <strong>de</strong>vient également impossible <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une cotisation soit aux patrons<br />

soit aux ouvriers.<br />

Commission et gouvernement en ont con-<br />

venu.<br />

Et voilà un projet qui succombe encore<br />

sous un croe-en-jamhes du ministre Cail-<br />

laux. Le ministre <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong> la sociale<br />

ne voulait pas donner plus <strong>de</strong> cent mil-<br />

lions aux vieux ouvriers. Maintenant le<br />

tour est joué, et il ne donnera même pas<br />

un sou.<br />

ments les plus' pressants, a refusé <strong>de</strong> sur-<br />

veiller la frontière marocaine nf. ^Jj- ,<br />

dixième kilomètre " larocaine > a u <strong>de</strong>là du<br />

M. Picquart a daigné s'accrocher à la<br />

lecture <strong>de</strong>s romans déca<strong>de</strong>nts et ù Vcxécu<br />

tion <strong>de</strong>s valses <strong>de</strong> Chamina<strong>de</strong> pour nous<br />

assurer que le sang versé sera vengé I NVn<br />

croyez pas un mot. M. Picquart et M rie<br />

menceau continueront <strong>de</strong> gouverner -»u<br />

petit bonheur. Avant d'entreprendre une<br />

expédition nouvel e, on attendra les ordres<br />

d'Edouard VII. Une seule chose est sûre<br />

c est que la République in<strong>de</strong>mnisera lar KC i<br />

mont les cultivateurs et les capitalistes al-<br />

gériens lésés par les déprédations dës Beni<<br />

Snassen. Les catholiques français n'ont<br />

eux aucune in<strong>de</strong>mnité à recevoir pour les<br />

spoliations dont ils sont victimes. Mais les<br />

colons <strong>de</strong> la frontière marocaine ne sont<br />

pas gens à se payer <strong>de</strong> la même monnaie.<br />

Il faudra les dédommager.<br />

Tout à l'heure, un député du Centre me<br />

disait qu une insurrection algérienne pour-<br />

rait bien être la conséquence <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong><br />

