La disparition des abeilles (Colony Collapsus Disorder)
La disparition des abeilles (Colony Collapsus Disorder)
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3.2) Les conséquences économiques<br />
Les conséquences économiques de la <strong>disparition</strong> <strong>des</strong> <strong>abeilles</strong> seraient doubles : dans un<br />
premier temps la filière apicole mondiale serait saccagée, mettant <strong>des</strong> millions de personnes au<br />
chômage, mais, et c'est là le plus important, les cultures dépendante de la pollinisation seraient<br />
condamnées. Certaines étu<strong>des</strong> du projet ALARM 142 (Assessing LArge Risks for biodiversity with<br />
tested Methods), un projet européen pour évaluer les risques dus aux changements climatiques et à<br />
la modification <strong>des</strong> écosystèmes et de la biodiversité, estiment la valeur de la pollinisation effectuée<br />
par les <strong>abeilles</strong> à 155 milliards d'euros annuels, soit environ 9,5% de la valeur de la production<br />
agricole mondiale. Les cultures qui dépendent de la pollinisation entomophile représentent 35% du<br />
tonnage de la production de nourriture mondiale contre 60% provenant de cultures qui n'en<br />
dépendent pas (notamment les céréales), les 5% restant étant <strong>des</strong> espèces pour lesquelles l'impact<br />
<strong>des</strong> pollinisateurs n'est pas encore connu. Ces analyses montrent également que les cultures les plus<br />
dépendantes de la pollinisation par les insectes sont également les cultures dont la valeur<br />
économique est la plus importante.<br />
En Chine, dans la province du Sichuan les <strong>abeilles</strong> ont totalement disparus depuis une<br />
vingtaine d'année suite à une utilisation abusive de pestici<strong>des</strong>, entrainant la <strong>disparition</strong> de toutes les<br />
plantes dont la reproduction était dépendante <strong>des</strong> insectes, saccageant ainsi l'économie agricole de<br />
la région. Un reportage du National Geographic 143 montre ainsi comment les hommes se substituent<br />
aux insectes, et pratiquent eux-même la pollinisation <strong>des</strong> arbres fruitiers. Les manipulations sont<br />
simples mais fastidieuses et se déroulent en plusieurs parties :<br />
– extraction manuelle du pollen <strong>des</strong> anthères à l'aide de petite brosse.<br />
– Séchage du pollen pendant 24 h.<br />
– Fécondation manuelle de chaque plante à l'aide d'un petit plumeau chargé de pollen.<br />
Cette méthode, même si elle fonctionne en partie, nécessite une main d’œuvre importante<br />
pour <strong>des</strong> résultats relativement faibles comparativement aux résultats de la pollinisation<br />
entomophile. En effet une ruche moyenne seule va polliniser jusqu'à 3 millions de fleurs par jour<br />
tandis qu'un homme n'arrivera à polliniser qu'une trentaine d'arbres. Le temps de floraison <strong>des</strong><br />
arbres impose donc le recours à un grand nombre de personnes sur un laps de temps relativement<br />
court, ce qui implique <strong>des</strong> dépenses importantes, qui vont ensuite se répercuter sur le prix de vente<br />
<strong>des</strong> produits. Cette augmentation de prix va avoir également pour conséquence de limiter l’accès de<br />
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