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doigts. Elle devait lui expliquer – en choisissant soigneusement ses mots pour ne pas le
froisser – qu’elle ne regrettait pas la nuit qu’ils avaient passée ensemble, mais qu’elle ne
pouvait pas envisager de relation suivie avec lui. Même quand elle avait décidé d’envoyer
promener ses inhibitions par-dessus les moulins, elle avait su que ce ne serait jamais autre
chose qu’une aventure d’un soir – ce qui ne l’avait pas arrêtée. C’était flatteur et charmant de
savoir qu’Elec ne la considérait pas comme une conquête facile, mais elle ne voyait vraiment
pas comment, entre l’emploi du temps de dingue d’Elec et ses propres responsabilités, ils
pourraient envisager d’avoir une relation ne serait-ce que vaguement normale.
— Tu as vraiment mal à la tête, n’est-ce pas ? demanda-t-il en entrant dans la salle de
bains.
— Oui.
— Tourne-toi.
C’était sûrement un piège.
— Je vais te masser le crâne, expliqua-t-il en constatant qu’elle ne bougeait pas.
Touchée de sa prévenance, Tamara se retourna et il se rapprocha d’elle. Ses doigts
défirent délicatement le lien qui maintenait sa queue-de-cheval en place.
— Ta coiffure n’arrange rien. Ça tire sur ton cuir chevelu.
Elle se sentit effectivement beaucoup mieux dès que ses cheveux retombèrent librement
sur ses épaules.
— Tu dois avoir raison. Merci.
Ses doigts glissèrent le long de sa chevelure pour effacer la marque que l’élastique avait
laissée et cette sensation la fit frissonner. Elle avait toujours apprécié qu’on caresse ses
cheveux, et il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas éprouvé ce plaisir. Ses paupières se
fermèrent sous la caresse de ses doigts qui pétrissaient habilement son cuir chevelu,
dissipant la tension qui s’y était accumulée.
— C’est agréable ? murmura-t-il. Ou j’appuie trop fort ?
— Non, c’est parfait. Merci.
Du bout des doigts, Elec massa son crâne de haut en bas, puis sa nuque. Elle l’entendait
respirer derrière elle et l’odeur de son après-rasage venait chatouiller ses narines. Elle sentit
ses épaules se détendre lorsqu’il massa sa nuque de ses pouces en leur imprimant un
puissant mouvement circulaire, et elle laissa échapper un long soupir d’aise.
Elec rabattit ses cheveux avant de se concentrer à nouveau sur sa nuque, puis pétrit
dextrement ses épaules. Ses doigts s’insérèrent sous les manches de son tee-shirt pour
dégager les bretelles du soutien-gorge qui gênaient ses mouvements. Elle pensa
fugitivement qu’elle n’aurait pas dû le laisser prendre ce genre de libertés, mais ce qu’il lui
faisait était tellement agréable qu’elle n’avait pas envie qu’il s’arrête. Et puis, de toute façon,
il l’avait déjà caressée partout.
Elle n’aurait pas dû être surprise quand ses lèvres frôlèrent le lobe de son oreille, mais
elle le fut. Elle retint son souffle, chercha à se dégager et rouvrit les yeux. Les mains d’Elec
se refermèrent autour de ses bras.
— Ne t’en va pas. Je n’ai pas fini.
— Elec…
Ces deux syllabes ne pouvaient pas passer pour une violente protestation. D’autant moins
qu’elle s’était laissée aller contre lui.
— Tu te sens mieux, n’est-ce pas ? Je peux te faire te sentir encore mieux.