guerre dont notre frontière Vient d'être le<br />

théâtre. Vous savez avec quelle rapidité<br />

les nouvelles se transmettent parmi les<br />

tribus arabes. Quand on saura que nos<br />

troupes ont éprouvé un échec, les musul-<br />

mans, fiers du succès <strong>de</strong> leurs coreligion-<br />

naires, seront- fortement tentés <strong>de</strong> prêter<br />

main forte aux Marocains. Là est le dan-<br />

ger. Mais M. Clemenceau ne veut pas avoir<br />

1 air <strong>de</strong> s'en préoccuper.<br />

On me raconte qu'abordant, après le dis-<br />

cours <strong>de</strong> Picquart, le député Klotz, il lui dit<br />

que le gouvernement ne ferait rien. « Nous<br />

voulons, ajouta Clemenceau, offrir au<br />

mon<strong>de</strong> l'exemple d'un ministère <strong>de</strong> réfor-<br />

mes et non d'un ministère d'entreprises<br />

guerrières. » Personne, bien entendu, ne<br />

prend au sérieux ce pathos. Sf Edouard VII<br />

veut que le cabinet marche, il faudra bien<br />

que Clemenceau se soumette ou se dé-<br />

mette.<br />

M. Jules Delahaye n'a pu pousser à tond<br />

1 autre jour, sa charge contre Briand. Mais<br />

Briand ne perdra rien pour attendre. Un<br />

<strong>de</strong> ces jours, M. Delahaye viendra lire à<br />

la tribune quelques documents qui intéres-<br />

seront non seulement Briand, mais ses<br />

amis II y sera question <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />

Saint-Nazaire. M. Delahaye ne négligera<br />

pas non plus certains socialistes million-<br />

naires qu'il est temps <strong>de</strong> démasquer.<br />

MÉNALOUE.<br />

par pi! Spécial<br />

4^<br />

L'assemblée <strong>de</strong>s évêques. — Débat à la<br />

Chambreztur le Maroc. — Nouveau com-<br />

oai. — Dix tues.<br />

T „ a , . A Paris, 28 novembre.<br />

MîS évêques protecteurs <strong>de</strong> l'Institut ca-<br />

tholique <strong>de</strong> Paris se sont réunis mercredi<br />

matin, à l'hôtel <strong>de</strong> Condé, rue Monsieur<br />

pour délibérer sur les gravés problèmes<br />

que soulève le mo<strong>de</strong>rnisme. Le recteur, Mgr<br />

Baudrillart, a reçu <strong>de</strong>s évêques un témoi-<br />

gnage collectif <strong>de</strong> satisfaction. L'éminent<br />

ecclésiastique se conforme, en effet, aux<br />

traditions léguées par Mgr d'Hulst et Mgr<br />

Péchenard. On s'est occupé ensuite <strong>de</strong> M.<br />

Paul Bureau et <strong>de</strong> son livre sur la Crise<br />

morale <strong>de</strong>s temps nouveaux. C'est le cha-<br />

pitre relatif aux « symptômes <strong>de</strong> rénova-<br />

tion » qui a surtout éveillé les ombrages <strong>de</strong><br />

l'auguste assemblée.<br />

Pour vous donner une idée du livre, je<br />

ne vous citerai qu'un mot. L'auteur, par-<br />

lant <strong>de</strong> la Restauration, lui reproche d'a-<br />

voir, par <strong>de</strong>s multiples lois et ordonnances,<br />

replacé dans leur condition première le ré-<br />

gime <strong>de</strong> la famille et <strong>de</strong>s successions, <strong>de</strong><br />

l'enseignement et <strong>de</strong> l'Eglise. Et quelles<br />

sont ces lois rétrogra<strong>de</strong>s ? M. Paul Bureau<br />

cite la loi <strong>de</strong> 1816 sur l'abolition du di-<br />

vorce. Ainsi, parmi les griefs dirigés con-<br />

tre le gouvernement monarchique, figure<br />

le reproche d'avoir rétabli l'indissolubi-<br />

lité du mariage chrétien. Je n'insiste pas.<br />

M. Paul Bureau raille le Père Ollivier<br />

dans la chaire <strong>de</strong> Notre-Dame, au<br />

ï ÉPÊCH<br />

MORT D'UN SÉNATEUR<br />

Paris, 28 novembre.<br />

M. taao», sénateur radical <strong>de</strong> Saône-ot-Loi-<br />

ans, d un© attaque d'apoplexie foudroyante<br />

me on vient <strong>de</strong> chambar<strong>de</strong>r les fondations<br />

pieuses. I! a tué la marine <strong>de</strong> la France et .<br />

il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aujourd'hui qu'on assassine tenu par la noblesse. et, <strong>de</strong> 1 autre la Corn<br />

son crédit. Mais on lui fait <strong>de</strong> l'opposition, | mune se préparait^ ajme lutte ^définitive<br />

et alors il se plaint.<br />

Unissons-nous pour gémir sur ses infor<br />

tunes. Pauvre Péril National ! Pauvre<br />

pauvre Pelletan (<strong>de</strong> la Voie Ferrée ) j<br />

» ®@®<br />

XJxx Traître<br />

Les traîtres sont <strong>de</strong>puis quelques années<br />

personnages très en vue ; la curiosité du<br />

public, quand ce n'est pas sa faveur s'at-<br />

tache à eux, et nous en avons vu hissés<br />

a, une fortune où n'atteignent pas les meil-<br />

leurs serviteurs <strong>de</strong> leur pays. On était ja-<br />

dis plus sévère pour leurs méfaits et rare<br />

ment d'ailleurs ils faisaient uno bonne fin •<br />

le connétable <strong>de</strong> Bourbon, Coligny (ven-<br />

dant Le Havre à l'Angleterre), Moreau<br />

Dazame, d'autres encore, ont payé, dès cè<br />

mon<strong>de</strong>, la rançon <strong>de</strong> leur crime. Mais ils<br />

ont <strong>de</strong>s partisans qui tentent d© les réha-<br />

biliter, et c'est faire œuvre pie qu© <strong>de</strong><br />

rattacher au gibet ceux qui ont mérité d'y<br />

être pendus. Un <strong>de</strong> ceux-là est Etienne<br />

Marcel, dont la statue, élevée par les com<br />

munards amnistiés puis relaps <strong>de</strong> 1871 est<br />

un <strong>de</strong>s défis que les politiciens issus <strong>de</strong>'nos<br />

