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Mais elle se sentait trop bien pour éprouver des remords. Elle avait adoré ce qu’ils venaient
de faire, et si Elec avait proposé de recommencer, elle aurait acquiescé.
Il se rajusta et passa la main sur sa tête pour lisser ses cheveux avec un sourire radieux.
— Voilà ce que j’appelle célébrer dignement une victoire.
— Toutes mes félicitations, répondit-elle en lui rendant son sourire.
— Merci, ma belle.
— Et le meilleur, c’est que cette célébration aura eu pour effet secondaire de me soulager
de ma migraine.
Tamara tâchait sans trop y croire de remettre ses cheveux en ordre. Elle les ramassa
vaguement en queue de cheval et s’estima satisfaite.
— Merci pour le massage.
— Oh, tout le plaisir était pour moi. Si tu sens à nouveau pointer une migraine, n’hésite
pas à faire appel à mes services : je volerai à ton secours.
— C’est très gentil de ta part, répliqua Tamara qui n’aurait pu imaginer meilleur
antidouleur.
— C’est dans ma nature, répondit-il en écartant délicatement un cheveu qui s’était collé à
sa lèvre.
J’imagine qu’on ferait mieux d’aller rejoindre les autres, non ?
— Oui, soupira-t-elle. Elec… ajouta-t-elle sur une impulsion subite en voyant qu’il
s’apprêtait à sortir. Si l’offre tient toujours, je serais ravie de dîner avec toi, finalement.
Il s’immobilisa, puis se retourna vers elle, les coins de sa bouche se relevant sur un
sourire malicieux.
— Vraiment ? Eh bien, d’accord. J’en serai moi aussi ravi.
— Tu crois qu’on pourrait se voir chez toi ?
— Où tu voudras.
— Et… en toute discrétion, précisa-t-elle d’une voix hésitante, sachant que c’était
beaucoup demander, mais ignorant comment formuler la chose autrement.
Sa requête ne parut cependant pas embarrasser Elec.
— D’accord, acquiesça-t-il avec simplicité. Ça te dirait que je cuisine pour toi ?
— Tu sais cuisiner ? s’enquit-elle pour la forme.
Si elle avait envie de le revoir, ce n’était pas dans l’idée de manger avec lui, mais on ne
risquerait pas de les voir ensemble en public et cela lui convenait parfaitement.
— Sans être un chef, je ne me débrouille pas trop mal.
— Ce serait sympa, oui. On dit toujours lundi, alors ?
— Parfaitement. Quelle heure te conviendrait le mieux vis-à-vis de ta baby-sitter ?
La baby-sitter. Ses enfants. Il faudrait qu’elle trouve une solution.
— Je peux te dire ça plus tard ?
— Bien sûr, répondit-il en plantant un léger baiser sur ses lèvres. Bon, je crois qu’il faut
vraiment qu’on aille rejoindre les autres…
Tamara s’efforça de ne pas rougir quand ils traversèrent la chambre de Ryder pour
regagner le salon. Quatre paires d’yeux se braquèrent sur eux, et il fut instantanément
évident que tout le monde savait ce qu’ils venaient de faire. À l’exception de Nikki, toutefois.
— Vous en avez mis, du temps ! Qu’est-ce que vous faisiez, tous les deux ? lança-t-elle.
— Euh, eh bien en fait, euh…
Mon Dieu. Tamara n’avait aucun talent pour le mensonge.