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Numéro 69 - Le libraire

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60 • LE LIBRAIRE • FÉVRIER | MARS 2012<br />

15 FÉVRIER 1839<br />

Pierre Falardeau, Typo, 264 p., 17,95$<br />

En septembre 2009, le Québec a perdu l’un de ses plus grands<br />

polémistes et, par la même occasion, l’un de ses grands cinéastes.<br />

Connu pour son célèbre Elvis Gratton, Pierre Falardeau a été sans<br />

conteste un réalisateur audacieux et volontairement choquant. <strong>Le</strong><br />

film 15 février 1839 lui a même valu un refus de subvention de<br />

Téléfilm Canada. <strong>Le</strong>s derniers jours, passés à l’ombre de la potence,<br />

de Chevalier de Lorimier et de ses amis patriotes ont néanmoins été portés à l’écran<br />

par la détermination légendaire du cinéaste. Typo rend ici un dernier hommage au<br />

film en publiant l’intégralité de son scénario. La maison d’édition continue ainsi à<br />

gonfler son catalogue des textes qui ont marqué l’histoire du Québec.<br />

L’ÉCOLE DES FILMS<br />

David Gilmour, BQ, 248 p., 10,95$<br />

Par amour pour son fils incapable de s’investir dans ce qui ne<br />

l’intéresse pas, David Gilmour se voit contraint de lui offrir de<br />

lâcher l’école. <strong>Le</strong> compromis : aucune drogue tolérée et l’écoute<br />

de trois films par semaine, en sa compagnie. C’est ainsi que le<br />

début de son éducation commence avec un film signé par un<br />

autre décrocheur — <strong>Le</strong>s quatre cents coups de Truffaut — et ne<br />

se terminera que trois ans plus tard. Avec plus de 350 films<br />

visionnés, Gilmour nous offre un véritable cours d’histoire du cinéma, doublé d’une<br />

leçon de vie, sur la liberté, les relations père-fils et, principalement, l’amour. Un<br />

hymne non pas à l’éducation telle qu’on la conçoit habituellement, mais à<br />

l’éducation du cœur, des vraies valeurs.<br />

L’INDÉSIRABLE<br />

Sarah Waters, 10/18, 648 p., 18,95$<br />

Dans la campagne anglaise des années 1940 se dresse Hundreds<br />

Hall, un manoir délabré qui fut le fief glorieux de la famille Ayres,<br />

mais n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même. La fortune<br />

des Ayres s’est envolée, emportant avec elle tout le luxe de leur<br />

vie passée. Dans la grande demeure d’Hundreds Hall, il ne reste<br />

plus que Mrs Ayres et ses deux enfants : Roderick, dont le corps est<br />

meurtri par une blessure de guerre, et Caroline, vieille fille au<br />

physique ingrat. <strong>Le</strong> Dr Faraday, qui a connu Hundreds Hall du temps de sa splendeur,<br />

devient, un peu par hasard, le médecin traitant de Roderick. Rapidement, les incidents<br />

étranges se multiplient dans le manoir et la peur s’installe…<br />

COMMENT DEVENIR UN ANGE<br />

Jean Barbe, BQ, 416 p., 13,95$<br />

Critique impudent, journaliste culturel aux propos parfois acerbes et<br />

auteur habile, Jean Barbe fait partie du paysage médiatique<br />

québécois depuis la création du Voir et s’est ensuite affirmé avec la<br />

parution de Comment devenir un monstre (Prix des <strong>libraire</strong>s du<br />

Québec), roman levant le voile sur la nature du mal. Dans la deuxième<br />

partie de ce dyptique (sans pourtant qu’elle en soit la suite), Barbe<br />

s’attaque, au bien par l’entremise d’une histoire où un jeune<br />

journaliste organise le concours de « L’être le plus extraordinaire que j’aie rencontré ».<br />

C’est donc à cette occasion qu’il croisera Victor Lazarre, homme au sens de l’écoute<br />

exceptionnel. Un récit sur l’espoir omniprésent.<br />

LE PRINCE DES NUAGES<br />

Christophe Galfard, Pocket, 322 p., 13,50$<br />

DANS LA POCHE<br />

Pourquoi le ciel est-il bleu? Question qui pourrait rester sans réponse<br />

pour plusieurs, mais dont l’explication est primordiale pour ceux dont le<br />

village est situé sur un nuage! Ce type de notions de physique, le jeune<br />

Tristam y sera confronté, loin d’un cours soporifique. En effet, ce dernier<br />

devra arpenter le ciel à la recherche de Myrtille, la fille du roi des Nuages<br />

du Nord qui fut détrôné par un dictateur dont l’objectif est de contrôler<br />

le climat pour en faire son arme secrète. L’implication de Tristam dans<br />

cette histoire sera majeure et, de jeune cancre, celui-ci deviendra un fin connaisseur de<br />

physique… tout comme le lecteur qui emmagasinera les informations scientifiques sans<br />