désastres ne cessent <strong>de</strong> jeter au passé <strong>de</strong><br />

la France. Il suffit, pour s'en conviiincre<br />

<strong>de</strong> lire dans la véritable histoire le récit dè<br />

ce qu'a fait ce statufié, tandis que la Fran-<br />

ce était en danger <strong>de</strong> mort sous l'étreinte<br />

<strong>de</strong> l'Angleterre.<br />

Les événements qui suivirent la défaite<br />

<strong>de</strong> Poitiers ressemblent à ceux qui se pro-<br />

duisirent aux débuts <strong>de</strong> la Révolution <strong>de</strong><br />

1789 et lors <strong>de</strong> l'établissement <strong>de</strong> la Répu-<br />

blique, en 1870 : comme dans toutes les<br />

gran<strong>de</strong>s crises, on eut recours aux Assem-<br />

un tiers se leva auquel on n'avait pas<br />

songé. Les paysans, ruinés par la guerre<br />

pillés indistinctement par <strong>de</strong>s soudards<br />

étrangers ou français, se soulevèrent con<br />

tre les seigneurs, qu'ils accusaient <strong>de</strong> leur<br />

misère. Ce soulèvement fut l'explosion <strong>de</strong><br />

passions féroces qu'ils assouvirent par <strong>de</strong>s<br />

atrocités.<br />

Marcel, moins scrupuleux, leur envoya<br />

<strong>de</strong> Paris huit cents hommes pour les ai<strong>de</strong>r<br />

emporter le marché <strong>de</strong> Meaux, où s'é-<br />

taient réfugiées, avec les duchesses d'Or-<br />

léans et <strong>de</strong> Normandie, beaucoup <strong>de</strong> no-<br />

bles dames et <strong>de</strong>moiselles fuyant <strong>de</strong>vant les<br />

Jacques. Nombreux, ceux-ci les assié-<br />

geaient ; d'un moment à l'autre eilcs pou-<br />

vaient être massacrées et se mouraient <strong>de</strong><br />

peur. Heureusement, il leur vint un se-<br />

cours inespéré. Le comte <strong>de</strong> Foix et le<br />

captai <strong>de</strong> Bùch revenaient <strong>de</strong> la croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Prusse, passant par Châlons ; ils y appri<br />

rent le danger <strong>de</strong> ces dames et chevauchè-<br />

rent à leur secours, accompagnés <strong>de</strong><br />

Soixante lances. Dans une sortie fougueu-<br />

se ils écrasèrent les assaillants et en tuè-<br />

rent plus <strong>de</strong> sept mille. _<br />

Cependant les affaires <strong>de</strong> Marcel allaient<br />

\ Paris <strong>de</strong> plus en plus mal. Menacé par<br />

in régent, qui occupait Charenton avec<br />

trois mille hommes, et à bout <strong>de</strong> popula-<br />

rité' il résolut <strong>de</strong> livrer la ville aux An-<br />

glais L'une <strong>de</strong>s porter, <strong>de</strong>vait, par lui, leur<br />

|tr© ouverte dans la nuit du 31 juillet 1358.<br />

Venu au ren<strong>de</strong>z-vous, dont le secret n'a-<br />

vait pas été gardé, il y trouva, entouré <strong>de</strong><br />

mielqups amis, Maillard, échevm, dévoué<br />

au Dauphin. Il y eut là, dit la chronique,<br />

grand huttn et dur, et un coup <strong>de</strong> hache<br />

abattit le prévôt <strong>de</strong> Paris. ,<br />

Si les utopistes parlementaires et libe<br />

ranv prônent cn Marcel l'inventeur do ma<br />

chines politiques dont nous avons jusqu'ï<br />

| présent tiré peu <strong>de</strong> orofit, on ne peut nier<br />

qui,<br />

len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la catastrophe du Bazar <strong>de</strong><br />

