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— Tu es dans le sport automobile ? demanda Crystal à Imogen.
Celle-ci secoua la tête, et Crystal perdit tout intérêt pour elle.
— Tu es la veuve de Pete Briggs ? demanda-t-elle à Tamara.
— Oui.
— Et maintenant, elle sort avec un autre pilote, annonça Suzanne d’un ton triomphal.
Tamara la fusilla du regard. Elle ne voulait pas que cette femme mette le nez dans ses
affaires.
— Ah bon ? Qui ça ?
— C’est encore un secret pour l’instant, je ne peux pas te le dire.
— Ah, émit Crystal avec une moue qui signifiait qu’elle ne croyait pas une seconde que
Tamara puisse sortir avec un pilote.
Ce qui était énervant, mais quand même pas au point de lui révéler la vérité.
— Moi aussi, je sors avec un pilote, déclara Crystal. Et ce n’est pas un secret.
Oh, non… Pourquoi Tamara avait-elle l’affreuse intuition que la blonde allait dire…
— Elec Monroe.
Imogen déglutit bruyamment.
Tamara sentit sa tension grimper. Elle savait, sans l’ombre d’un doute, qu’Elec ne sortait
pas avec cette femme, et l’entendre proférer tranquillement un mensonge aussi énorme la
mit hors d’elle.
— Vraiment ? fit Suzanne. Ça m’étonnerait.
La lueur qu’elle vit briller dans les yeux de sa meilleure amie incita Tamara à lui donner
un coup de pied sous la table. Suzanne lui jeta un regard signifiant « ça lui fera les pieds, à
cette petite pétasse », et Tamara sut qu’elle ne pourrait pas l’arrêter. C’était absurde, et ça
ne pouvait déboucher que sur un crêpage de chignon en bonne et due forme.
Elle n’avait pas l’intention de se battre pour un homme alors qu’il lui appartenait. Elle
savait qu’Elec était à elle, cela ne faisait aucun doute dans son esprit. Si elle lui avait dit
qu’elle était d’accord pour rendre leur relation publique, il n’aurait pas hésité à le faire. C’était
elle qui ne se sentait pas prête.
— Je ne vois pas pourquoi, répliqua Crystal d’un ton pincé. Il aime les jolies filles.
Avant que Suzanne ait eu le temps de riposter, deux hommes s’approchèrent de leur table
pour inviter Suzanne et Imogen à danser.
— Non, merci, répondit Imogen en secouant un peu trop vivement la tête.
— C’est juste de la danse en ligne, rien de personnel, insista l’un des deux hommes avec
un grand sourire engageant.
— Moi, ça me dit bien, déclara Suzanne. Tu viens, Tammy ?
— Non, merci. Je préfère rester là.
Entre les cocktails et la déplaisante conversation qui venait d’avoir lieu, elle ne se sentait
pas d’attaque pour danser.
— Ça va ? lui demanda Suzanne en se levant, finalement imitée par Imogen.
— Oui, oui, tout va bien.
Suzanne attarda son regard sur elle une seconde, décida qu’elle disait vrai et se dirigea
vers la piste de danse.
Crystal se pencha vers Tamara.
— Oh là là, qu’est-ce que je suis gênée… murmura-t-elle avec une mine de conspiratrice.
— Pourquoi donc ? répliqua Tamara en se retenant difficilement de lever les yeux au ciel.