ARH Info numéro 44 - Novembre 2007 - Parhtage santé

Pour le docteur Bertocchi, la mesure la plus efficace pour lutter contre
le tabagisme : la sensibilisation et la formation de base en matière de
conduites addictives, et notamment d'addiction au tabac,
de tous les professionnels de santé
le forme de tabagisme chez les jeunes. 50 % des collégiens et
lycéens à Paris en 2006 auraient utilisé cette technique de
fume extrêmement nocive pour la santé. Ces risques ne sont
malheureusement pas connus des jeunes et du grand public.
L'autre nouvelle technique est l'utilisation du tabac à chiquer,
de mauvaise qualité en France, qui occasionne des dégâts
bucco-dentaires très importants.
Ces nouvelles formes d'utilisation du tabagisme doivent être
portées à la connaissance des médecins et des acteurs de
santé publique pour pouvoir mettre en place des programmes
de prévention surtout vis-à-vis des adolescents.
ARH Info : En matière de tabacologie, y-a-t-il des avantages
cliniques démontrés dans certaines disciplines ?
M.B : Bien sûr. Si les méfaits du tabac sont largement démontrés
dans de nombreuses publications scientifiques, les béné-
fices à l'arrêt du tabagisme sont aussi très importants. Le
sevrage tabagique est particulièrement efficace en matière de
cancérologie, donnant même des résultats supérieurs à la chi-
miothérapie en termes de survie dans certains cancers du
poumon par exemple. En tant que médecin et tabacologue, je
suis moi-même convaincue de l'intérêt et des bénéfices immé-
diats du sevrage tabagique en pathologies cardiovasculaires,
avec notamment une diminution de 50 % du risque de récidive
d'infarctus du myocarde un an après accident coronarien aigu
si arrêt du tabac…
ARH Info : Quelles seraient, à votre avis, les mesures les
plus pertinentes à prendre pour lutter efficacement contre le
tabagisme ?
M.B : La mesure la plus efficace à mon sens est la sensibilisation
et la formation de base en matière de conduites addictives,
et notamment d'addiction au tabac, de tous les profes-
sionnels de santé. En effet, la qualité de la prise en charge des
patients passe par une connaissance minimale de base de la
tabacologie, des recommandations publiées et de l'abandon
des idées fausses.
La deuxième mesure très importante passe par l'augmentation
significative des moyens alloués en matière de tabacologie :
augmentation des consultations via la formation de médecins
tabacologues, d'infirmières tabacologues, de sages-femmes
tabacologues, de diététiciennes et de psychologues disponibles
dans les unités de coordination de tabacologie. En cela
l'ARH doit pouvoir soutenir les projets d'équipes pour améliorer
l'offre de soins et la prise en charge des patients, comme
cela est souhaité dans le décret de novembre 2006.
Enfin, une meilleure communication et un travail en réseau
entre les structures existantes et les différents acteurs actifs en
matière de tabacologie semble nécessaire pour harmoniser les
pratiques. En cela, les futures réunions régionales annuelles
devraient permettre d'améliorer les actions et la lisibilité de la
tabacologie rhône-alpine.
Zoom sur le SNUS
Connaissez-vous le SNUS ?
propos recueillis par J.Ferret
Le SNUS est de la poudre de tabac humide. Il est fabriqué et principalement
consommé en Suède et en Norvège. La méthode de
consommation habituelle consiste à le placer derrière la lèvre
supérieure et à le garder en place pendant une durée qui peut
aller de quelques minutes à plusieurs heures.
Il existe deux principaux types de snus sur le marché :
- le snus original est une poudre humide qui peut être tassée avec
les doigts pour former des cylindres compacts de la taille souhaitée.
Il est généralement vendu en boîte de 50 grammes.
- le snus en portion ou est constitué de petit sachets de poudre
(d'une matière proche des sachets de thé).
Le snus suédois est fait à partir de tabac séché à l'air. Le tabac
mélangé avec de l'eau, du sel, du carbonate de sodium et des
arômes, est préparé en chauffant le mélange, généralement à la
vapeur.
À la différence des tabacs oraux américains, le snus n'est pas préparé
à l'aide d'un processus de fermentation.
Le snus est vendu principalement en Suède et en Norvège, mais
il peut être trouvé dans diverses régions du monde fréquentées
par les touristes scandinaves (à l'exception des pays de l'Union
européenne) et maintenant par le biais d’internet.
Conséquence sur la santé
Comme le snus n'est pas prévu pour être inhalé, il n'affecte pas
les poumons comme les cigarettes le font, mais il contient plus de
nicotine que les cigarettes. L'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) reconnaît que les Suédois ont le taux le plus bas de cancer
du poumon en Europe, en partie dû au faible taux de tabagisme.
Il ne semble pas y avoir d'augmentation du risque de cancers
oraux ou pulmonaires.
Le risque de majoration des maladies cardio-vasculaires n'est pas
clair alors qu'il est nettement établi pour le tabagisme traditionnel.
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