la Charité, crut <strong>de</strong>voir rappeler, <strong>de</strong>vant les<br />

autorités républicaines, la loi <strong>de</strong>s expia-<br />

tions sociales. C'est ainsi que sous le<br />

<strong>de</strong>uxième Empire le grand évêque d'Or-<br />

léans fut persifflé, flétri, stigmatisé par la<br />

presse antireligieuse à la suite d'un man-<br />

<strong>de</strong>ment où il avait évoqué la même loi. Les<br />

Romains, les Grecs, toute l'antiquté classi-<br />

que, — répondait Mgr Dupanloup, — ad-<br />

mettait l'intervention <strong>de</strong> la Provi<strong>de</strong>nce<br />

dans les événements humains.<br />

Aujourd'hui, cette croyance répugne à<br />

l'orgueil <strong>de</strong>s générations nouvelles, dégra-<br />

dées par le kantisme réfractaire à toute<br />

transcendance. En 1864, seuls les libres-<br />

penseurs s'insurgèrent contre les doctrines<br />

développées par l'évêque d'Orléans sur<br />

l'Athéisme et le péril social. De nos jours,<br />

tout un clan <strong>de</strong> catholiques répudient les<br />

enseignements que renfermait cet écrit qui<br />

reçut la haute approbation <strong>de</strong> Pie IX. Je<br />

conviens avec M. Bureau que, <strong>de</strong>puis 1864,<br />

nous avons marché. Le dogme <strong>de</strong> la Provi-<br />

<strong>de</strong>nce a décidément fait son temps. Le mo-<br />

<strong>de</strong>rnisme n'en veut plus.<br />

***<br />

Court débat à la Chambre sur les inci-<br />

<strong>de</strong>nts du Maroc. M. Ribot aurait voulu m-<br />

terneller, mais la valetaille gouvernemen-<br />

tale ne le permet pas. L'opposition aurait<br />

nu en effet, mettre en relief l'imprévoyan-<br />

ce 'du prési<strong>de</strong>nt du conseil et l'incurie du<br />

ministre <strong>de</strong> la guerre. La majorité veut<br />

ou'on iette un voile sur la criminelle légè-<br />

reté <strong>de</strong> Clemenceau et sur la non moins<br />

meurtrière incapacité <strong>de</strong> Picquart.<br />

Picquart, obligé <strong>de</strong> s'expliquer, déclare<br />

que maintenant toutes les mesures sont<br />

prises pour empêcher une nouvelle attaque.<br />

Cette réponse est celle <strong>de</strong> tous les gouver-<br />

nements infidèles. Ce n'est jamais la veille<br />

<strong>de</strong>s agressions que ces gouvernements sont<br />

prêts, — mais le len<strong>de</strong>main.<br />

Vous savez qu'au <strong>de</strong>rnier engagement, à<br />

celui <strong>de</strong> Palla-Marnia, dix homnies ont été<br />

tués, au nombre <strong>de</strong>squels le lieutenant <strong>de</strong><br />

Saint-Hilaire. Ces dix Français ont payé<br />

<strong>de</strong> leur sang l'impéritie et l'incohérence <strong>de</strong><br />

M. Clemenceau qui, malgré les avertisse-<br />

Paris, 29 novembre.<br />

IOUUNAUX ANTIBLOCAUDS<br />

Le général BonnaA é-crit dans le Gaulois, au.<br />

sujet <strong>de</strong>s événements qui se déroulent à la<br />

frontière ailgéro-marocaine :<br />

» Le ministre <strong>de</strong> la guerre n'a pas hésité à<br />

dire, hier : « L'unité <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment est<br />