même s’en rendre compte! Dès 10 ans<br />

LES PETITS RUISSEAUX<br />

Rabaté, Folio, 96 p., 10,95$<br />

Rabaté aborde ici, avec un talent et une sensibilité inégalée, le<br />

thème de la sexualité chez les personnes âgées. Teintée d’un<br />

romantisme bien dosé, l’histoire, en bande dessinée, de Pierre et<br />

de sa « petite vieille » vous arrachera plus d’un sourire et vous<br />

touchera bien au-delà de ce que vous auriez pu imaginer. <strong>Le</strong> trait<br />

délicat et légèrement nerveux de l’auteur extériorise avec justesse<br />

la nature des personnages, qui redécouvrent — à la fois fébriles et<br />

hésitants — les frissons de l’amour, eux qui s’étaient pourtant fait à l’idée de ne plus<br />

jamais goûter aux plaisirs charnels. Sobre, élégant, réaliste et audacieux, <strong>Le</strong>s petits<br />

ruisseaux est à ranger parmi les classiques.<br />

UNDERWORLD USA<br />

James Ellroy, Rivages/Noir, 928 p., 18,95$<br />

Certains diront qu’il est préférable d’avoir lu les deux tomes précédents<br />

avant d’entamer celui-ci. D’autres soutiendront que ce n’est pas<br />

nécessaire et qu’Underworld USA constitue une œuvre à part entière.<br />

Quoi qu’il en soit, James Ellroy clôt ici l’ambitieuse trilogie qu’il a<br />

commencée en 1995 avec American tabloïd. L’auteur du célèbre Dahlia<br />

noir est au sommet de son art dans cette monumentale fresque du<br />

crime américain, si ce n’est de l’Amérique elle-même. De retour en 1968,<br />

quelques jours après l’assassinat de Robert Kennedy (qui avait marqué la fin du deuxième<br />

ouvrage), les lecteurs sont entraînés d’emblée dans une histoire au rythme endiablé. Un<br />

incontournable qui transcende le genre du polar!<br />

LA JEUNESSE MÉLANCOLIQUE<br />

ET TRÈS DÉSABUSÉE D’ADOLF HITLER<br />

Michel Folco, Points, 416 p., 15,95$<br />

Lorsque l’auteur de Dieu et nous seuls pouvons décide de fouiller<br />

l’enfance d’un des plus grands dictateurs de l’histoire contemporaine,<br />

le résultat ne peut être qu’explosif... et déstabilisant. Ne craignant<br />

pas l’audace, Folco raconte la jeunesse tristement banale du führer<br />

en y insérant, ici et là, des éléments tout droit sortis de son<br />

imagination. Au-delà des faits et de la fiction, l’écrivain cherche à<br />

comprendre, à l’instar de bien d’autres avant lui, comment un garçon ordinaire a pu<br />

devenir le despote qu’on connaît. L’auteur poursuit ainsi ce qu’il avait commencé avec<br />

Même le mal se fait bien, c’est-à-dire son projet ambitieux de démystifier les racines<br />

du mal.<br />

MÉMOIRE ASSASSINE<br />

LA CONSTELLATION DU LYNX<br />

Louis Hamelin, Boréal Compact, 600 p., 18,95$<br />

Thomas H. Cook, Point Deux, 504 p., 19,95$ Louis Hamelin, qui ne s’est jamais satisfait de la version officielle de<br />

Steve Farris mène une existence banale, terne et routinière.<br />

l’Histoire en ce qui concerne la crise d’Octobre, a sorti en septembre<br />

Il traverse la vie en observateur blasé, sans montrer de<br />

2010 rien de moins qu’une bombe de 600 pages. <strong>Le</strong> Prix des <strong>libraire</strong>s<br />

volonté particulière d’améliorer son sort. Mais une<br />

du Québec, celui des collégiens, ainsi que le prix Ringuet en poche,<br />

journaliste, Rebecca Soltero, va le sortir de son apathie en<br />

il est décidément passé à l’histoire. À défaut de pouvoir confirmer<br />

l’amenant à se remémorer le traumatisme de son enfance : son père a massacré toute certaines hypothèses que plusieurs ont soulevées sans pouvoir les<br />

sa famille et a attendu, pendant deux heures, que l’enfant de 9 ans qu’il était alors prouver (la CIA qui était près du FLQ, etc.), l’auteur de La rage décide<br />

rentre à la maison, avec l’intention de le tuer aussi. Comment expliquer cette folie d’écrire un roman, laissant à la fiction le loisir d’éclaircir les parts d’ombre encore<br />

meurtrière? Comment vivre avec un tel héritage? Un roman inédit de Thomas H. Cook existantes. Se dévoile ainsi un pan bien noir de notre histoire, où police, politique et<br />

qui donne envie de dévorer l’intégralité des œuvres de l’auteur américain.<br />

crime organisé sont les principaux acteurs.

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