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de Tamara, mais le message de fond demeurait invariable : Où es-tu ?
Elle regarda autour d’elle pour s’assurer qu’aucun membre de sa famille n’était en vue, et
rappela Suzanne.
— Où es-tu ? demanda Suzanne en guise de salutation.
— Sur le circuit.
— Pourquoi es-tu partie sans me prévenir ? Qu’est-ce qui s’est passé avec Geoffrey ?
Pourquoi tu ne répondais pas sur ton portable ? J’étais folle d’inquiétude !
— Je n’avais pas mon sac. Il était resté dans la chambre, et je n’y ai pas remis les pieds
parce que Geoffrey s’est montré infect quand je lui ai gentiment annoncé que tout était fini
entre nous. Il m’a traitée de profiteuse.
— Quoi ? Quel nul !
— Exactement.
— Où as-tu passé la nuit ?
— Je suis tombée sur Ryder qui a eu pitié de moi. Je suis allée dormir dans sa caravane.
Avec Elec Monroe, précisa-t-elle en baissant la voix.
Cette révélation fut accueillie par un long silence.
— Comment ça ? s’enquit Suzanne d’un ton prudent. Tu veux dire qu’Elec t’a
raccompagnée, ou bien qu’il a passé la nuit avec toi ? Je ne comprends pas bien, Tammy.
— Elec était censé me raccompagner jusqu’à la caravane de Ryder qui, euh… dormait
ailleurs. Mais une fois arrivés là, il est resté avec moi.
Un long silence s’éleva à nouveau sur la ligne.
— Tu veux dire que tu as passé la nuit avec Elec Monroe ? demanda Suzanne. Que tu as…
couché avec lui ? Dans la caravane de Ryder ? C’est ce que j’ai cru comprendre, mais j’ai du
mal à assimiler la chose…
Tamara était dans le même cas.
— Oui, c’est exactement ça.
— Tu me fais marcher, avança son amie d’un ton lourdement sceptique.
— Je te jure que non ! Pourquoi ? C’est si difficile à croire qu’il puisse s’intéresser à moi ?
Elle-même avait du mal à y croire, mais elle aurait apprécié que sa meilleure amie
considérât la chose possible.
— Ce n’est pas du tout ce que je veux dire ! Je comprends parfaitement qu’il puisse
s’intéresser à toi. Tu es belle, intelligente… Non, le truc qui me chiffonne, c’est que ce genre
d’aventure d’une nuit ne te ressemble pas. Tu étais saoule ?
— A peine éméchée. Je ne sais pas ce qui m’a pris, Suzanne. Mais si tu avais vu la façon
dont il me regardait... Il me dévorait littéralement des yeux. Quand il m’a embrassée, je ne
sais pas ce qui s’est passé. Tout ce que je sais, c’est que je me suis retrouvée toute nue,
conclut-elle dans un murmure en jetant un regard autour d’elle.
— Tu as couché avec Elec Monroe ? répéta Suzanne, incrédule.
Oui. Elle avait couché avec Elec Monroe. Et se demandait déjà quand elle aurait l’occasion
de recommencer.