assurée », mais l'unité <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />

n'est qu'un mot si ©11© ne comporte pas au<br />

préalable l'unité <strong>de</strong> préparation ; or cette pré-<br />

paration indispensable a échappé au général<br />

Lyautey du fait <strong>de</strong> l'ingérence brouillonne et<br />

vaniteuse <strong>de</strong>s hommes au pouvoir qui se mê-<br />

lent <strong>de</strong> tout diriger du fond <strong>de</strong> leur cabinet<br />

da Paris.<br />

» Ce sont <strong>de</strong>s messieurs nantis <strong>de</strong> porte-<br />

feuilles qui préten<strong>de</strong>nt organiser <strong>de</strong>s expédi-<br />

tions en limiter l'action au kilomètre 10 ou<br />

au kilomètre 20 et punissent d'arrêts <strong>de</strong> rigueur<br />

les officiers qui dépassent ces limites ; puis,<br />

quand tout est gâté, que leurs folies préten-<br />

tieuses ont amené <strong>de</strong>s événements graves, vite<br />

ces personnages, peu disposés à Prendre la<br />

responsabilité <strong>de</strong> leurs sottises, s en déchar-<br />

gent sur la tête d'un officier général maintenu<br />

jusqu'alors à l'écart et lui disent : « Vous<br />

avez toute autorité pour agir comme bon vous<br />

semble. » , .<br />

» C'est vraiment trop commo<strong>de</strong>, mais nous<br />

no sommes plus à compter les gaffes <strong>de</strong>s<br />

gens qui <strong>de</strong>puis quelques années ffouwrnerit<br />

la France et ses colonies au rebours du bon<br />

S< De M Gaston Méry, dans -la Libre Parole i<br />

a La revanche du ghetto est complète ; c'est<br />

un Immon<strong>de</strong> hébreux, un ancien grand-mai-<br />

tre <strong>de</strong> la franc-maçonnerie qui vient <strong>de</strong> mon-<br />

naSt -gNl» <strong>de</strong> Rome la métropole<br />

<strong>de</strong> la chrétienté, la ville Eternelle est la capi-<br />

ate Cet^Hront suprême réveillera-t-il les ca*<br />

11,/*, ? nn voudrait le croire, on n ose les.<br />

tlioliques ? On voudrait le croire,<br />

pérer. ».<br />

Paris, 29 novembre.<br />

Séance du matin<br />

La séance est ouverte à 9 h. 80. sous la prô-<br />

ei<strong>de</strong>nco <strong>de</strong> M. Etienne, vice-pres^ent.<br />

I_E BUDGET DE LA MARINE<br />

On reprend la suite du budget die la marine.<br />

Discours du ministre<br />

I\T Thornson répond à tous les orateurs ; il<br />

comma parler <strong>de</strong>vant une <strong>de</strong>mi^ouzamo<br />

^'M^Thomson, ministre <strong>de</strong> la marine. - La<br />

situation <strong>de</strong>s marins pêcheurs, je l'avouent<br />

naScuaièrement pénible ; elle touche même<br />

Via détresse sur certains points ; l-e gouverne-<br />

ment <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra instamment à la Chambre <strong>de</strong><br />

voter le plus tôt possible le projet <strong>de</strong> loi rela-<br />

tif aux inscrits maritimes.<br />

D'autre part, un projet <strong>de</strong> loi sur le recru-<br />

tement <strong>de</strong> l'arméo navale va être dépose très<br />

^fof quLconcerne les travaux <strong>de</strong>s ports,<br />

les Wivaux <strong>de</strong> Cherbourg seront exécutés ; on<br />

ne négligera pas non plus Rochefort et Lo-<br />

Susnt °il n'v a aucun antagonisme entre les<br />

divers' ports seulement il est tout naturel que<br />

•effort financier soit fait d'aboï-d relativement<br />

aux <strong>de</strong>ux ports principaux, Brest et Toulon.<br />

M. Lamy. — Vous ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z pas la sup-<br />

pression aefl ports secondaires comme ports<br />

do plein exercice î<br />

M. Thomson. — Nullement.<br />

M. Jour<strong>de</strong>. » j'appelle l'attention d* M. 1^<br />

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