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joindre au long gémissement qui franchit les lèvres d’Elec. En dépit de son manque de
pratique, elle avait trouvé le moyen de presser son érection directement contre son clitoris,
et le rempart de son jean et de sa culotte n’atténua en rien le frisson d’extase qui fit trembler
ses jambes.
— Tamara, dit-il d’une voix rauque en dégageant la boucle de son ceinturon avec des
gestes brusques, est-ce que tu as un préservatif ?
Elle se figea sur place, et eut l’impression d’effectuer un aller-retour en enfer en un temps
record.
— Non, dit-elle en reculant.
Si une escapade coquine la tentait diaboliquement, la perspective de porter l’enfant
illégitime d’un jeune mécanicien de circuit la laissait de glace. L’idée du scandale qui en
découlerait, de devoir expliquer la chose à ses enfants de neuf et sept ans ainsi qu’à sa mère
– mon Dieu, tout mais pas ça ! – doucha presque le feu de son désir. Presque.
— Il n’y a pas un drugstore sur la route ? demandât-elle, pleine d’espoir.
Il devait bien avoir une voiture, non ? Peut-être. Mon Dieu, faites qu’il ait une voiture…
— Si, soupira Elec en se passant la main dans les cheveux, ce qui fit bizarrement rebiquer
la frange sur son front.
Il avait l’air tellement affolé qu’elle faillit éclater de rire.
— D’un autre côté, on est dans la caravane de Ryder. Il doit bien en avoir un stock
quelque part, tu ne crois pas ?
Bien vu. L’ex-mari de Suzanne ne manquait jamais de compagnie féminine.
— Va voir dans la salle de bains pendant que j’inspecte la table de chevet.
— D’accord, s’empressa-t-il d’acquiescer en s’éloignant.
Son pantalon défait révélait le haut de ses fesses, et Tamara en resta un instant pétrifiée
de stupéfaction. Les petites fesses musclées qu’elle venait de palper étaient vraiment
sublimes, se dit-elle en se félicitant de sa bonne fortune, avant de baisser les yeux vers son
ventre flasque. Elle aurait dû faire l’effort d’aller au gymnase. Mieux surveiller son
alimentation. C’est ce qu’on est censé faire, une fois franchi le cap de la trentaine.
— Tu trouves quelque chose ? demanda Elec depuis la salle de bains. Parce que je ne
trouve rien, ici. Ma voiture n’est pas sur le terrain, mais je ramperai jusqu’au drugstore, s’il le
faut.
Son ventre flasque et son âge ne semblaient pas rebuter Elec, aussi se dirigea-t-elle vers
la chambre seulement vêtue de sa petite culotte, mais elle prit toutefois la précaution de
passer devant la porte ouverte de la salle de bains à la vitesse de l’éclair pour qu’il n’ait pas
le temps de la voir pratiquement nue.
Ryder n’était pas très ordonné. Son lit n’était pas fait, des vêtements traînaient par terre
et sur un rocking-chair, et des centaines de casquettes de base-ball empilées les unes sur les
autres formaient de hautes colonnes sur le dessus d’une commode. Elle passa une bonne
minute à inspecter le fouillis qui encombrait la table de nuit, mais quand elle ouvrit le tiroir,
elle comprit qu’elle venait de toucher le jackpot. Il n’y avait pas une, mais trois pleines boîtes
de préservatifs. Avec spermicide, anneau vibreur et ultrafins, au choix. Ryder était
décidément un homme prévoyant.
A côté des préservatifs, elle découvrit une paire de menottes gainées de fausse fourrure,
un tube de lubrifiant et un fouet en caoutchouc. Elle ne les emprunterait pas. Elec et elle n’en
étaient pas au stade du bondage, et le lubrifiant serait parfaitement superflu à en juger