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distractions avaient cependant l’avantage d’avoir fait cesser les jérémiades – tant celles de
ses enfants que les siennes.
La sonnerie du téléphone s’éleva dans la cuisine, mais Tamara l’ignora. Si c’était
important, on lui laisserait un message. Le coup d’œil qu’elle jeta au judas lui apprit que Ty
et Ryder se tenaient devant sa porte. Elle en fut d’autant plus surprise qu’ils n’avaient pas
l’habitude de passer la voir sans téléphoner pour la prévenir. Elle aurait été bien incapable de
se souvenir à quand remontait leur dernière visite. Ils étaient adorables, n’oubliaient jamais
les anniversaires des enfants et lui faisaient souvent parvenir des fleurs et des petits cadeaux
pour lui faire savoir qu’ils pensaient à elle. Ty lui avait même envoyé des roses pour la
première Saint-Valentin après la mort de Pete, accompagnées d’une carte qui disait : Parce
que Pete t’en aurait envoyé s’il avait pu.
Mais, aussi adorables soient-ils, ils n’étaient encore jamais passés chez elle à l’improviste
un lundi soir. Tamara, qui se tracassait toujours pour un rien, sentit monter la panique.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle en ouvrant la porte.
Les deux hommes parurent aussi surpris l’un que l’autre.
— Rien, répliqua Ryder. Pourquoi voudrais-tu qu’il se passe quelque chose ?
— J’aime bien ta tenue, dit Ty en désignant son pyjama.
— En vous voyant là tous les deux, je me suis dit qu’il était peut-être arrivé quelque chose
à Suzanne, je ne sais pas… répondit-elle en portant la main à son cœur.
— Penses-tu ! Suzanne, si quelque chose ne va pas, elle trouve toujours une épaule mâle
pour se consoler, déclara Ty avec un grand sourire.
— Dis donc, toi. C’est de mon ex-femme que tu parles, là, grommela Ryder en faisant
mine d’assener un coup de poing sur son biceps.
— C’est bien ce que je dis… Elle est plus heureuse maintenant. Pourquoi est-ce que vous
avez divorcé, au fait ?
A en juger d’après la couleur aubergine du teint de Ryder, c’était pour un motif qui le
mettait assez mal à l’aise.
— Eh bien, je suis contente de vous voir et que tout aille bien, déclara Tamara. Entrez
donc. Vous passez pour une raison précise ou vous étiez dans le coin ?
— Il paraît que tu es coincée à la maison avec les enfants qui ont la varicelle, alors on a
apporté des tas de bonbecs ! annonça Ty en soulevant un énorme sac qui contenait bien plus
de sucreries que Tamara n’en avait jamais autorisé à entrer d’un seul coup chez elle.
— Waouh ! Ma foi, c’est très gentil à vous, les garçons. Les enfants seront ravis de vous
voir, dit-elle en les conduisant au salon. On croule sous les visites, aujourd’hui, ajouta-t-elle
en s’efforçant de ne pas rougir, incapable de prononcer le nom d’Elec à voix haute, sachant
qu’ils savaient très bien ce qu’elle avait fait avec lui dans la salle de bains de Ryder.
« Regardez un peu qui est là, lança-t-elle à la cantonade en remarquant que Hunter était
assise sur les genoux d’Elec et qu’elle sortait la voiture de son emballage.
— C’est un rapide, le débutant, marmonna Ty en apercevant Elec.
— Je parie que l’herbe ne repousse pas sur son passage, rétorqua Ryder sur le même
mode.
Tamara se retourna pour les fusiller du regard, et ils lui décochèrent des sourires
jumeaux.
— Salut, les mecs, quoi de neuf ? fit Elec tandis que Hunter se blottissait plus étroitement
contre lui.