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Télécharger - Tourisme et Handicap

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En général les personnes en situation de handicap se déplacent-elles<br />

pour des randonnées nature <strong>et</strong> des prestations d’éducation à l’environnement<br />

?<br />

Cela dépend des situations. Les personnes en institution <strong>et</strong> leurs<br />

encadrants sont très demandeurs. Elles ont besoin de sortir. Au<br />

contraire, les individuels ne sont pas forcément en attente de sortie.<br />

Ils ne savent pas toujours qu’il existe des possibilités adaptées<br />

ou pensent que ce n’est dont pas pour eux car ils se croient trop<br />

handicapés. Elles ont peur d’être une charge. Il faut souvent<br />

qu’une personne de l’entourage serve de prescripteur, qu’il<br />

encourage <strong>et</strong> stimule la personne en situation de handicap. C’est<br />

donc souvent plus difficile avec des adultes qu’avec des enfants<br />

dont les parents jouent ce rôle d’incitateur.<br />

Pour les personnes en situation de handicap, le premier frein aux<br />

sorties adaptées est plus psychologique que mécanique car il<br />

existe des moyens techniques de compensation.<br />

Comment se passe une randonnée dans la nature avec des personnes<br />

en situation de handicap moteur ?<br />

Nous utilisons du matériel adapté comme la Joël<strong>et</strong>te qui est pilotée<br />

par trois personnes, l’hippocampe (fauteuil de plage), des<br />

fauteuils tout terrain (FTT), la lugicap par temps de neige... Les<br />

FTT sont conçus pour la descente, mais nous les utilisons aussi<br />

en traction animale. Le FTT est tiré soit par un âne soit par un<br />

chien de traîneau. Le contact de la personne avec l’animal est un<br />

“plus” à la randonnée. Mais cela demande davantage d’organisation<br />

car la randonnée doit partir du lieu où se trouve l’animal<br />

pour éviter les frais de transport.<br />

Le fauteuil tout terrain est aussi utilisé dans des bâtiments historiques<br />

ayant des marches <strong>et</strong> des sols inégaux. On prévient seulement<br />

à l’avance les accueillants de notre visite.<br />

Et pour les personnes en situation de handicap mental ?<br />

C’est également du bonheur ! Ce sont des personnes demandeuses<br />

<strong>et</strong> qui expriment leur satisfaction. La randonnée est prétexte<br />

à apprendre à aller dans un milieu inconnu, à surmonter l’angoisse<br />

par une approche progressive. Elle perm<strong>et</strong> aussi de développer<br />

des capacités motrices comme par exemple faire un grand<br />

pas pour enjamber un ruisseau. Tout cela est fait par une approche<br />

ludique. Nous jouons aussi beaucoup sur l’émotion, le sensoriel, le<br />

plaisir du contact. Les objectifs sont basés sur le savoir être <strong>et</strong> le<br />

savoir faire <strong>et</strong> non sur l’apprentissage de connaissances.<br />

Comment se déplacent les personnes malvoyantes <strong>et</strong> aveugles dans<br />

les chemins de randonnées ?<br />

Il y a plusieurs catégories de personnes : celles se dirigeant sans<br />

problème en entendant les autres membres du groupe dans<br />

lequel elles évoluent, celles possédant un chien guide qui suit le<br />

éducation à l’environnement <strong>et</strong> handicap - 71<br />

groupe <strong>et</strong> celles ayant plus de difficultés qui sont guidées par un<br />

membre du groupe. La personne voyante accompagnatrice prévient<br />

d’une difficulté au sol ou d’un obstacle tel qu’une branche à<br />

hauteur de visage. Selon les personnes, la demande est plus ou<br />

moins forte sur la description des lieux traversés. De toute façon il<br />

faut faire attention à ce que le discours descriptif ne soit pas fastidieux<br />

en utilisant uniquement un vocabulaire sur les volumes <strong>et</strong><br />

leurs rapports, un vocabulaire imagé avec les couleurs, les<br />

nuances... La découverte se fait aussi par les mains <strong>et</strong> le corps.<br />

L’objectif n’est pas de marcher pour avancer <strong>et</strong> arriver au bout, ni<br />

de piétiner. Il faut doser les moments de marche <strong>et</strong> les moments<br />

de découverte, pouvoir faire un écart <strong>et</strong> s’arrêter pour observer<br />

quelque chose de précis que même les voyants découvriront <strong>et</strong><br />

regarderont différemment. Ce dosage se fait en fonction de la<br />

motivation des membres du groupe basée sur une activité physique,<br />

une activité sensorielle, culturelle ou autre. Cela dépend<br />

aussi de leur habitude de l’écoute. Nous choisissons des lieux de<br />

randonnée pas trop bruyants pour que les sollicitations sonores ne<br />

perturbent pas trop les personnes. Par exemple, nous proposons<br />

une randonnée autour d’un village. Nous touchons les pierres des<br />

murs pour en estimer la texture. En arpentant une maison nous<br />

en estimons le volume. Dans l’écomusée du village nous touchons<br />

les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> écoutons les sons qu’ils produisent lors de leur<br />

utilisation. Puis nous finissons le tour sur un point haut panoramique.<br />

Les personnes aveugles <strong>et</strong> malvoyantes ressentent la situation<br />

car la résonance n’est pas la même <strong>et</strong> il y a plus de vent. Le<br />

reste du groupe leur décrivent le paysage.<br />

Les personnes malentendantes sont-elles demandeuses de randonnées<br />

adaptées ?<br />

Nous avons très peu de personnes sourdes dans nos groupes de<br />

randonnées <strong>et</strong> ceci pour plusieurs raisons. Premièrement nous<br />

n’avons pas assez de personnes en interne connaissant la LSF, <strong>et</strong><br />

pour qu’une animation se déroule correctement il faut au minimum<br />

une langue commune. Deuxièmement, les personnes malentendantes<br />

n’ont pas de problème d’accessibilité aux chemins<br />

surtout s’ils sont aménagés en sentiers d’interprétation avec du<br />

balisage, des panneaux ou des documents papier. Ceci est renforcé<br />

pour certains ou certaines par la difficulté qu’ils ont à s’ouvrir<br />

aux entendants. Ils ne recherchent donc pas d’accompagnement.<br />

Et dans les groupes constitués d’individuels, mélangez-vous des<br />

publics ayant des handicaps différents ?<br />

Cela arrive mais en faisant toujours très attention car les demandes<br />

<strong>et</strong> les besoins ne sont pas les mêmes. Quand nous connaissons<br />

déjà les personnes, c’est plus facile <strong>et</strong> des coopérations peuvent se<br />

m<strong>et</strong>tre en place. Une personne handicapée mentale légère pousse<br />

le fauteuil d’une personne à mobilité réduite.<br />

Améliorer l’accessibilité

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